Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 31.
Note [31]

Cette édifiante réflexion sur ce que signifie « vivre saintement » (ou, plus littéralement, « être saint par sa vie »), loin des débauches « amoureuses » (en tous genres), est suivie de deux références.

  1. Pour vita sanctus, le Borboniana cite ce passage de l’Histoire romaine de Velleius Paterculus (v. note [3], lettre latine 350), livre ii, chapitre xi, § 1, à propos de la guerre de Jugurtha (112‑105 av. J.‑C.) que dirigea Quintus Metellus, valeureux général romain :

    « Son lieutenant fut C. Marius, dont nous avons déjà parlé. Chevalier de naissance, il était grossier et rude, mais de sainte vie ; {a} aussi remarquable à la guerre que détestable pendant la paix, il était affamé de gloire, insatiable, emporté, toujours agité, etc. »


    1. La vertu de Caius Marius, brave rustaud romain que Juvénal a surnommé Arpinas en raison de ses origines modestes (v. note [21], lettre 418), devint général et sept fois consul romain. Mort en 86 av. J.‑C., il ne résista pas à ses succès militaires : il trahit et évinça son patron Metellus qui lui avait permis de se faire un nom ; en 88‑87, au faîte de sa gloire, il mena une guerre civile contre Sylla (v. note [14] du Borboniana 5 manuscrit) ; mais Marius la perdit, et son rival devint consul puis dictateur de Rome.

      Marius avait épousé Julia Cæsaris, tante paternelle de Jules César.


  2. Une note dans la marge du manuscrit ajoute : « Voyez Vossius, in‑4o, 2e partie, page 337. »

    Gerardus Johannes Vossius {a} a édité et commenté Velleius Paterculus, mais je n’en ai pas trouvé d’édition in‑4o en 2 parties qui compte 337 pages. J’ai feuilleté son Velleius Paterculus cum Notis [avec des notes] paru en Hollande à une date compatible avec celle du Borboniana. {b}

    Le commentaire du passage sur Caius Marius, à la page 35 des notes (sur le chapitre xi), cite plusieurs auteurs anciens qui lui ont conféré vilissimam originem [l’extraction la plus basse] : Vossius propose donc forte [peut-être] opportun de remplacer natus equestri loco [chevalier (premier degré de noblesse) de naissance], par natus agresti loco [paysan de naissance].


    1. V. note [3], lettre 53.

    2. Leyde, Elsevier, 1639, in‑12 en deux parties de 116 pages (texte de Veilleius Paterculus) et 128 pages (notes de Vossius), dont le joli frontispice représente Énée fuyant Troie en portant son père Anchise sur les épaule et tenant la main de son fils Ascagne.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 31.

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(Consulté le 14/11/2024)

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