Note [44] | |
Cet article est un médiocre plagiat de l’Apologie pour tous les grands hommes qui ont été accusés de magie de Gabriel Naudé, pages 226‑227, {a} à propos des démons familiers : « Apulée voulait que ce fût un dieu ; {b} Lactance et Tertullien, {c} que ce fût un diable ; Platon, qu’il était invisible ; Apulée, qu’il pouvait être aussi visible ; Plutarque, {d} que c’était un éternuement à la gauche ou à la droite partie, selon lequel Socrate présagissait {e} un bon ou mauvais événement de la chose entreprise ; Maxime de Tyr, {f} que ce n’était qu’un remords de conscience contre la promptitude et violence de son naturel, qui ne s’entendait ni ne se voyait point, par qui Socrate était retenu et empêché de faire quelque chose mauvaise ; Pomponatius, que c’était l’astre qui dominait en sa nativité ; {g} et Montaigne, {h} finalement, était d’avis que c’était une certaine impulsion de volonté qui se présentait à lui sans le conseil de son discours. Pour moi, je crois que l’on pourrait dire assez véritablement que ce démon familier de Socrate, qui lui était in rebus incertis prospectator, dubiis præmonitor, periculosis viator, {i} n’était autre que la bonne règle de sa vie, la sage conduite de ses actions, l’expérience qu’il avait des choses, et le résultat de toutes ses vertus qui formèrent en lui cette prudence, laquelle peut être à bon droit nommé le lustre et l’assaisonnement de toutes les actions, l’équerre et la règle de toutes les affaires, l’œil qui tout voit, tout conduit et ordonne ; et pour tout dire en un mot, l’art de la vie, comme la médecine est l’art de la santé. De sorte qu’il y a bien plus d’apparence de croire que l’âme de ce philosophe, autant épurée de ses passions plus violentes qu’enrichie de toutes sortes de vertus, était le vrai démon de sa conduite. » « dans l’incertitude, il prévoit pour nous, dans le doute, il nous conseille, dans le danger, il nous protège. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-6, note 44. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=44 (Consulté le 13/01/2025) |