Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 20.
Note [20]

« comme fait un chien buvant dans le Nil. »

Ut canis e Nilo est un adage antique qu’Érasme a commenté (no 880) :

Qui leviter, ac velut obiter artem quampiam, aut auctorem degustant, hi ceu cani e Nilo degustare dicentur. Id adagij natum est ex apopthegmate quodam, cuius meminit Macrobius Saturnalium libro secundo : Id est huiusmodi : Post fugam Mutinensem, quærentibus, quid ageret Antonius, quidam familiaris eius respondit : Quod canis in Ægypto, bibit, et fugit. Nam in illis regionibus constat, canes, raptu Crocodilorum exterritos, bibere, et fugere.

[Certains ne goûtent à un métier ou à un auteur que du bout des lèvres et comme en passant, et on dit d’eux qu’ils y goûtent comme un chien fait à l’eau du Nil. Cet adage vient d’un propos illustre que Macrobe a rapporté au deuxième livre des Saturnales, {a} et voici ce qu’il en dit : à ceux qui se demandaient ce qu’allait faire Antoine après sa fuite de Modène, {b} un de ses proches leur répondit qu’il ferait « ce que fait un chien en Égypte, il boit et s’enfuit aussitôt. » Le fait est que dans ce pays les chiens boivent et détalent, dans la terreur d’être happés par un crocodile].


  1. Saturnales de Macrobe (v. note [2], lettre 52), livre ii, chapitre ii : Quod canis in Ægypto, bibit et fugit.

  2. Déroute de Marc Antoine (v. note [8], lettre 655) à Modène en 43 av. J.‑C., lors de la guerre civile qui suivit l’assassinat de Jules César.

La prévention de Guy Patin à l’égard de la botanique est surprenante parce qu’il enseignait cette discipline au Collège de France, et que presque tous les médicaments qu’il prescrivait venaient du règne végétal. Il préférait de très loin les simples aux compositions qui les combinaient. Les seules plantes médicinales dont il redoutait les effets étaient l’opium, les purgatifs violents (drastiques) et les poisons.

V. note [7], lettre latine 78, pour ce qu’on entendait pas l’idiosyncrasie au xviie s.

Son Serment (v. note [8], lettre 659) reste le plus célèbre texte qu’on attribue à Hippocrate : Guy Patin l’a notamment cité dans ses putatifs Préceptes particuliers d’un médecin à son fils (v. leur note [56]).

Pour Galien (dans Kühn, volume 1, pages 1‑39), le titre latin exact de son Exortatio ad bonas artes [Exhortation aux bonnes pratiques des arts] est :

Galeni Paraphrastæ Menodoti Adhortatio ad artes addiscendas.

[Exhortation de Galien, paraphraste de Ménodote, {a} pour l’apprentissage des arts]. {b}


  1. Ménodote de Nicomédie, médecin empirique et philosophe sceptique du ieriie s. de notre ère, dont Galien a blâmé les écrits. En langue soutenue, un paraphraste est un auteur qui en paraphrase un autre.

  2. Γαληνου Παραφραστου του Μηνοδοτου προτρεπτικος λογος επι τας τεχνας.

    Une édition de référence est la première partie de la Galeni medicorum Principis Exhortatio ad bonas arteis [archaïsme pour artes], præsertim medicinam, de optimo docendi genere, et qualem opporteat esse medicum. D. Eras. Roter. interprete [Exhortation de Galien, prince des médecins aux bons principes des arts, principalement la médecine ; sur la meilleure manière de l’enseigner, et quel doit être le médecin. Dans la traduction de D. Érasme de Rotterdam] (Bâle, Ioan. Froben, 1526, in‑8o).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Autobiographie de Charles Patin
(Lyceum Patavinum, 1682), note 20.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8226&cln=20

(Consulté le 12/10/2024)

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