À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 39.
Note [39]

Pierre Richer était mort le 24 janvier (v. note [8], lettre 100).

Jean Merlet (Coutances 1581-Paris 11 février 1663) fut, aux côtés de Guy Patin, l’un des plus vigoureux piliers de la Faculté de médecine de Paris contre les attaques du parti antimonial. Docteur régent en 1614, censeur en 1628-1629, doyen de novembre 1644 à novembre 1646, Merlet devint l’ancien de la Faculté en octobre 1662. Son fils, Roland, fut aussi doyen de 1656 à 1658 (v. note [6], lettre 450).

Tallemant des Réaux a parlé de Jean Merlet en termes peu flatteurs dans son historiette consacrée à Mme d’Héquetot et Mlle de Beuvron (tome ii, page 647) :

« Le Tellier, sieur de Tourneville, un riche partisan de Rouen dont la maison fut brûlée dans cette sédition des Pieds-nus, {a} laissa un fils et une fille. Le fils se fit conseiller du Grand Conseil. La Ferté, beau-frère de Charleval, chez qui il demeurait, car sa mère était sœur de La Ferté, lui proposa d’aller passer les fêtes de Pâques de 1648 à la campagne. Ce garçon s’avisa de se vouloir purger à cause du carême. Le remède que lui fit prendre Merlet, médecin de la Faculté, lui donna la fièvre et il en mourut fort vite. » {b}


  1. 1639.

  2. Cette dernière phrase remplace un passage biffé : « Le remède que lui donna je ne sais quel charlatan lui donna un dévoiement effroyable. Le charlatan le pria d’en prendre un autre pour arrêter ce dévoiement ; le garçon le crut ; c’était un restringent si violent qu’il lui causa une rétention d’urine [v. note [10], lettre 209] dont il mourut en vingt-quatre heures ».

Patin a volontiers cité dans ses lettres les virulents libelles que Merlet a rédigés contre l’antimoine ; il lui a notamment attribué la Légende de l’antimoine qui fit grand bruit en 1653 (v. notes [11], lettre 333, et [55], lettre 348). La suite du paragraphe montre le peu d’estime que Patin avait alors pour son collègue, de vingt ans plus âgé que lui.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 39.

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(Consulté le 19/03/2024)

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