Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 7.
Note [7]

En 1623, les prêtres de l’Oratoire de Jésus (oratoriens, v. note [1], lettre 29) avaient installé une de leurs communautés en l’église Notre-Dame-des-Vertus à Aubervilliers (dans la banlieue nord de Paris).

Isaac de La Peyrère avait suivi le Grand Condé à Bruxelles avant la parution de ses Préadamites ; sous la contrainte, il se convertit au catholicisme en 1656, mais « sans changer d’habit », c’est-à-dire sans renier sincèrement les thèses qu’il y avait défendues (v. notes [4], lettre 454 et [21], lettre 523).

Menagiana (tome 3, pages 67‑68) :

« Isaac de La Peyrère, de Bordeaux, est l’auteur d’un livre intitulé les Préadamites, où il prétend faire voir qu’Adam n’est pas le premier de tous les hommes. Ce bon homme demeurait en pension à Notre-Dame-des-Vertus chez les pères de l’Oratoire. Il était toujours entêté des préadamites, et apparemment qu’il est mort dans cette fantaisie. Il aurait été bien aise s’il avait su qu’il y a un rabbin qui a fait mention du nom du précepteur d’Adam ; {a} mais ce rabbin était un rabbin, et c’est tout dire. »


  1. Gilb. Genebrardi… Chronographiæ Libri Quatuor… [Quatre livres de Chronographie… de Gilbert Génébrard {i}…] (Paris, veuve de Martinus la Jeune, 1585, in‑fo), livre premier, page 5 :

    Adam humani generis Sator, parens arque origo. Unde de nomine speciei appellatus est. Nam Adam Hebraice hominem sonat. Cum prophani hunc primum esse hominem ignorarent, alii ut Aegyptii, se tredecim millium annorum historiam literis comprehensam habere finxerunt (Mela) et barbara quædam hominum nomina excogitarunt. Alii, ut Indii, ut ex ipsorum chronicis profert Hebræus Cozras, Adami patrem et præceptorem etiam nominarunt. Alii mundi æternitaem introduxerunt et rerum in illa æternitate gestarum memoriam obliteratam asseruerunt certis eluvionibus et exustionibus. Nos, quibus sacra historia innotuit, non solum primum hominem assignamus, sed ab illo etiam certam, rectam et perennem lineam, successionemque relictis cæteris ramis, deducimus.

    [Adam est le fondateur, le père et l’origine du genre humain, {ii} lequel a été nommé à son image car Adam, en hébreu, signifie l’homme. Puisque les profanes ignorent qu’il est le premier homme, d’autres que nous, comme les Égyptiens, ont imaginé dans leurs écrits que l’histoire couvre une période de treize mille années (Mela), {iii} et inventé certains noms barbares d’hommes. D’autres, comme les Indiens ainsi que l’Hébreu Cozras {iv} dit l’avoir tiré de leurs chroniques, ont même donné le nom d’un père et d’un précepteur d’Adam. D’autres encore ont énoncé l’éternité du monde et conclu que les inondations et les incendies ont effacé souvenir de ce qui s’est passé durant cette éternité. Quant à nous, instruits par l’histoire sacrée, nous reconnaissons non seulement Adam comme le premier homme, mais faisons partir de lui une lignée avérée, droite et perpétuelle, de laquelle sont issues les autres branches de l’humanité].

    1. V. note [7], lettre 308.

    2. Génébrard date très précisément la création du monde : 4 121 années, 6 mois et 16 jours avant la mort de Jésus Christ (vers l’an 30 de notre ère).

    3. Pomponius Mela, v. note [32], lettre 527.

    4. Chronographe hébreu auquel seul Génébrard semble s’être référé (sous ce nom du moins).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 7.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8198&cln=7

(Consulté le 20/04/2024)

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