À Claude II Belin, le 15 septembre 1659, note 5.
Note [5]

Le titre initialement transcrit par Guy Patin était Henr. Citadini Paradoxum orthodoxum de natura sanguinis [Paradoxe orthodoxe de Henri Bourgeois sur la nature du sang] ; il l’a ensuite complété par un renvoi dans la marge insérant recte iudicasti entre Paradoxum et orthodoxum, pour aboutir non plus à un titre de livre mais à un avis : « Paradoxe, < que > vous avez à bon droit jugé orthodoxe, de Henri Bourgeois sur la nature du sang. »

Ce livre mérite une attention particulière car Patin l’a souvent cité dans sa correspondance. Son titre complet est :

Henrici Citadini, consiliarii, medici regii, Paradoxum Orthodoxum. De homœomeria massæ sanguineæ. Opus novum Philosophis et Medicis oppido expetitum. In duos libros divisum.

[Paradoxe orthodoxe de Henri Bourgeois, {a} conseiller et médecin du roi, sur l’homogénéité de la masse sanguine. Ouvrage nouveau vivement souhaité par les philosophes et les médecins, divisé en deux livres]. {b}


  1. Probable pseudonyme, comme le conclut la présente note.

  2. Paris, Jean Hénault, 1659, in‑4o de 131 pages ; avec cette citation en exergue du titre :

    οι νεανισκοι υμων ορασεις οψονται και οι
    πρεσβυτεροι υμων ενυπνιοις
    ενυπνιασθησονται.
    Ioëlis cap. 2. et Act. cap. 2. v. 17.

    [« alors les jeunes gens auront des visions et les vieillards, des songes »
    Joël, chapitre 2, et Actes, chapitre 2, verset 17]. {a}

    1. Le début vient de Joël, 3:1, et le tout, des Actes des Apôtres, 2:17.

L’épître dédicatoire explique le propos général de l’ouvrage et justifie la citation qui orne son titre :

Clarissimo Viro Petro Petito,
Doctori medico longe doctissimo, S. D.

Quaerenti apud me, Vir παντοδαες cur artes mechanicæ adeo iam provectæ, liberales autem veluti sufflaminatæ aut potius retro actæ videantur : hæc tandem subiit causari quod plerique antiquorum placitis mancipati nova cuncta fastidiant, alii secus vetera omnia arietent, pauci demum qui ex æquo nova simul et vetera excutiant. His innata quædam priscorum latria, aliis præceps novandi cupiditas, postremis intergerinum, pronos inter hos veterum cultores et præfractos illos eorundem arrosores collubet institutum. Cui certe apprimitus insistens et maiorum authoritatem suspicere et neotericorum solertiam pendere consuevi, ut quæ ab his sapienter inventa, ab illis feliciter exculta ad nos pervenerunt viam nobis ad optatum literarum incrementum aperiant. Cum igitur multa in Physicis et Medicis effutita, omissa, ignorata, aut perperam intellecta constet, non est quod me quispiam φιλοκαινιας, αυτογνωοσυνης, aut διχονοιας insimulet, si famosam illam in scholis humorum tetradem sustulero, et post magnos viros qui id semel aggressi sunt, eviscero massam sanguineam esse homogeneam ; ac proinde bilis, pituitæ, et melancoliæ commentum, quod tot annos Philosophis et medicis imposuit esse proscribendum, quod cum a communi Medicorum sententia sit prorsus alienum illis quidem paradoxum videatur, per me licet modo Tibi orthodoxum, Tibi inquam qui non semel ac iterum Aristotelis libros evolvisti sed ita ut per ομοιωσην ακριβεσατιν illum naturæ genium, tuum feceris : modo inquam iis arrideam qui præ cunctis Medicorum antiquorum authoritatibus veritatem ipsissimam totis animi viribus investigant. Faxit præpotens numen, hæc opella valeat deinceps quempiam accendere, qui nostro exemplo Physiologiam illustret, in qua medius Fidius adhuc plura creduntur quam sciuntur, superest quo id lautissimum civis famæ et laureæ aucupium. Vale.

Tui æternum studiosissimus Henricus Citadinus, M. R.
Nuceriis Burgundiæ e Museo nostro tertio Idus Aprilis anno Christiados. m. dc. lviii.

[Je salue le très distingué Pierre Petit {a}, de loin le plus savant docteur en médecine.

