À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 78.
Note [78]

Page 379 (Paris, 1646), livre ii, chapitre cxxviii, De Lignis [Les Bois], section iii, Guaiacum [Le Gaïac (v. note [8], lettre 90)], ligne 35 (§ 13), remplacer Manardo par Monarde, car ce sont deux auteurs distincts.

  • Le plus célèbre ouvrage du premier est :

    Ioannis Manardi Medici Ferrariensis, sua tempestate omnium medicinæ professorum per universam Italiam, in Galeni doctrina et Arabum censura celeberrimi, et optime meriti, Epistolarum medicinalium libri viginti, denuo nunc ad autographum haud sine fructu collati, et editi. Eiusdem in Ioan. Mesue Simplicia et Composita annotationes et censuræ, omnibus practicæ studiosis adeo necessariæ, ut sine harum cognitione ægrotantibus recte consulere nemo possit. Adiecto Indice latino et græco, utroque copiosissimo.

    [Vingt livres d’Épîtres médicales de Ioannes Manardus, {a} en son temps le plus célèbre des professeurs de médecine de toute l’Italie, pour son immense mérite, et pour sa science de Galien et sa critique des Arabes. Ils ont été de nouveau, et non sans fruit, collationnés et édités à partir des manuscrits autographes. Avec les annotations et critiques du même auteur sur les Médicaments simples et composés de Jean Mésué, {b} si nécessaires pour tous ceux qui étudient la pratique médicale que nul ne pourrait consulter les malades sans les connaître. On a ajouté un très copieux index bilingue, latin et grec]. {c}


    1. Giovanni Manardi (Jean Manard), mort en 1536, v. note [2], lettre 533.

    2. V. supra note [12].

    3. Bâle, Mich. Isingrinius, 1549, in‑fo de 603 pages ; première édition à Ferrare en 1521, nombreuses rééditions ultérieures. V. note [2], lettre 597, pour l’édition latine partielle (livres viixii) donnée par François Rabelais (Lyon, 1582).

  • Nicolas Bautista Monardes Alfaro (Séville vers 1508-ibid. 1588), botaniste et médecin voyageur espagnol, a laissé un grand nombre d’ouvrages, rédigés pour la plupart dans sa langue maternelle. Quelques-uns ont été traduits en latin, dont son :

    Simplicium medicamentorum ex Novo Orbe delatorum, quorum in medicina usus est, Historia, Hispanico sermone descripta a D. Nicolao Monardis, Hispanensis Medico ; latino deinde donata, et annotationibus, iconibusque affabre depictis illustrata à Carolo Clusio Atrebate. Altera edition.

    [Histoire des Médicaments simples qu’on a apportés du Nouveau Monde et qu’on emploie en médecine, écrite en castillan par Nicolas Monardes, médecin espagnol ; Charles de l’Escluse, natif d’Arras, l’a enfin traduite en latin, et enrichie d’annotations et d’images habilement dessinées. Seconde édition]. {a}


    1. Anvers, Christophe Plantin, 1579, in‑8o de 84 pages ; première édition en espagnol à Séville, 1565.

La requête de Guy Patin portait sur :

Ante autem omnia discerne notas utiles ab inutilibus. Inutiles dico, 1. Quæ a triplici arbore petuntur a Menardo [Monarde] et aliis. Revera est unica arbor, cuius medulla nigra est, superficies flava et exalbida.

[Mais avant tout, faites la distinction entre les annotations utiles et inutiles. Je dis que sont inutiles : 1. celles qui, d’après Manardi (Monardes) et d’autres, revendiquent l’existence de trois arbres, quand, en vérité, il s’agit d’un arbre unique, dont la moelle est noire, et l’écorce est jaune pâle].

Dans l’Historia de Monardes, le gaïac (Guayacan) est décrit pages 28‑33, avec deux variétés (et non trois), dont la première pousse sur l’île de saint Dominique (Hispaniola ou Saint-Domingue, aujourd’hui partagée entre Haïti et la République dominicaine), et la seconde à Sanctus Ioannes de Portu Divite (aujourd’hui San Juan de Porto Rico). La méprise de Caspar Hofmann, qui avait l’outrecuidance de savoir mieux les choses qu’un médecin ayant lui-même voyagé aux Antilles (tout en citant son livre plus haut sur la même page, au § 9), venait probablement d’une lecture trop rapide des premières lignes de la section sur le gaïac :

Tria ex Occidentali India deferuntur hodie toto orbe celebratissima, quorum in Medicina facultates adeo insignes repertæ sunt, ut nunquam auditum sit, tam incurabiles morbos ullis aliis medicamentis sanatos fuisse ; nempe Lignum quod Guayacum vocat, Radix Chinæ, Sarçaparilla.

[Trois plantes ont été apportées d’Inde Occidentale {a} et sont à présent largement répandues dans le monde entier parce qu’on leur a trouvé des facultés médicinales si remarquables que, chose jusqu’alors inouïe, des maladies incurables par tout autre remède ont été guéries. Ce sont le bois qu’on nomme gaïac, la racine de China {b} et la salsepareille]. {c}


  1. L’Amérique.

  2. Le quinquina (v. note [7], lettre 309).

  3. V. note [4], lettre 220.

La réédition de Francfort (1667, pages 302) a appliqué cette correction.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 78.

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(Consulté le 07/12/2024)

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