À Claude II Belin, le 17 novembre 1634, note 8.
Note [8]

François Leclerc (ou Le Clerc) du Tremblay (Paris 1577-Rueil 18 décembre 1638), en religion le père Joseph de Paris, surnommé l’Éminence grise de Richelieu, était le fils puîné de Jean, président des Requêtes du Parlement de Paris (v. note [13] du Borboniana 3 manuscrit). François avait reçu une éducation brillante, fait une campagne sous le nom de baron de Maffiée, et était entré en 1599 dans l’ordre des capucins dont il conquit rapidement les premiers grades. En 1612, il avait fait connaissance de l’évêque de Luçon, futur cardinal de Richelieu, pour s’attacher définitivement et indéfectiblement à sa personne. Quand Richelieu devint principal ministre (novembre 1623), il sortit le P. Joseph de son couvent pour le prendre à son service. Ce fut lui qui obtint de Rome la dispense nécessaire au mariage de Henriette de France avec le roi d’Angleterre, Jacques ier (1624), qui négocia avec les princes allemands pour imposer à Ferdinand ii le renvoi du général mercenaire Albrecht von Waldstein (v. note [8] du Borboniana 9 manuscrit), et qui signa la paix de Ratisbonne (1629). Il eut encore la plus grande part à l’odieuse rétractation arrachée à Edmond Richer (v. notes [27], lettre 337, et [41] du Patiniana I‑2), à l’arrestation de la reine mère, Marie de Médicis et à son éloignement ; enfin à tous les événements importants de l’administration du cardinal, dont il était réellement le bras droit, et même l’alter ego.

Ce moine homme d’État était un vrai ministre, sans titre officiel, mais avec une autorité devant laquelle s’inclinaient les plus grands. Après des années de vaine insistance auprès du pape Urbain viii, Louis xiii venait d’obtenir pour lui le chapeau de cardinal, mais le P. Joseph mourut avant de pouvoir être nommé. Mazarin lui succéda auprès de Richelieu dans les fonctions de conseiller et exécuteur diplomatique. Le Borboniana 3 manuscrit a conté quelques anecdotes rares sur le P. Joseph (v. ses notes [13], [14] et [15]).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 17 novembre 1634, note 8.

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(Consulté le 08/12/2024)

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