Note [7] | |
François Rousset (vers 1535-vers 1598), surnommé l’inventeur de l’opération césarienne, était un docteur en médecine de Montpellier. Médecin du duc de Savoie, il a publié le très remarquable : Traité nouveau de l’hystérotomotokie, ou enfantement césarien, qui est extraction de l’enfant par incision latérale du ventre et matrice de la femme grosse ne pouvant autrement accoucher, et ce sans préjudicier à la vie de l’un ni de l’autre, ni empêcher la fécondité nouvelle par après. {a} On y lit (pages 110‑111) une lettre de « M. Aliboux [sic] de Sens (la bonne et ample renommée duquel m’ôte des mains l’occasion d’en dire plus) » :
Jean d’Ailleboust ou Aillebout (Joannes Albosius), natif des environs d’Autun (1532-1594), fut premier médecin de Henri iv. Il a laissé une Observatio lithopædii, sive embryonis in utero materno petrefacti… [Observation d’un lithopædion, ou fœtus pétrifié dans l’utérus maternel…] (Sens, 1582, in‑8o) qui a été traduite en français (v. note [45], lettre 348). V. note [7], lettre Observation 20, pour les circonstances (prétendues) de sa mort. Élie Béda (v. note [27], lettre 155) était son petit-fils. Il existe aussi une édition latine du Traité nouveau… de Rousset, intitulée Υστεροτομοτοκιας, id est Cæsarei partus assertio histeriologica… [Hystérotomotokie, ou revendication hystérologique de l’enfantement césarien…] (Paris, Denis Du Val, 1590, in‑8o). On trouve à la fin (pages 509-596) un traité intitulé Scleropalæcyematis sive lithopædii Senonensis, id est Fœtus lapidei vigeoctennalis causæ. Cur nasci non potuerit. Cur per viginti octo annos in utero retentus non putruerit. Cur in lapidem obduruerit [Causes du lithopædion de Sens (v. note suivante), c’est-à-dire d’un fœtus pétrifié depuis 28 ans : pourquoi il n’aura pas pu naître ; pourquoi, retenu dans l’utérus, il ne se sera pas putréfié pendant 28 ans ; pourquoi il se sera durci en pierre], dont le corps est une longue discussion en vers latin (pages 527-596) entre deux personnages dénommés Pirologistes et Paleomanes. Caspar Bauhin (Bâle 1560-ibid. 1624), médecin de Bâle, père de Johann Caspar i, a traduit le livre de Rousset : Fœtus vivi ex matre viva sine alterutrius vitæ periculo Cæsura a Francisco Rousseto Medico Gallice conscripta, a Caspare Bauhino Professore Medico Basil. ord. latio reddita : Variis Historiis aucta et confirmata. Adiecta est Iohannis Albosii Protomedici Regii Fœtus per annos xxiix in utero contenti et lapidefacti Historia elegantissima. C’est dans ce livre que Bauhin a donné la première description imprimée de la valvule intestinale qui porte toujours son nom aujourd’hui (v. l’annexe de la Consultation 16, intitulée Jean ii Riolan contre Caspar Bauhin sur la découverte de la valvule iléo-cæcale). Avant l’invention de cette opération par Rousset, la césarienne se limitait à ouvrir le corps d’une femme enceinte qui venait de mourir pour extraire l’enfant qu’elle portait ; il arrivait au nouveau-né de survivre (v. note [7], lettre latine 452). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 27 août 1648, note 7.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0159&cln=7 (Consulté le 04/12/2024) |