À Hugues II de Salins, le 13 juillet 1655, note 20.
Note [20]

« dans le livre sur les médicaments officinaux [de Caspar Hofmann, v. note [7], lettre 134], page 529. » Dans le long chapitre clxix du livre ii, De Papavere et opio [Pavot et opium], on lit au §  16 (page 529 de l’édition de Paris, 1646, v. note [7], lettre 134) :

Quo casu viso, cum in memoriam revocassem mihi admonitionem virorum eximii, D. Iac. Zvvingeri, quam pro familiaritate nostra dabat mihi tam musteo doctori, Cave canem : abstinui in posterum. Non possum autem dissimulare, quid mihi eo ipso tempore secreti (sic appellem) dederit, cum cogerem illum aperire mihi sensa animi sui. Mi Hofmanne, credas mihi, inquit, cum ingenti suspirio, Opium non minus formidabile est, quam Mercurius dugitivus Chymistarum. Quid ita vero, inquam, mi suavissime ? Habeo tot corretiones Opii, quot dicere non possum, infideles omnes præter unam, cui nunc demum incipio aliquantulum fidere. Accipio Opii et specier. Diambræ ana partes æquales. Affundo spir. vini toties, quoties ille tingit. Hoc crassamentum, abstracto iterum vino, est Laudanum meum.

[Tandis que j’observai ce cas, il me revint en mémoire l’avertissement que me donnait le plus remarquable des hommes, Me Jakob Zwinger, {a} en si doux maître et en raison de notre amitié : Cave canem ; {b} je me suis dès lors abstenu de l’opium. Je ne puis non plus cacher ce que dans le même temps il m’a donné pour un secret (au moins le tiendrais-je pour tel), comme je le poussais à m’ouvrir le fond de sa pensée : « Croyez-moi bien mon cher Hofmann, dit-il avec un profond soupir, l’opium n’est pas moins redoutable que le mercure fugitif des chimistes. » {c} « Vraiment, mais pourquoi donc, dis-je, mon très doux maître ? » « J’ai {d} l’expérience de tant de préparations d’opium que je ne puis les compter. Toutes sont peu sûres, à l’exception d’une seule, en laquelle, seulement maintenant, je commence à avoir un tout petit peu confiance : j’entends par parties égales d’opium et de confection d’ambre ; j’y verse autant d’esprit de vin qu’il en peut tremper ; ce sédiment de nouveau dissous dans du vin est mon laudanum »]. {e}


  1. V. note [44], lettre 1019.

  2. « Prends garde au chien » : les Latins avaient coutume d’inscrire Cave canem sur la porte de leurs maisons pour détourner les importuns, soit que le chien fût vivant, libre ou enchaîné, soit qu’il fût peint à fresque sur une muraille, ou exécuté en terre cuite, en marbre ou en toute autre matière.

  3. Esclave fugitif était un nom que les chimistes donnaient au mercure (vif-argent).

  4. (me répondit-il).

  5. Cette préparation était extrêmement simplifiée par comparaison avec le laudanum de Paracelse (v. note [15], lettre 75).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 13 juillet 1655, note 20.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0407&cln=20

(Consulté le 24/04/2024)

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