À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647
Note [21]
David Blondel : {a}
Familier Éclaircissement de la question si une Femme a été assise au Siège Papal de Rome entre Léon iv et Benoît iii.
- V. note [13], lettre 96.
- Amsterdam, Jan Blaeu, 1647, in‑8o de 109 pages.
Blondel, ministre calviniste, y ruinait totalement l’histoire de la papesse Jeanne ; mais longtemps avant lui, les critiques catholiques avaient démontré cette imposture historique et le jésuite Jacques Sirmond (v. note [7], lettre 37) le qualifia, dit-on, d’« enfonceur de portes ouvertes ».
La légende de la papesse Jeanne (v. notes [45] et [46] du Naudæana 4) fut longtemps répandue dans le monde chrétien, admettant qu’au ixe s., une femme, parvenue à dissimuler son sexe, aurait occupé le siège de saint Pierre. Cette fable a été particulièrement soutenue par Bartolomeo Sacchi (surnommé Platina) dans son livre In vitas summorum pontificum opus [Ouvrage sur les vies des plus grands pontifes] (Venise, 1479, v. note [15] du Traité de la Conservation de santé, chapitre ii) : la papesse Jeanne aurait d’après lui porté le nom de Jean viii. Cette supercherie, dont même le très savant Claude Saumaise a été la dupe [v. notes [14] (citation 2) du Patiniana I‑1], a encore la vie dure.