À Johann Daniel Horst, le 16 juin 1661, note 8.
Note [8]

Le nomophylax était chez les anciens Grecs le conservateur des lois. Guy Patin employait ce mot pour désigner le Parlement, ses conseillers et ses présidents, dont la bienveillance à l’égard de l’abbé Aubry le faisait à nouveau écumer de rage (v. sa lettre du 19 janvier précédent à Johann Daniel Horst).

L’approbation universelle dont se prévalait Jean Aubry {a} apparaît clairement dans le titre complet (et hautement charlatanesque, pour ne pas dire délirant) de son :

Triomphe de l’archée {b} et la Merveille du Monde, ou la Médecine universelle et véritable pour toutes sortes de maladies les plus désespérées, (qu’elle guérit par les sueurs ou les transpirations insensibles, en rafraîchissant, sans aucune incommodité ni vomissement, et sans aide de l’Art magique, comme l’on s’était persuadé), nouvellement découverte.
Établie par raisons nécessaires et démonstrations infaillibles, auxquelles un homme de bon jugement ne peut contredire.
Où se voi<en>t encore les principes et les fondements de toutes sortes de sciences, disciplines et arts, et de toutes les connaissances du monde, passées, présentes et à venir, d’une manière très admirable, et jusqu’à présent inouïe. Avec les plus hautes perfections qui peuvent arriver à l’entendement humain.
Dédiée à la reine des anges. Quatrième édition.
Augmentée de l’Apologie de l’Auteur, contre certains docteurs en médecine, les persécuteurs de son emprisonnement, répondant à leurs calomnies que l’Auteur a guéri par art magique beaucoup de maladies incurables et abandonnées.
Et de plusieurs remerciements des cures et guérisons, faites par les remèdes du sieur abbé d’Aubry, des maladies déplorées et fixes, qu’on tenait pour incurables, avec le nom et la demeure des malades, guéris la plupart de Paris, n’étant jamais mort aucun malade commencé et parachevé par les remèdes dudit sieur abbé d’Aubry, qui est une chose très admirable et fort extraordinaire.
Et de beaucoup de consultations faites et envoyées en diverses langues au sieur abbé d’Aubry par les plus savants médecins, apothicaires et chirurgiens de l’Europe, seigneurs, duchesses, présidents, conseillers de divers parlements, marquis, comtes, barons gentilshommes, et autres ; pour plusieurs malades de divers royaumes et provinces ; afin d’avoir de ses remèdes pour les guérir sans venir à Paris, nonobstant la prétendue magie que l’on s’était persuadé.
Par Jean d’Aubry de Montpellier, prêtre, docteur en la science, abbé de Notre-Dame de l’Assomption, conseiller et médecin ordinaire du roi
. {c}


  1. V. note [6], lettre 487.

  2. V. note [14], lettre latine 98, pour un essai d’explication sur les archées paracelsistes.

  3. « À Paris, chez l’Auteur, à la porte cochère contre les Religieuses du Cherche-Midi, au faubourg Saint-Germain. Avec permission du roi » (sans date [1660], in‑4o de 319 pages.

    V. note [7], lettre latine 239, pour la version latine de ce titre parue la même année.

    Le Brevet du roi très-chrétien en parchemin, donné au sieur abbé d’Aubry, pour avoir toutes sortes de fourneaux et autres instruments nécessaires, afin de travailler à la médecine archétique et universelle, daté du 2 mars 1659, s’y lit aux pages 117‑118. Il est suivi d’un bref du pape Alexandre vii, daté de Rome le 1er juillet 1660, donnant à Aubry licence « d’exercer la médecine et préparer les remèdes ».


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 16 juin 1661, note 8.

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(Consulté le 29/03/2024)

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