À André Falconet, le 10 décembre 1661, note 6.
Note [6]

Je n’ai pas identifié le partisan dénommé Louveau.

Il m’a paru bon de remplacer le « Général des Portes » de l’édition Bulderen par « le receveur général Des Portes », peut-être un parent du feu receveur général du Dauphiné, Pierre Des Portes, d’Ambérieux, dont la veuve, la maréchale de l’Hospital (v. note [6], lettre 761), allait bientôt (sur ordre de Colbert) faire tourner la tête du digne avocat général Denis Talon (Petitfils c, pages 401‑402). Trempé jusqu’au cou dans l’affaire de Fouquet, le financier François Catelan (v. note [54], lettre 222) fut incarcéré à la Bastille le 2 octobre 1662 ; il en sortit le 16 janvier 1666. Il était beau-père du chevalier Louis de Noisy de Maupeou (v. note [4], lettre 697) : « Quand La Forêt lui annonça l’arrestation de son fils, Marie de Maupeou (v. note [5], lettre 800) tomba à genoux et au lieu de gémir de douleur, s’écria : “ Je vous remercie, mon Dieu. Je vous ai toujours de mandé son salut : en voilà le chemin ! ” » (ibid. page 373).

Claude Girardin (1616-Rome 1686), marchand-banquier, financier, secrétaire du roi en 1657, trésorier général des parties casuelles et conseiller d’État en 1660, était le frère aîné et associé de Pierre (dont les lettres de 1657 ont narré la mort après son enlèvement par le prince de Condé, v. note [16], lettre 484). Avant de partir pour Nantes, Fouquet lui avait donné ordre de payer 600 000 livres pour les troupes (ibid. page 160). Très lourdement taxé par la Chambre de justice, il sombra dans le dénûment et s’exila en Italie où il mourut.

Le Champenois François Jacquier (mort en 1684) a été l’un des plus importants financiers du règne de Louis xiv. Comme munitionnaire et comme partisan, il a trempé dans toutes les affaires de son époque. La Chambre de justice le mit à deux doigts de sa perte : emprisonné, ses biens saisis, il essaya de se défendre et de se disculper, mais sans pouvoir échapper à l’écrasante taxe de huit millions de livres qu’on lui imposa. L’homme était cependant habile et plein de ressources : il parvint à regagner du crédit auprès de Colbert et à reprendre une activité principalement orientée sur l’essor des colonies et des manufactures (Dessert a, no 257).

Claude de Boislève, intendant des finances, était le frère de l’évêque d’Avranches (v. note [22], lettre 430). Comme exemple de ce qu’on avait alors à juger, Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome ii, pages 16‑17, année 1662) a détaillé les reproches contre Jacquier :

« Le mardi 20 juin, MM. Voisin et Pussort firent le rapport d’un traité fait par M. Jacquier, sous le nom de Jean du Buisson, de plusieurs affaires qui avaient monté à onze millions sept cent mille livres, à la remise du tiers, dans lequel ils prétendaient qu’il y avait eu de grands abus et de mauvaises consommations, et entre autres, une ordonnance de comptant de cinq cent vingt mille livres pour intérêt d’un prêt de 4 131 000 livres qui était supposé et n’avait jamais été fait, et encore une ordonnance d’un million qui n’était composée que de vieux billets réformés. Ces deux ordonnances étaient cotées M. Delorme {a} et l’on prétendait qu’elles étaient à son profit. Dans ce traité, il y avait été aliéné soixante-six mille livres de rentes sur les gabelles.

Jacquier, amené du For-l’Évêque où il est prisonnier, ayant été ouï, M. Talon exagéra fort ces consommations, conclut non seulement à la réduction des remises au sixième et des intérêts des prêts au denier douze, {b} mais encore à ce que le procès fût fait tant à Jacquier qu’à Delorme ; et à cette fin, qu’ils seraient arrêtés et recommandés aux prisons où ils étaient, ouïs et interrogés sur lesdits faits et autres ; et outre ce, que l’aliénation de soixante-six mille livres de rentes serait cassée et les propriétaires remboursés avec l’imputation. {c} L’opinion fut remise au lendemain. »


  1. Un des commis de Fouquet.

  2. Un denier d‘intérêt pour douze prêtés, soit 8,33 pour cent.

  3. Déduction.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 10 décembre 1661, note 6.

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(Consulté le 29/03/2024)

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