Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 21.
Note [21]

« Défendre de passer outre » était interdire de poursuivre l’instruction d’un procès. V. note [19], lettre 469, pour Achille i de Harlay, premier président du parlement de Paris de 1582 à 1616.

  • Henri iv avait fait son entrée solennelle à Metz le 13 mars 1603, scellant le rattachement de la ville à la nouvelle dynastie régnante des Bourbons. Abraham i Fabert (v. note [21], lettre 535) a écrit et imprimé le Voyage du roi à Metz, l’occasion d’icelui ; ensemble les signes de reconnaissance faits par les habitants pour honorer l’entrée de Sa Majesté (Metz, 1610, in‑fo, avec nombreuses gravures coloriées).

  • Louis Dorléans, parmi d’autres ouvrages, dont une édition des Annales de Tacite, {a} est auteur du :

    Banquet et après-dînée du comte d’Arete, où il se traite de la dissimulation du roi de Navarre, et des mœurs de ses partisans. Par M. Dorléans avocat du roi au Parlement de Paris. {b}

    C’est un monceau d’insultes contre Henri iv et ses hypocrisies religieuses. Je me limiterai à ce passage virulent (pages 78‑79) où il est question de sa mère, Jeanne d’Albret : {c}

    « Voyez-vous donc les ruses, les tromperies et les subtilités des hérétiques ? Voyez-vous leurs renardises quand ils veulent parvenir à quelque but ? Certainement, il est très véritable ce qu’écrit d’eux saint Bernard, que tous hérétiques, en leurs pensées, ce sont renards, et en leurs actions, ce sont vrais loups. {d} Je vous pourrais confirmer cela par un monde d’histoires et par les preuves que nous en avons vues de notre temps, n’était que je suis très certain que vous n’en doutez. {e}

    Venons maintenant à rechercher en la personne du roi de Navarre si telle maxime est véritable, et s’il sait dextrement user de ruses, de tromperies et dissimulations, pour parvenir à ses prétentions. Je présuppose en lui la qualité de roi, qu’il se donne, combien qu’il soit un roi de rien, et que son royaume soit un royaume de fumée, une couronne de vent et un sceptre de paille, et que tout ce qu’il acquiert, il ne l’a que par perfidie.

    Et combien que les hérétiques et politiques l’appellent très-grand, très-auguste, très-clément et très-chrétien, si est-ce que {f} tous les gens de bien, tant domestiques qu’étrangers, et tous les princes chrétiens et catholiques de cet univers ne le tiennent que pour un pauvre et méchant haillon hérétique qui a couvert les parties honteuses de la paillarde de Genève. {g} Je dis un pauvre haillon que trois ou quatre loqueteux de ministres ont tissu {h} en Béarn à la lampe de l’impudicité de sa mère. {i} Ou s’il est très-grand, c’est en perfidie, s’il est très-auguste, c’est en cruauté, s’il est très-clément, c’est envers les impies, s’il est très-chrétien, c’est selon le perfide christianisme des politiques. » {j}


    1. Paris, 1622, v. note [7], lettre 128.

    2. Jouxte la copie imprimée à Paris chez Guillaume Bichon, 1593, in‑8o de 264 pages.

      Sans lien avec l’Arétin, le fictif ligueur dénommé le comte d’Arete est ainsi introduit pages 9‑10 :

      « […] lequel vous connaissez être vertu même, et personnage non moins instruit aux bonnes disciplines qu’il est expérimenté au fait des armes. Ce seigneur donc, voyant la trêve accordée pour trois mois, {i} se résolut de faire retraite en une sienne maison, et y passer son automne ; et après avoir servi Mars {ii} en toute fidélité et vigilance, se retirer au sein de la tranquillité et sacrifier aux Grâces, qu’il a toujours eues pour amies. »

      1. Au cours de la huitième et dernière guerre de Religion, du 31 juillet au 31 octobre 1593, prolongée de mois en mois jusqu’en janvier suivant.

      2. La guerre au service des ligueurs.
    3. Déjà mentionnée plus haut, v. supra note [18].

    4. Renardises est un vieux mot qualifiant les ruses des renards. Écrivant au xiie s., Bernard de Clairvaux (v. note [36], lettre 524) fustigeait les hérétiques en général, sans pouvoir même imaginer le calvinisme.

    5. « Si je n’étais déjà très certain que vous n’en doutez pas. »

    6. Bien que.

    7. Les calvinistes de Genève.

    8. « trois ou quatre loqueteux de pasteurs ont formé ».

    9. Tout de même pas « une fameuse putain », mais pas loin.

    10. Que Dorléans opposait au fervent catholicisme des ligueurs.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 6 manuscrit, note 21.

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(Consulté le 26/04/2024)

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