À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 19.
Note [19]

Voici ce qu’en dit Quinte-Curce (Histoire d’Alexandre le Grand, livre vii, chapitre 7) :

At rex Scytharum, cuius tum ultra Tanaim imperium erat, ratus eam urbem, quam in ripa amnis Macedones condiderant, suis impositam esse cervicibus, fratrem, Carthasim nomine, cum magna equitum manu misit ad diruendam eam proculque amne submovendas Macedonum copias. Bactrianos Tanais ab Scythis, quos Europæos vocant, dividit ; idem Asiam et Europam finis interfluit. Ceterum Scytharum gens haud procul Thracia sita ab oriente ad septentrionem se vertit ; Sarmatarumque, ut quidam credidere, non finitima, sed pars est.

[Le roi des Scythes, dont l’empire était alors au delà du Tanaïs, reconnut que cette ville {a} bâtie par les Macédoniens {b} sur l’autre rive était comme un joug placé sur sa tête. Il envoya donc son frère, nommé Carthasis, avec un corps nombreux de cavalerie, pour la détruire et repousser loin du fleuve les troupes macédoniennes. Le Tanaïs {c} sépare les Bactriens des Scythes appelés européens ; il coule aussi entre l’Europe et l’Asie, auxquelles il sert de limite. Voisine de la Thrace, la nation des Scythes s’étend de l’Orient au Septentrion ; et elle ne touche pas simplement, comme on l’a cru, aux Sarmates, {d} elle en fait partie].


  1. Alexandrie Eskhate, vinfra note [21].

  2. D’Alexandre.

  3. V. infra note [20].

  4. La Sarmatie est l’ancien nom de l’Ukraine (v. note [7], lettre latine 83).

    V. note [23], lettre 197, pour la Thrace antique.

Peuple eurasien, les Scythes ou Saces (v. infra note [21]) occupaient dans l’Antiquité un immense territoire (Scythie) qui correspondait au sud de la Sibérie et à la région comprise entre la mer Caspienne et le nord de l’Inde. Guy Patin était convaincu que les Turcs en étaient venus et souhaitait ardemment que les princes chrétiens s’unissent pour les y renvoyer et restaurer la Byzance chrétienne.

Le régent qui mettait en doute l’antiquité de Quinte-Curce pouvait être Nicolas Bourbon le Jeune (v. note [2], lettre 29) parce qu’il avait été le bien-aimé maître de Guy Patin au collège, et qu’il s’est interrogé de la même façon dans les entretiens qu’il a eus plus tard avec son élève : v. note [47] du Borboniana 6 manuscrit.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 19.

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(Consulté le 26/04/2024)

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