< L. 648.
> À André Falconet, le 5 novembre 1660 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 5 novembre 1660
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Je vous remercie du catalogue des livres du P. Théophile Raynaud, [2] cela me fera connaître ce qu’il me manque de ses œuvres. J’aime tout ce qui vient de lui, c’est un homme d’un savoir prodigieux, il sait tout. Je n’ouvre jamais aucun de ses livres que je n’y apprenne quelque chose ou que je ne reconnaisse sa belle, riche et féconde polymathie. [1] Plût à Dieu qu’il n’eût que 35 ans, et qu’il fît bientôt imprimer tout ce qu’il a de reste de manuscrits et de livres composés pour pouvoir jouir de son travail. J’ai acheté tout ce que j’ai pu trouver de ce qu’il a mis au jour. J’ai autrefois appris quelque chose dans sa Morale, mais surtout j’ai profité avec grand plaisir et une récréation d’esprit extraordinaire dans sa Théologie naturelle. [2] Tous ces petits traités qu’il a faits sont beaux et admirables. Je me prépare à ma harangue pour l’acte de M. De Laval, [3] j’y chapitrerai comme il faut Messieurs les pharmaciens et faiseurs de qui pro quo, [4] les glorieux barbiers [5] et estafiers de Saint-Côme, [6] les chimistes, [7] paracelsistes, [8] van helmontistes [9] et autres ennemis du genre humain. [3] M. Racine, [10] conseiller de la Cour, voyant que les charges sont bien chères, a vendu la sienne 69 000 écus ; il a beaucoup d’enfants, il est fils d’un confiturier. [4] On parle de deux parlements nouveaux, l’un à Perpignan, [11] l’autre à Arras ; [12] c’est peut-être pour faire peur aux autres. [5] Les exécutions criminelles d’Angleterre ont été faites en trois jours différents. Le ministre [13] passa le pas tout seul et de sens fort rassis ; [6] il déclama hautement et rudement contre le feu roi Charles ier [14] et contre toute sa famille, particulièrement contre le roi Charles ii, [15] disant qu’il en mériterait autant que feu son père, que tous deux ne valaient rien, que la famille des Stuarts méritait d’être exterminée ; il mourut ensuite courageusement. Le colonel Harrison en fit autant à son tour. [7][16] Je suis, etc. De Paris, ce 5e de novembre 1660. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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