À Charles Spon, le 26 juillet 1650, note 34.
Note [34]

Samuel Bochart (Rouen 1599-Alençon 16 mai 1667), fils d’un pasteur protestant, avait étudié à Paris auprès de son oncle Pierre i Du Moulin. Ensuite, voulant embrasser la carrière pastorale, il s’était rendu à Sedan, et de là à l’Académie de Saumur où il se lia avec le théologien écossais John Cameron (1579-1623) qu’il accompagna en Angleterre. Il était ensuite passé à Leyde et s’y était perfectionné dans la connaissance des langues orientales sous la direction de Thomas Erpenius (van Erpe, 1584-1624). Bochart était revenu en France pour devenir pasteur à l’Église de Caen, où le jésuite François Véron, curé de Charenton (v. note [48], lettre 210), l’avait provoqué à une discussion publique. La dispute dura neuf jours et se continua dans des écrits, avec une violence telle de la part du jésuite que le parlement de Rouen dut lui imposer silence (1631).

Bochart aimait avant tout les travaux paisibles. Sur l’invitation de la reine Christine de Suède, il partit pour Stockholm en 1652 et y séjourna un an (v. note [16], lettre 287). Une Académie calviniste venant d’être fondée à Caen, on s’empressa de lui offrir une chaire de professeur, qu’il occupa glorieusement jusqu’à sa mort. L’ouvrage qui lui valut le plus de réputation est sa :

Geographiæ sacræ
Pars prior Phaleg seu de Dispersione gentium et terrarum Divisione facta in ædificatione turris Babel : cum tabula chronographica ; et duplici Indice, 1. Locorum Scripturæ, 2. Rerum et Verborum…
Pars altera Chanaan, seu de Coloniis et Sermone Phœnicum…

[Géographie sacrée
Première partie, Phaleg, ou de la Dispersion des peuples et la Division des terres provoquée par l’édification de la tour de Babel ; {a} avec une table chronologique et un double indes, 1. des passages de l’Écriture, 2. des matières et des mots…
Seconde partie, Chanaan, {b} ou des Colonies et de la Langue des Phéniciens…] {c}


  1. Phaleg (nom qui signifie « partage »), fils d’Heber, apparaît dans la Genèse, comme contemporain de la tour de Babel (après le Déluge) et de la division des peuples (qui se mirent à parler des langues différentes).

  2. V. note [19], lettre 309, pour le pays de Chanaan.

  3. Caen, Petrus Cardonellus, 1646, in‑fo de 864 pages, contenant les deux parties.

    V. note [4], lettre latine 353, pour les Opera omnia [Œuvres complètes] de Bochart (Leyde, 1692).


Le livre pour la défense du roi d’Angleterre est la :

Lettre de Monsieur Bochart à Monsieur Morley chapelain du roi d’Angleterre, pour répondre à trois Questions. i. De l’Ordre Épiscopal et Presbytérien. ii. Des Appellations des jugements Ecclésiastiques. iii. Du Droit et de la puissance des Rois. {a}


  1. Paris, L.ouis Vendosme, 1650, in‑8o (et non pas in‑4o comme disait ici Guy Patin) de 117 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 26 juillet 1650, note 34.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0237&cln=34

(Consulté le 04/12/2024)

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