À André Falconet, le 19 avril 1661

Note [4]

V. notes [22], lettre 150, pour les 17 Provinces qui composaient les Pays-Bas avant la scission de 1579, et [29], lettre 477, pour la Maison d’Autriche, « du bien d’autrui riche ». Guy Patin évoquait les unions qui ont abouti à l’hégémonie des Habsbourgs.

En 1474, Ferdinand le Catholique (1452-1516), roi de Sicile et de Navarre, avait ajouté la Castille à ses couronnes en épousant Isabelle de Castille (1451-1504). Malgré les manœuvres contraires de Louis xi, roi de France, leur fils aîné, don Juan d’Aragon et Castille, prince d’Asturies (1478-1497), avait épousé, le 3 avril 1497, Marguerite d’Autriche (1480-1530), fille de l’empereur Maximilien ier (1459-1519) ; mais ce « jeune prince de Castille », héritier du trône, mourut de tuberculose (et non d’une chute de cheval comme disait ici Patin), sans descendance, le 4 octobre de la même année.

En 1496, la sœur puînée de don Juan, Jeanne de Castille (dite Jeanne la Folle, 1479-1555), avait épousé Philippe le Beau (1478-1506), archiduc d’Autriche, le propre frère de Marguerite d’Autriche. Après la mort de sa sœur aînée, Isabella, puis de son fils unique, l’infant Miguel, Jeanne devint en 1500 héritière présomptive des deux couronnes d’Aragon et de Castille. Elle donna naissance au futur Charles Quint (Charles v, 1500-1558), puis sombra dans la folie.

Isabelle la Catholique avait elle-même désigné en mourant son unique petit-fils Charles pour héritier des couronnes d’Espagne (avec leurs possessions italiennes et américaines) ; son père, Philippe le Beau, étant mort avant d’être empereur, les circonstances lui mirent aussi sur la tête celles de l’Empire romain germanique et de Bourgogne (incluant les Pays-Bas et la Franche-Comté) qui lui venaient de ses deux grands-parents paternels, respectivement Maximilien ier et son épouse, Marie de Bourgogne (1457-1482, v. note [19], lettre 312), fille unique de Charles le Téméraire (v. note [5], lettre 869).

Au début du xvie s., grâce à une habile et chanceuse gestion matrimoniale, le plus vaste empire occidental, depuis celui des Romains, se trouvait assemblé, avec des retombées politiques qui secouaient encore fort durement l’époque de Patin : sécession des Provinces-Unies, guerre de Trente Ans, interminables guerres franco-espagnoles, complicités entre les frondeurs et l’Espagne, etc. Pan après pan, tout au long du xviie s., les rois de France et leurs ministres sont néanmoins parvenus à abattre l’hégémonie des Habsbourgs.

V. notes [18][22] du Borboniana 8 manuscrit pour de copieux compléments sur ces souverains hispano-germaniques et sur leurs filiations aux xve et xvie s.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 19 avril 1661, note 4.

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(Consulté le 28/03/2024)

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