L. latine 182.  >
À Sebastian Scheffer,
le 22 février 1662

[Ms BIU Santé no 2007, fo 124 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Stephan < sic > Scheffer, [1] docteur en médecine à Francfort.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Même si je peine à trouver matière à vous écrire, je le fais pourtant afin de vous faire savoir que je suis en vie et me porte bien, et que, par une singulière faveur de Dieu, je me suis remis d’une pénible et tenace maladie. [2] J’ai ici vu et rencontré votre compatriote M. Öchs le jeune, [3] adolescent intelligent qui m’a dit que vous étiez en bonne santé, tout comme M. votre père, [4] et qu’en outre, vous songiez à vous marier ; je souhaite et prie Dieu que vos noces soient heureuses et prospères. [5] Je suis pourtant surpris qu’il ne m’ait remis aucune lettre de vous. Tournes, libraire de Genève, [6] m’a écrit qu’il avait quelque chose à m’envoyer de votre part ; j’attends cela dans le mois qui vient ; quoi que ce soit et quel qu’en soit le prix, je vous en remercie très profondément. Aucun exemplaire de la Schola Salernitana, avec les remarques de M. René Moreau, n’est plus en vente ici. [2][7][8] Veuillez donc ne pas vous étonner si je ne vous l’ai pas envoyée ; je le ferai pourtant très volontiers dès que j’en aurai trouvé une. Mais vous, écrivez-moi ce que vous cherchez d’autre venant de notre ville ; je suis en effet disposé à vous faire parvenir tout ce que vous demanderez, soit par Tournes, soit par les commerçants qui expédient des marchandises à Francfort. [9] En attendant, faites néanmoins, s’il vous plaît, bon accueil aux six opuscules que je vous offre : la Vita Claudii Galeni, que m’a dédiée son auteur ; [10][11] la Sibylla Medica de Charles Spon, médecin de Lyon ; [3][12][13] le libelle de Charles Guillemeau contre Courtaud, médecin de Montpellier ; [4][14][15][16] Pierre Petit de Motu animalium spontaneo ; le traité de Lacrymis du même auteur ; [17] et le Paradoxum orthodoxum de Henri Bourgeois. [5][18] Faites-moi savoir si vous désirez autre chose. En attendant, vale et aimez-moi, très distingué Monsieur. Je salue très obligeamment M. votre père, ce très vénérable vieillard.

De Paris, ce mercredi 22e de février 1662.

Votre Guy Patin de tout cœur.


a.

Brouillon manuscrit d’une lettre que Guy Patin, encore affaibli (v. note [1], lettre 717), a dictée à l’intention de Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fo 124 vo ; seule la subscription est de la plume de Patin. Un autre brouillon de cette lettre (même texte et même scribe), dont le texte est barré d’un long trait vertical, se trouve plus loin dans le ms BIU Santé no 2007 (fo 131 vo).

1.

Sic pour Sebastian, lapsus courant de Guy Patin (v. note [1], lettre latine 168).

2.

V. note [4], lettre 12, pour les commentaires de René Moreau sur « l’École de Salerne » (Paris, 1625, édition alors épuisée).

3.

V. notes [5], lettre 612, pour la « Vie de Claude Galien » par le P. Philippe Labbe (Paris, 1660), avec sa dédicace à Guy Patin, et [6], lettre de Charles Spon, datée du 15 janvier 1658, pour sa « Sibylle médicale », traduction en vers latins du Pronostic d’Hippocrate, elle aussi dédiée à Guy Patin (Lyon, 1661).

4.

V. note [7], lettre latine 47, pour les libelles que Charles Guillemeau et Siméon Courtaud ont échangés en 1654 et 1655, comme champions respectifs de la Faculté de Paris et de l’Université de Montpellier. Celui de Guillemeau que Guy Patin envoyait à Sebastian Scheffer pouvait être le Cani miuro (1654).

5.

V. notes :

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 124 vo.

Cl. viro, D. Steph. Scheffero, Medicinæ Doctori, Francofurtum.

Vir Clarissime, etsi vix mihi suppetat aliquid quod ad Te
scribam, scribo tamen ut scias me vivere et valere et singulari
Dei gratiâ ex difficili singularique contumaciq. morbo
convaluisse. Hîc vidi et offendi Popularem Tuum, ingenuum
adolescentem D. Ochs juniorem qui de Te quidem mihi
retulit valere Te et D. parentem tuum : præterea Te cogitare
de nuptijs, quas tibi felices ac fortunatas precor ac voveo :
Miratus tamen sum quo ab illo a Te per illum nihil acceperim
literarum. Scripsit ad me Tornæsius Bibliopola Genevensis
se habere aliquid ex Te mihi mittendum, quod expecto mense
proximo : quidquid illus sit et cujuscumq. fuerit pretij, pro eo
tibi ingentes ago gratias. Nulla hîc exemplaria prostant
Scholæ Salernitanæ cum animadversionibus D. Renati Moreau,
idcirco nolim Te mirari quod non mittam, quod tamen libentissimè
faciam quamprimum nactus fuero. Tu v. scribe quid præterea
requiras ex Urbe nostra, quidquid enim postulaveris paratus
sum ad Te mittere, sive per Tornæsium, sive per Mercatores
qui Francofurtum merces suas transmittunt. Interea v. benigno
vultu accipe, si placet, six libellos quos tibi offero nempe Vitam
Claudij Galeni
mihi ab Authore dicatam : ut et Sibyllam Medicam
Car. Sponij Medici Lugdunensis
 : Car. Guillemei libellum adversus
Curtoaudum Medicum Monspeliensem
 : Petrum Petitum de motu
animalium spontaneo
 : eumdem de Lachrymis et Henrici Citadini
paradoxum Orthodoxum. Si quæ sint alia in votis tuis fac ut
sciam. Interea vale et me ama, Vir Cl. Venerandum Senem
D. parentem tuum offciosissime saluto. Datum Parisijs, die
Mercurij 22. febr. 1662
.

Tuus ex animo Guido Patin.

Copie barrée, non transcrite, Ms BIU Santé no 2007, fo 131 vo.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 22 février 1662

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(Consulté le 26/04/2024)

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