Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 6.
Note [6]

« Son livre a paru en 1655 à Amsterdam, in‑4o… Il déclarait appartenir à la secte calviniste. »

V. notes [1] et [3], lettre 93, pour Isaac de La Peyrère et ses anonymes Præadamitæ [Préadamites] (Amsterdam, 1655), dont Guy Patin a parlé à Charles Spon dès sa lettre du 14 septembre 1643.

Le manuscrit de Vienne (pages 55‑56, « Des préadamites ») introduit ainsi cet article :

« Saint Augustin ne veut pas croire qu’il y ait des antipodes {a} à cause que personne n’a passé de ce monde-ci par navigation in alium orbem veteribus incognitum, {b} ou bien que si par delà ce grand trajet de mers il y avait un monde, il faudrait que cet autre monde fût d’une autre création que celle d’Adam, et c’est l’opinion de M. Morisot, quam nihilominus chimericam esse puto ; {c} et néanmoins plusieurs choses pouvaient être dites sur cette nouvelle et curieuse opinion. »


  1. V. note [51] du Naudæana 2.

  2. « dans un autre monde inconnu des Anciens ».

    Saint Augustin, La Cité de Dieu, livre xvi, chapitre 9 :

    Quod vero et antipodas esse fabulantur, id est homines a contraria parte terrae, ubi sol oritur, quando occidit nobis, adversa pedibus nostris calcare vestigia: nulla ratione credendum est. Neque hoc ulla historica cognitione didicisse se affirmant, sed quasi ratiocinando coniectant, eo quod intra convexa caeli terra suspensa sit, eumdemque locum mundus habeat et infimum et medium; et ex hoc opinantur alteram terrae partem, quae infra est, habitatione hominum carere non posse. Nec attendunt, etiamsi figura conglobata et rutunda mundus esse credatur sive aliqua ratione monstretur, non tamen esse consequens, ut etiam ex illa parte ab aquarum congerie nuda sit terra; deinde etiamsi nuda sit, neque hoc statim necesse esse, ut homines habeat. Quoniam nullo modo Scriptura ista mentitur, quae narratis praeteritis facit fidem eo, quod eius praedicta complentur, nimisque absurdum est, ut dicatur aliquos homines ex hac in illam partem, Oceani immensitate traiecta, navigare ac pervenire potuisse, ut etiam illic ex uno illo primo homine genus institueretur humanum. Quapropter inter illos tunc hominum populos, qui per septuaginta duas gentes et totidem linguas colliguntur fuisse divisi, quaeramus, si possumus invenire, illam in terris peregrinantem civitatem Dei, quae usque ad diluvium arcamque perducta est atque in filiis Noe per eorum benedictiones perseverasse monstratur, maxime in maximo, qui est appellatus Sem, quando quidem Iapheth ita benedictus est, ut in eius, fratris sui, domibus habitaret.

    Traduction de Jean-Joseph-François Poujoulat et de l’abbé Rault (1864-1872) :

    « Quant à leur fabuleuse opinion qu’il y a des antipodes, c’est-à-dire des hommes dont les pieds sont opposés aux nôtres et qui habitent cette partie de la terre où le Soleil se lève quand il se couche pour nous, il n’y a aucune raison d’y croire. Aussi ne l’avancent-ils sur le rapport d’aucun témoignage historique, mais sur des conjectures et des raisonnements, parce que, disent-ils, la terre étant ronde, est suspendue entre les deux côtés de la voûte céleste, la partie qui est sous nos pieds, placée dans les mêmes conditions de température, ne peut pas être sans habitants. Mais quand on montrerait que la terre est ronde, il ne s’ensuivrait pas que la partie qui nous est opposée ne fût point couverte d’eau. D’ailleurs, ne le serait-elle pas, quelle nécessité qu’elle fût habitée, puisque, d’un côté, l’Écriture ne peut mentir, et que, de l’autre, il y a trop d’absurdité à dire que les hommes aient traversé une si vaste étendue de mer pour aller peupler cette autre partie du monde ? Voyons donc si nous pourrons trouver la Cité de Dieu parmi ces hommes qui, selon la Genèse, furent divisés en soixante-douze nations et autant de langues. Il est évident qu’elle a persévéré dans les enfants de Noé, surtout dans l’aîné, qui est Sem, puisque la bénédiction de Japhet enferme en quelque sorte celle de Sem, {i} et qu’il doit habiter dans les demeures de ses frères. »

    1. V. notue {e}, note [13] du Traité de la Conservation de santé, chapitre iii.
  3. « que je tiens néanmoins pour chimérique. » V. note [19], lettre 80, pour Claude-Barthélemy Morisot et son Orbis maritimus [Monde maritime] (Dijon, 1643).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑3 (1701), note 6.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8198&cln=6

(Consulté le 25/04/2024)

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