L. latine 259.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 6 septembre 1663

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 6 septembre 1663

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1292

(Consulté le 29/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 152 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je n’ai encore eu aucune nouvelle de ce dernier paquet que vous avez mentionné, et ne connais ni son contenu ni son prix ; quand je le connaîtrai, je le réglerai à M. Picques [2] qui vous en remboursera ; mais j’aimerais savoir ce qui s’y trouve car vous ne me l’avez pas encore écrit. J’espère que tout cela sera excellent. Je me réjouis fort que vous ayez enfin reçu les portraits d’hommes illustres que je vous ai envoyés par M. Picques ; je ne veux pas me soucier de leur prix. Je vous remercie pour le Cupressus funerea, ainsi que pour les deux chapitres que vous m’avez indiqués. Je les avais trouvés dans les deux livres avant même d’avoir reçu votre lettre. La seule chose qui m’avait trompé était de penser que ce Cupressus funerea était un livre à part. Je vous demande instamment, et de nouveau avec force, de saluer très obligeamment de ma part le très distingué M. Dilherr, [3] dont les écrits non seulement me plaisent beaucoup, mais me sont merveilleusement utiles ; tout comme le très distingué M. Richter, [4] à qui je dois de très grands remerciements pour m’avoir fait parvenir les Epistolæ de son très distingué père. [1][5] Je lui écrirai plus tard à leur sujet ; mais en attendant, je voudrais lui faire savoir qu’il y a quelques points à corriger dans la vie de Georg Richter.

Page 24, ligne 4, au sujet de Jean-Baptiste de Croisilles, je l’ai fort bien connu, il n’a guère été savant, mais le malheureux est mort en prison vers l’an 1642. [2][6][7]

À la page suivante, qui est la 25e, 5e ligne avant la fin, il faut lire : In Collegio Lexoveo [Ms BIU Santé no 2007, fo 153 ro | LAT | IMG] (ou Lexoviensi, Lisieux en français, c’est une ville de Normandie qui, sur ses propres revenus, nourrit quelques étudiants de Paris qui en sont originaires), [8] Io. Brissæum, de La Brisse en français, qui nuper e Vasconia, etc[3] Ce Brissæus, jadis jésuite, était très savant ; je l’ai très bien connu et il a été fort mon ami pendant de nombreuses années. Je me souviens parfaitement des leçons d’éloquence qu’il donnait devant un très nombreux auditoire dans ce Collège de Lisieux ; encore fort jeune, j’avais coutume d’y assister consciencieusement. J’ai vénéré ce Brissæus, comme étant un très distingué personnage et qui a bien mérité de la république des lettres jusqu’à son décès : voilà quatre ans qu’il est mort d’une apoplexie, presque octogénaire. [4][9][10]

Page 26, ligne 3, lisez : Petrum Valentem, Frisium, linguæ Græcæ Professorem regium in aula regia Cameracensi, et primi Ordinis Præfectorem in Becodiano gymnasio ; [5][11][12][13] chaire dans laquelle il avait succédé au très distingué Nic. Borbonius Baralbulanus, dont j’avais à l’époque suivi les cours au Collège royal[6][14][15]

Page 27, à propos de la Pucelle d’Orléans, [7][16][17][18] je voudrais vous dire que toute cette affaire a été une pure fiction et un stratagème politique, imaginé par des gens de la cour, pour que le roi Charles vii[19] qui était encore fort jeune, s’écartât des amours passionnés d’une maîtresse et se dressât avec plus de vigueur contre les Anglais qui pillaient la France ; on a donc inventé la vision miraculeuse de la Bienheureuse Marie, pour émouvoir promptement et aisément les peuples, sous ombre de religion. Denis Lambin, [20] Étienne Pasquier, [21] Lipse, Bernard du Haillan [22] et d’autres savants hommes, dénués de toute superstition, ont sainement jugé de cette affaire. [8] Dieu fasse que je puisse voir, même pour peu de temps, cette thèse inaugurale que le très distingué Georg Richter a disputée à Bâle pour obtenir le grade de docteur. [9]

Page 624 des Epistolæ, ligne 3, lisez Renato Moreau Idem[23] et page suivante, qui est la 625e, lisez Renatus Moreau Eidem ; et la lettre de la page 625 devait précéder celle qui est page 624. [10]

Je suis profondément peiné du décès de M. Nicolaï, [24] qui a disputé de Hoplochrismate ; [25] Dieu fasse que cet honnête homme repose in sinu Abrahæ[11][26] Je souhaite que le grand recueil de portraits, [1] que j’ai envoyé à notre ami Spon, [27] vous soit remis rapidement, sûrement et heureusement. Notre roi est rentré hier de Lorraine. [28] Le pape [29] n’est pas revenu en faveur auprès de nous et je pense que jamais nous ne lui rendrons le Comtat d’Avignon. [30][31] Beaucoup de gens estiment que votre Allemagne n’a cette année rien à craindre du tyran des Turcs[32] et cela est fort probable. Beaucoup ont bon espoir qu’une paix sera conclue entre lui et les Vénitiens, [33] Dieu veuille qu’il en soit ainsi ! [12] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce 6e de septembre 1663.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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