À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 46.
Note [46]

Pages 207‑208 (Paris, 1646), livre ii, chapitre lxiii, De Chelidonio utroque [Les deux Chélidoines (v. note [14], lettre 640)], section ii, Chelidonium minus [La petite Chélidoine], dernière ligne de la page 207 (§ 10), remplacer Mellæ par Melæ dans :

§ 9. Et hoc, alicubi purpureas maculas in foliis ostendere, quas quidam pro signature Scorbuti agnoscunt. Ob has habetur pro Amello Virgil. 4. Georg.

§ 10. Quod qui credere non volet, eat

………… Ad curvæ flumina Mellæ [Melæ].

Ubi autem sit Mella, ne Pontanus quidem Commentator novit. Me Baccius in op. de Thermis docuit, esse in agro Brixiano Lombardiæ.

[§ 9. Et sur ses feuilles, elle présente parfois des taches pourpres, que certains prennent pour les signatures du scorbut. {a} C’est à cause d’elles que Virgile, au livre iv des Géorgiques l’appelle Amellus.

§ 10. Que celui qui ne veut pas le croire aille donc

………… Ad curva flumina Mellæ. {b}

Pas même le commentateur Pontanus ne sait où se trouve la Mella. {c} Bacci m’a appris, en son ouvrage de Thermis, qu’elle est à Brescia en Lombardie]. {d}


  1. V. note [5], lettre 340, pour les signatures.

    Inventeur du traitement rationnel du scorbut {i} par les citrons, James Lind, {ii} dans Treatise on the scurvy… [Traité du Scorbut…] (Londres, A. Millar, 1757, in‑8o, page 303), renvoie au dialogue d’Euricius Cordus {iii} intitulé Botanologicon [Discours botanique] (Cologne, Ioannes Gymnicus, 1534, in‑8o), où il dit à son interlocuteur Iohannes Ralla, parlant de la chélidoine (page 94) :

    Saxones vero < appellant > schorbocks kraut, quod forte morbo, quem illi schorbock nominant, medeatur.

    [Les Saxons < l’appellent > en vérité herbe du scorbut, parce qu’elle remédie par hasard à la maladie qu’ils nomment schorbock]. {iv}

    1. V. note [4], lettre 427, pour le scorbut et ses étymologies germano-scandinaves.

    2. V. note [4], lettre 981.

    3. Erycius ou Euricius Cordus (Erich Eberwein), Simesusius (natif de Simtshausen en Hesse,1486-1535), homonyme latin, mais distinct de l’humaniste Heinrich Ritze (v. note [4], lettre 981).

    4. Cela confirme qu’on savait empiriquement, mais efficacement, traiter le scorbut bien avant la démonstration de James Lind et la découverte de la vitamine C (1928).
  2. « vers les eaux sinueuses de la Mella. »  Virgile parle de l’amellus (amelle) aux vers 270‑279, disant que sa feuille est d’or et que sur ses pétales brille la pourpre de la violette noire. Caspar Hofmann imitait la fin des vers 277‑278 :

                                tonsis in vallibus illum
    pastores et curva legunt prope fulmina Mellæ
    .

    [les bergers le cueillent dans les vallons près des eaux sinueuses du Mella].

  3. V. note [17], lettre latine 7, pour le R.P. Jacobus Pontanus et ses commentaires de Virgile (Augsbourg, 1599).

  4. V. note [7], lettre 283, pour Andrea Bacci et son ouvrage en sept livres « sur les Thermes » (Venise, 1571).

    La (ou le) Mella est un affluent du Pô. Le Dictionnaire de Trévoux (1752) s’est égaré en disant de l’amelle que « c’est une plante que l’on trouve en abondance le long de la rivière de Mella en France, qui lui a donné son nom », car le Milanais était alors autrichien et non plus français. En latin, mella signifie eau miellée.

Bien quelle fût erronée, la réédition de Francfort (1667, page 166) a appliqué la correction de Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 46.

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(Consulté le 26/04/2024)

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