Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 3.
Note [3]

Citation infidèle de la lettre xvii (pages 85‑86), « À Monsieur de Vaugelas, {a} gentilhomme ordinaire de Monseigneur, frère unique du roi », {b} datée de Balzac, le 26 février 1636, dans le Recueil de nouvelles lettres de Monsieur de Balzac, {c} à propos de son édition de Quinte-Curce : {d}

« J’ai vu le siège de Tyr, la mort de Darius et le voyage des Indes, que j’ai admirés. Tout cela me semble si français et si naturel qu’il est impossible d’y remarquer une seule ligne qui sente l’original latin, et où le premier auteur ait de l’avantage sur le second. Que voulez-vous plus, Monsieur, et quel jugement me demandez-vous ? Je n’ai qu’un mot à vous dire pour la recommandation de votre travail : l’Alexandre de Philippe {e} était invincible, et celui de Vaugelas est inimitable. »


  1. Claude Favre de Vaugelas, v. note [47], lettre 229.

  2. Gaston d’Orléans, frère (légitime) unique de Louis xiii.

  3. Paris, 1637 (v. note [12], lettre 35) ; v. note [7], lettre 25, pour Jean-Louis Guez de Blazac.

  4. Paris, 1653, v. note [41], lettre 286. Vaugelas en avait soumis quelques bonnes feuilles à Balzac dès 1636.

  5. V. note [61], lettre 336, pour le roi Philippe ii de Macédoine, père d’Alexandre le Grand. « L’Alexandre de Quinte-Curce » est une variante qui passe de la généalogie à l’histoire.

Paul Pellisson-Fontanier a narré l’anecdote sur Richelieu dans la Relation de l’Histoire de l’Académie française, {a} année 1639, pages 242 :

« Enfin, le cardinal s’étant souvent plaint qu’elle {b} ne faisait rien d’utile pour le public, et s’en étant fâché, jusques à dire qu’il l’abandonnerait, ces Messieurs résolurent qu’on lui ferait pour une seconde fois la même proposition. M. de Boisrobert, {c} donc, exhorté par tous les académiciens, et en particulier par Monsieur Chapelain {d} et par quelques autres de ses plus familiers amis, témoigna au cardinal que l’unique moyen de venir bientôt à bout du Dictionnaire était d’en donner la charge principale à M. de Vaugelas, et de lui faire rétablir pour cet effet, par le roi, une pension de deux mille livres, dont il n’était plus payé ; exagérant là-dessus sa capacité, pour ce qui regardait cette entreprise, sa naissance illustre et son mérite, qui était connu depuis longtemps de toute la cour. Le cardinal reçut alors favorablement cette ouverture et répondit qu’il était prêt de donner même la pension du sien, {e} s’il était besoin, mais qu’il désirait de voir comment M. de Vaugelas s’y voudrait prendre. On lui présenta les deux projets, il goûta fort le plus long, que je vous ai rapporté presque tout entier : {f} la pension de deux mille livres fut rétablie à M. de Vaugelas ; il en fut remercier le cardinal ; et comme il avait l’esprit fort présent et fort poli, avec une longue pratique de la cour et des belles conversations, ce fut alors qu’il lui fit cette heureuse repartie, dont sans doute vous avez ouï parler. Car on dit que le cardinal, le voyant entrer dans sa chambre, s’avança avec cette majesté douce et riante qui l’accompagnait presque toujours, et s’adressant à lui : Hé bien, Monsieur, lui dit-il, vous n’oublierez pas du moins dans le Dictionnaire le mot de pension : sur quoi M. de Vaugelas, faisant une révérence fort profonde répondit, Non, Monseigneur, et moins encore celui de reconnaissance. » {g}


  1. Paris, 1653, v. note [2], lettre 329.

  2. L’Académie française.

  3. François Le Métel, abbé de Boisrobert, v. note [9], lettre 403.

  4. Jean Chapelain, v. note [15], lettre 349.

  5. De ses propres deniers.

  6. Pages 228‑235.

  7. Richelieu mourut en 1642 et Vaugelas, en 1650. La première édition du Dictionnaire de l’Académie française parut en 1694. Les définitions des deux mots échangés par Richelieu et Vaugelas n’y ont rien de remarquable :

    • pension, « ce qu’un roi, un prince, ou un grand seigneur donne annuellement à quelqu’un, ou par gratification, ou pour récompense de service, ou pour le faire entrer dans ses intérêts » ;

    • reconnaissance, « gratitude, ressentiment des bienfaits reçus. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 3.

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(Consulté le 10/12/2024)

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