À André Falconet, le 8 septembre 1669, note 1.
Note [1]

« vite enivré, il a bu les eaux du Styx » (Francis Bacon, v. note [8], lettre 332).

Malgré l’interdit de la Faculté levé en 1666, Guy Patin continuait sans répit à s’acharner contre l’antimoine et ses suppôts (ici les Chartier). Son allusion aux enfers mythiques est l’occasion de signaler la pièce anonyme en trois actes, écrite en mauvais vers français, qui avait paru en 1668, L’Antimoine purifié sur la sellette (Paris, Nicolas Pepinglé, {a} in‑12 de 53 pages). L’argument commence par ces mots :

« Ayant vu le 10e du mois dernier un arrêt affiché pour autoriser l’émétique après les mauvais effets qu’il a produits jusqu’à présent, je fais plaindre Charon {b} de l’excès de son travail à passer les ombres au double de son ordinaire. Radamante et Eacus, juges de Pluton, {c} reçoivent ses plaintes et sur la déposition de quelques ombres qui se plaignent de l’antimoine, on prend résolution d’en parler à Pluton pour y apporter quelque remède ; cependant, un médecin {d} passe le fleuve et mène l’antimoine avec lui ; Radamante fait procès à l’un et à l’autre, et les fait renfermer. »


  1. Sic pour Pepingué.

  2. Le nautonier du Styx, v. note [3], lettre 975.

  3. Le dieu des enfers.

  4. Peut-être François Guénault, mort le 16 mai 1667, v. note [9], lettre 911.

Hippocrate a beau accabler les accusés, les protections de Saturne (dieu du temps et des métaux, v. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard) et de sa sœur aînée Thémis (déesse de la justice, v. note [13], lettre 1011) incitent Pluton à la clémence :

« Le tout considéré, l’émétique est remis en liberté, sauf à se donner de garde de ceux qui le mettent en emploi. » {a}


  1. Mais le sort réservé au médecin reste flou, après que Charon l’a menacé d’être mis « dans un sac à charbon avec un mot de lettre, un serpent, du dragon [salpêtre], accompagné d’un coq » (imitation de Juvénal, v. note [50], lettre 286).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 8 septembre 1669, note 1.

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(Consulté le 19/04/2024)

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