Note [27] | |
Hormis deux infimes additions (que j’ai transcrites < entre chevrons >), cette prose latine est la copie fidèle de trois fragments du livre i (et non ii) des Commentariorum de vita sua [Commentaires sur sa propre vie] (ou autobiographie) de Jacques-Auguste i de Thou. Portant sur son voyage en Italie (en 1574), elle se lit dans son livre i, pages 1170‑1171, de l’édition latine que j’ai consultée. {a} Un court extrait de ce passage antipontifical a déjà été cité et commenté dans le Naudæana 2 (v. sa note [59]). La relation de de Thou porte sur l’année 1574, quand il était âgé de 21 ans et voyageait en Italie dans la suite de Paul de Foix. {b} Le cardinal Prospero Santacroce (Sainte-Croix en français, Rome 1514-ibid. 1589), coiffé du bonnet en 1565, avait été nonce apostolique en France de 1552 à 1554. Au début du mois de mai, « dans une grotte de sa vigne », il s’adressait ainsi au puissant négociateur de la Couronne de France (Thou fr, volume 1, pages 28‑31, où j’ai aussi ajouté [entre crochets] la traduction partielle des deux etc.) : « Il dit : {c} “ Vous m’obligez, Monsieur, de découvrir en votre faveur des secrets que l’on voile ici d’un religieux silence, et de vous faire connaître l’esprit de cette Cour, {d} et la sévérité dont elle use avec les étrangers, lorsque l’occasion s’en présente, et qu’elle n’a rien à craindre. Elle n’a pas de plus grande joie que d’embarrasser, par la longueur de ses délais et de sa procédure éternelle, quelque personne de distinction qui s’est soumise à son jugement. L’éclat que cela fait dans le monde fait naître dans les esprits une crainte respectueuse de son autorité. Cependant, cette sévérité n’a lieu qu’autant que la faiblesse ou la crainte, qu’inspire la religion, la font valoir : quand il se trouve un prince assez ferme pour s’exempter de ces bassesses, alors on use d’adresse et de déguisement avec lui, et toute cette rigueur disparaît. Sachez donc que le respect qu’on a pour cette Cour n’est fondé que sur l’opinion des hommes et sur leur patience : {e} ce qui perdrait les autres États, comme a fort bien remarqué un rusé Florentin, fait subsister celui-ci. Ce que j’ai l’honneur de vous dire [est une marque de ma confiance : que ce m’en soit une de votre discrétion et de celle de la personne qui vous accompagne, {f} quoiqu’elle soit encore jeune ; je vous prie instamment que personne ne le sache. Je suis fâché que vous ne m’ayez pas demandé au commencement ce que vous me demandez aujourd’hui : vous auriez évité par une autre conduite ce que vous aurez bien de la peine à réparer par la soumission.] |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Borboniana 10 manuscrit, note 27. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8211&cln=27 (Consulté le 04/11/2024) |