À André Falconet, le 16 juillet 1666, note 1.
Note [1]

« c’est qu’en effet, elle donne réellement libre cours à de grandes maladies ; elle révèle toutefois une mauvaise diathèse des intestins, {a} qui peut finir par être mortelle. Souvenez-vous de l’aphorisme de Duret : Quand vous avez la goutte vous êtes à plaindre, quand vous ne l’avez pas, vous êtes à craindre. {b} Une humeur venimeuse et pernicieuse reflue assurément depuis les viscères déréglés et mal adaptés jusqu’au poumon qui, dès lors, s’en imprègne, et prend naissance une affection irrémédiable. » {c}


  1. Mauvaise disposition (v. note [4], lettre latine 17) des « viscères nutritifs » (v. note [6], lettre 558).

  2. Aphorisme de Louis Duret sur la goutte « supprimée » (retenue), présenté et commenté dans la note [9], lettre 131.

  3. Pétri d’hippocratisme, Guy Patin qualifiait la goutte de « critique » car il la voyait comme « symptôme, accident qui fait juger de l’événement [l’issue] de la maladie » (Furetière) ; en cela, il la croyait capable de libérer de maladies qui l’empruntaient comme « exutoire » ; mais il la tenait aussi en soi pour une funeste disposition (diathèse), capable de tuer.

    La pathologie de l’époque apparaît ici dans toute sa confusion. Même prise au sens restreint d’inflammation (v. note [6], lettre latine 412) aiguë d’une articulation, la goutte dépassait alors largement le cadre qu’on lui réserve aujourd’hui (v. note [30], lettre 99).


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 16 juillet 1666, note 1.

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(Consulté le 06/10/2024)

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