Médecin allemand (Lübeck 1638-1700) [1] qui a été reçu docteur en médecine à Angers en 1663, puis professeur à l’Université d’Helmstedt la même année (chaire que son père, Johann Heinrich, avait occupée quarante ans avant lui, v. note [8], lettre 660). [2]
Éloy a fourni d’abondants détails sur Heinrich Meibomius. On remarque parmi ses ouvrages une De medicorum historia scribenda Epistola… [Lettre sur la nécessité d’écrire l’Histoire des médecins…] (Helmstedt, 1669, v. note [7], lettre latine 239), avec ce passage autobiographique (pages 15‑16) :
Non dubito, quin longe plurima circa Arabes Medicos observaveris, cumque ingenio et judicio polleas, et linguæ peritia sis instructus, nec desint scripta ipsa, multa aliis rectius docere non possis. Quæ si communicare aliquando volueris, ut appendicis loco, aut quomodocumque placeat, Syntagmati Parentis mei accedant, non publicum tantum plurimum, sed me imprimis tibi devincies. Stat enim jam sententia, maturare quantum licet editionem. Urgent me quotidie docti Viri, nec fere ex Gallia a magno illo Medico et Polyhistore Guidone Patino litteras accipio, quin de Histotia Medica me moneat. Quod vero nedum prodierit, antehac quidem vita mea desultoria, peregrinationibus magnam partem peracta, in caussa fuit, dein vero, postquam Professionem Medicam in hac Academia Julia suscepi, difficiles inter initia et continui labores ; dum Auditorum profectus maxima merito nobis habenda est ratio, operaque danda, ut non tam bene scripsisse libri, quam bene docuisse discipuli testentur. Anatomica præsertim, quæ a me nunc tractantur, studia vel sola, experimentorum et novarum observationum varietate, longe plurimum temporis sibi poscunt.
[Je ne doute pas qu’ayant déjà fait quantité d’observations sur les médecins arabes, en y appliquant avec énergie votre intelligence, votre jugement et votre profonde connaissance de leur langue, sans manquer d’écrits à étudier, vous ne puissiez de très bon droit en instruire abondamment les autres. Vous gagneriez la reconnaissance du public, mais surtout la mienne, si vous vouliez me communiquer cela un jour pour que je l’ajoute en appendice au Syntagma de mon père, {a} ou que je l’utilise de quelque autre manière qui vous plaira. Je m’en tiens déjà à la décision de mener cette édition à son terme, quand j’en aurai seulement le loisir. De savants hommes m’en pressent tous les jours et Guy Patin, ce médecin de très grande érudition, ne m’écrit presque jamais de France sans me parler d’Histoire de la médecine. Ce livre n’a pas encore vu le jour pour diverses raisons : l’instabilité de ma précédente vie, dont j’ai consacré la plus grande partie à voyager ; et ensuite les difficiles et incessants travaux que je dus mener juste après avoir été reçu professeur en cette Academia Julia ; {b} et par-dessus tout le reste, mon application à être bien considéré par les étudiants et à prendre soin d’eux, pour qu’en témoignent non tant les bons livres que j’ai écrits, que les élèves que j’ai bien instruits. Par la variété de ses nouvelles expériences et observations, l’anatomie est de loin la discipline qui exige de moi le plus de temps]. {c}
- « Recueil » manuscrit de Johann-Heinrich Meibomius De Vitis Medicorum usque ad sæculum xv [Des Vies des médecins jusqu’au xve s.], qu’il avait laissé à son fils Heinrich le soin de publier, mais qui n’a jamais vu le jour.
- Nom historique de l’Université d’Helmstedt (v. note [19], lettre 340).
- Il est concevable que Meibomius ait été l’auteur de l’Epistola de antimonio [Lettre sur l’antimoine] (Iéna, 1679), où Guy Patin était accusé d’avoir voulu tuer un de ses fils en lui administrant de l’antimoine (v. notes [55] de l’Autobiographie de Charles Patin). [3]
Meibomius avait fait la connaissance de Patin durant ses études en France. Notre édition contient dix lettres que Patin lui a écrites, datées du 10 février 1661 (quand Meibomius étudiait encore à Leyde) au 18 février 1667. |