Les Mémoires d’État de Messire Philippe Hurault, comte de Chiverny, chancelier de France. Avec une Instruction à Monsieur son fils. Ensemble la Généalogie de la Maison des Hurault, dressée sur plusieurs titres, arrêts des Cours souveraines, histoires et autres bonnes preuves (Paris, Pierre Billaine, 1636, in‑4o en deux parties de 54 et 584 pages) fournissent des détails biographiques sur les membres des familles conjointes, L’Hospital et Hurault, mentionnées dans cet article du Borboniana. Leur auteur, Philippe Hurault de Cheverny (v. note [4], lettre 589) appartenait à une branche cousine des Hurault de L’Hospital.
- Robert Hurault (première partie, page 46), seigneur de Belesbat (ou Bel-esbat), de Vallegrand, de Bus et de Vignay :
« Maître des requêtes de l’Hôtel du roi et chancelier de Marguerite de France, duchesse de Savoie, {a} était fils aîné de Nicolas Hurault, seigneur des Bois-taillés et d’Anne Maillard, sa femme.
Il épousa Magdeleine de L’Hospital, fille unique de Michel de L’Hospital, chancelier de France, et de Marie Morin, sa femme. {b} Elle était héritière des seigneuries de Bus, de Vignay, de Vallegrand, d’Auneux et du Faye, et eut du seigneur de Belesbat, son époux, huit enfants, qui prirent avec leur surnom de Hurault celui de L’Hospital, lequel avait été rendu tant illustre par la vertu et le nom de ce grand chancelier, l’un des ornements de la France. »
- Fille de François ier (v. note [5], lettre 359).
- Magdeleine de L’Hospital était la seule enfant née du mariage (1537) du Chancelier Michel de L’Hospital (v. note [3], lettre 302) avec Marie Morin, qui était fille de Jean Morin, lieutenant criminel puis civil au Châtelet, après avoir été échevin, prévôt des marchands puis bailli de la ville de Paris.
- Michel Hurault de L’Hospital et son épouse Olympe du Faur (première partie, pages 48‑49) :
« Chevalier seigneur du Faye et de Belesbat, chancelier de Navarre, fils aîné de Robert Hurault, seigneur de Belesbat, et de Magdeleine de L’Hospital, sa femme, donna dès sa plus tendre jeunesse tant d’espérance de lui que le Chancelier de L’Hospital, son aïeul maternel et son parrain, lui rendit des témoignages d’une singulière affection, ce grand personnage prévoyant, par un solide jugement, qu’il serait un jour l’une des lumières de sa famille, comme il advint. Car pendant les guerres civiles, ayant suivi le parti et la fortune du roi Henri le Grand, lors seulement roi de Navarre, Sa Majesté reconnut qu’il était doué de plusieurs rares parties ; et ayant des preuves de son expérience non commune au maniement des affaires d’État, l’envoya son ambassadeur aux Pays-Bas, en Angleterre et en Allemagne, vers aucuns princes ses alliés, puis le fit son chancelier. Et comme ce généreux seigneur avait heureusement joint les lettres avec les armes, aussi continua-t-il de servir très utilement, ayant par ses Excellents et libres Discours, qui furent publiés sur les affaires du temps, {a} puissamment défendu la juste cause de ces deux grands monarques, Henri iii et Henri le Grand, contre les entreprises de leurs ennemis, et ceux de l’État.
Depuis, le même seigneur du Faye, capable de toutes choses grandes, s’étant porté dans les actions militaires, lors du siège de Rouen, en l’an 1592, {b} le roi lui donna le commandement sur quelques vaisseaux armés, puis ensuite, lui confia le gouvernement de la place de Quillebeuf en Normandie. {c} Il la fit diligemment fortifier pour la rendre des meilleures de la province, afin d’incommoder ceux de Rouen, rebelles à Sa Majesté ; mais la violence d’une maladie qui le surprit en ce lieu fut si grande qu’elle le porta dans le tombeau en cette même année 1592. Il reçut les honneurs de la sépulture à Belesbat. {d}
Olympe du Faur, son épouse, était fille de cet autre grand génie de savoir et de prudence, Guy du Faur, seigneur de Pibrac, {e} président en la Cour de Parlement de Paris et chancelier de Monsieur le duc d’Anjou, frère du roi Henri iii et de la reine Marguerite, leur sœur. Cette dame du Faye eut pour mère Anne de Custos, femme du même seigneur de Pibrac, la famille duquel se rendit célèbre en l’Église, aux armes et aux grandes charges de la justice. »
- Plusieurs discours politiques de Michel Hurault ont été publiés anonymement. Le Borboniana citait l’Excellent et libre Discours sur l’état présent de la France. Avec la copie des lettres patentes du roi depuis qu’il s’est retiré à Paris. Ensemble, la copie de deux lettres du duc de Guise. Par un docte personnage, bien versé aux affaires d’État de la France (sans lieu ni nom, 1588, in‑4o).
Michel Hurault a aussi édité et publié les écrits de son grand-père (Paris, 1585, v. note [7], lettre 552).
- En 1592, Henri iv avait entrepris d’assiéger Rouen, qui était aux mains des ligueurs ; mais le duc Alexandre de Parme, à la tête de renforts espagnols, le contraignit à abandonner la place (v. notule {d}, note [14], lettre 152).
- Quillebeuf, en Normandie (Eure), est un port fluvial sur la rive gauche de la Seine, entre Rouen et Le Havre.
- Le domaine familial de Belesbat se situait sur le territoire de l’actuelle commune de Boutigny-sur-Essonne, à 47 kilomètres au sud-est de Paris.
- V. note [2], lettre 434.
- Pierre et Guy Hurault de L’Hospital étaient fils de Michel Hurault et Olympe de L’Hospital (page 50).
- Pierre,
« seigneur de Belesbat, maître des requêtes ordinaires de l’Hôtel du roi, et conseiller en ses Conseils d’État et privé, fils aîné […], suivant les généreuses traces de ses illustres aïeux, se rendit recommandable par sa vertu et son érudition non commune, et autres bonnes parties qui reluisaient en lui. Il décéda à Saint-Germain-en-Laye au mois de juillet 1623. » {a}
- Guy
« fut archevêque d’Aix après son oncle Paul, {b} qui lui résigna cette prélature dès l’an 1618 ; mais six ans après qu’il eut pris en main le bâton pastoral, il fut contraint de le quitter par la mort qui lui advint à Paris le troisième jour de décembre 1625, lors de l’Assemblée du Clergé. Il fut inhumé dans l’église de Belesbat. Alphonse du Plessis de Richelieu {c} lui succéda en l’archevêché d’Aix. »
- De son mariage avec Claire de Guessé, Pierre eut six enfants, dont Jeanne-Olympe, dame de Choisy, mère de l’abbé de Choisy (v. note [21], lettre 533).
- Paul, frère de Michel, avait été nommé archevêque d’Aix en 1595 et mourut en septembre 1624.
- Frère du cardinal-ministre (v. note [12], lettre 19).
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