À Claude II Belin, le 27 octobre 1634, note 11.
Note [11]

Charles ier de Gonzague (1580-20 septembre 1637), duc de Nevers et de Rethel, était fils de Louis de Gonzague, duc de Nevers, et de Henriette de Clèves, et petit-fils de Frédéric ii, duc de Mantoue. En 1627, il avait succédé à son cousin Vincent ii (mort sans héritier), pour devenir duc de Mantoue et de Montferrat, qui étaient deux duchés du nord de l’Italie, respectivement situés à l’ouest et à l’est du Milanais, dont les capitales étaient Mantoue et Casal (v. note [20], lettre 39). Sa politique étrangère interdisait à la France de laisser ces deux duchés sous le contrôle des Habsbourg (l’Autriche et l’Espagne).

Cette succession s’était faite dans une grande tourmente : Charles avait demandé son investiture à l’empereur Ferdinand ii qui, favorable aux prétentions de Ferdinand de Gonzague, duc de Guastalla, avait déclaré vouloir mettre sous séquestre les deux duchés jusqu’à ce qu’il eût prononcé sur les droits respectifs des deux compétiteurs. En même temps, il avait engagé une armée contre le nouveau duc de Mantoue, de concert avec le duc de Savoie (Victor-Amédée ier, v. note [10], lettre 45), qui vint mettre le siège devant Casal. Le 9 mars 1629, les troupes françaises, menées par Louis xiii et Richelieu, avaient franchi le Pas de Suse, défilé alpin menant de France en Savoie, pour venir au secours du duc Charles, qui put ainsi délivrer Casal ; mais peu après, les Impériaux, commandés par le comte de Collalto, étaient venus bloquer Mantoue et ravager le duché avec grande férocité. Charles, secondé par le maréchal d’Estrées, avait défendu la ville jusqu’à la dernière extrémité, puis avait capitulé. Toutefois, après l’audacieux coup d’éclat diplomatique de Mazarin (26 octobre 1630, v. note [6], lettre 53), le traité de Cherasco (6 avril 1631), Charles était rentré en possession des deux duchés, à l’exception d’une partie du Montferrat qui était passée au duc de Savoie. Incapable de payer les garnisons nécessaires pour les tenir, il s’était vu forcé de confier la garde de la forteresse de Mantoue aux Vénitiens et celle de Casal aux Français.

En 1599, Charles de Gonzague avait épousé Catherine de Lorraine, fille du duc de Mayenne et de Henriette de Savoie, qui lui donna cinq enfants. Louise-Marie, appelée la princesse Marie (Paris 1611-Varsovie 10 mai 1667), était la troisième. On voulait alors en vain la marier à Gaston d’Orléans, jadis amoureux d’elle. Marie allait devenir reine de Pologne par son mariage, en 1646, avec Ladislas iv (ou Vladislav vii, mort en 1648), et de nouveau couronnée, en 1649, par son remariage avec Jean ii Casimir, le frère du défunt roi.

Les lettres de Guy Patin ont aussi parlé de sa sœur cadette, Anne-Marie, qui devint la princesse Palatine (v. note [10], lettre 533) en épousant Édouard, comte palatin du Rhin.

Charles (1609-1631), le fils aîné de Charles ier de Gonzague, ne lui survécut pas ; ce fut son fils qui succéda à son grand-père, sous le nom de Charles ii (v. note [8], lettre 414) (J. Prévot et G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 27 octobre 1634, note 11.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0018&cln=11

(Consulté le 25/04/2024)

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