Note [2] | |
Théophile Bonet (Genève 1620-ibid. 1689) a très amplement mérité cet hommage appuyé de Guy Patin. Après avoir parcouru les universités d’Europe, il s’était fait recevoir docteur en médecine en 1643. Pratiquant avec grand succès à Genève, il devint médecin du duc de Longueville. Frappé de surdité, il se confina dans son cabinet et après plus de 40 ans de pratique et de recherches, il publia des ouvrages qui enrichirent considérablement l’anatomie pathologique, alors naissante. Inspiré par l’œuvre de Guillaume de Baillou (Ballonius, v. note [1], lettre 935), il comprit la rude mais véritable marche à suivre pour trouver le siège et la nature des affections humaines : observer les symptômes, recherchre leurs causes et disséquer les cadavres pour découvrir les traces que les maladies laissent dans les organes. Bonet ouvrit la voie dans laquelle le grand Giambattista Morgagni (Forli 1682-Padoue 1771), le fondateur de l’anatomie pathologique moderne, l’a suivi avec tant de succès (S. in Panckoucke). Outre le Pharos Medicorum [Phare des médecins], tiré des œuvres de Baillou, {a} ses deux ouvrages majeurs ont été :
De ce second livre, Éloy a écrit : « Cet ouvrage est peut-être la meilleure production des écrivains en médecine du xviie s., {a} et la plus propre à instruire ceux qui se consacrent à l’art de guérir des indispositions auxquelles le corps humain est sujet. Haller, {b} ce bon connaisseur des livres utiles, a dit hautement qu’il n’en est point qui mérite plus d’être perfectionné et continué que celui-là. La lumière, ajoute-t-il, qu’il répand sur le siège et les causes des maladies est bien plus frappante que celle qu’on peut tirer de tout ce qu’on a imaginé de théories jusqu’à présent. […] Le célèbre Morgagni a intimement éclairci l’ouvrage de Bonet, qu’il a en quelque sorte refondu dans le sien et qu’il a augmenté par les remarques intéressantes qui lui sont propres. » Dans les Monitoria et hortatoria clarissimorum virorum [Avertissements et recommandations d’hommes très brillants] de l’édition lyonnaise du Sepulchretum (1679), se remarquent les lettres :
Les noms de Spon, des deux Falconet et de Guy Patin figurent dans le long Index eorum qui hoc in opere adducuntur [Index (sans renvois aux numéros de page) de ceux dont les contributions sont citées dans cet ouvrage]. Bonet avait épousé Jeanne Spanheim, fille du théologien genevois Friedrich i Spanheim (v. note [11], lettre 16). Les biographies et les génalogies leur attribuent un fils né avant 1667, prénommé Frédéric, mais il n’était alors âgé que de 15 ans. Peut-être Guy Patin voulait-il parler d’un neveu de Théophile, car son frère aîné, Jean Bonet (1615-1688), médecin de Genève, avait deux fils, prénommés André (né vers 1636) et Jean-Antoine (vers 1639), qui exercèrent la même profession que leur père (Éloy). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 29 avril 1667, note 2.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0909&cln=2 (Consulté le 13/10/2024) |