Cherchant pourquoi les arts mécaniques ont tant progressé jusqu’ici, quand les arts libéraux me paraissent ralentir, voire rétrograder, {b} il me semble finalement, omniscient Monsieur, que la cause en est qu’aliénés par les préceptes des Anciens, plusieurs dédaignent tout ce qui est nouveau, quand d’autres, au contraire, attaquent tout ce qui est antique, et que seul un petit nombre examine impartialement le nouveau comme l’ancien. Chez les premiers, il y a comme une vénération des temps passés, chez les seconds, comme une avidité à se jeter tête baissée dans l’innovation, et il plaît aux troisièmes d’adopter une position mitoyenne entre ces adorateurs des Anciens et ceux qui les rognent opiniâtrement. Me plaçant assurément dans ce dernier parti, j’ai pris à la fois l’habitude d’admirer l’autorité de nos ancêtres et d’apprécier l’ingéniosité de nos contemporains ; et ainsi, le savoir que nous ont transmis les uns, après l’avoir judicieusement découvert, autant que les autres, après l’avoir heureusement embelli, nous ouvre la voie vers l’accroissement souhaitable des sciences. Puisqu’existent à l’évidence, chez les naturalistes et chez les médecins, quantité de vains bavardages, de lacunes, d’inconnues ou d’erreurs, nul ne peut m’accuser d’amour de la nouveauté, de prétention à l’omniscience ou de dissentiment, si j’ai contesté dans nos écoles cette fameuse tétrade des humeurs et si, après de grands hommes qui l’ont souvent attaquée, j’éventre l’idée que la masse sanguine soit homogène ; {c} et que, par conséquent, il m’est du moins permis de vous dire que la fiction de la bile, de la pituite et de l’atrabile est orthodoxe, comme on a imposé aux philosophes et aux médecins de le proclamer pendant tant d’années, alors qu’elle est si parfaitement étrangère au jugement des médecins qu’elle leur semble être un paradoxe ; à vous, dis-je, qui avez tant et tant de fois feuilleté les livres d’Aristote, mais à tel point que, par exacte assimilation, vous avez fait vôtre son génie ; du moins, dis-je, approuverai-je en souriant ceux qui, outre toutes les opinions des anciens médecins, mettent les forces de tout leur esprit à rechercher la vérité dans son absolue pureté. Puisse Dieu tout puissant faire que ce petit ouvrage ait désormais la force d’inciter quelqu’un à suivre notre exemple pour illuminer la physiologie, où, par ma foi, {d} il subsiste plus de croyances que de certitudes ; et cela lui vaudra les plus riches lauriers du renom et de la gloire qu’un citoyen puisse cueillir.

Henri Bourgeois, médecin du roi, le plus grand de vos admirateurs.
De notre cabinet de Noyers en Bourgogne, {e} le 11 avril 1658].


  1. V. note [17], lettre 325.

  2. Le travail de la main était principalement sollicité dans les arts mécaniques ; les arts libéraux sollicitaient celui de l’esprit.

  3. C’est-à-dire composée d’une seule et même humeur.

  4. Medius Fidius est une expression latine adverbiale signifiant littéralement me Dius Fidius juvet, « que le Ciel [Jupiter], dieu de la Fides [Bonne Foi] me soit en aide » (Gaffiot).

  5. Aujourd’hui Noyers-sur-Serein, dans le département de l’Yonne, à 40 kilomètres au sud-est d’Auxerre. Ce lieu et son livre sont tout ce qu’on sait de Henri Bourgeois, avec ce que Guy Patin disait ici de lui (« jeune homme de Paris ») ; il ne figure pas dans les listes de docteurs en médecine établies par Baron (Paris) et Dulieu (Montpellier).

L’épître est suivie d’une Præfatio [Préface] de même date, adressée Consultissimis ac Sapientissimis D.D. inclytæ Facultatis Medicæ Parisiensis Decano et Doctoribus [À Messieurs les très avisés et très sages doyen et docteurs de la célèbre Faculté de médecine de Paris]. Elle commence par ces phrases acides :

Viri Apollinei, et nobis undequaque suspiciendi, mihi non obscurum, eos omnes qui Galeno uspiam refragantur vobis haud acceptos, quin transfugas et receptæ medicinæ desertores. Quamobrem hoc inviso nomine absterritus, mearum partium esse duxi, coram vobis me sistere, ut perspecta instituti nostri ratione, minitatas nobis, et paratas a vestris Vesovibus diras et fulmina secus amolirer.

[Vous qui êtes les disciples d’Apollon, {a} que nous devons admirer en tout, je ne suis pas sans savoir que vous écartez tous ceux qui s’opposent en quelque façon que ce soit à Galien, les considérant comme des transfuges et des déserteurs de la médecine convenue. Chassé pour cet odieux motif, le devoir m’a donc conduit à me présenter devant vous pour qu’ayant examiné les arguments de notre précepte, pour que je calme de mon mieux les furies et les foudres dont vous m’avez menacé, et que vos vésuves {b} ont préparées]. {c}


  1. V. note [8], lettre 997.

  2. Dans le respect du contexte et de la syntaxe latine, j’ai remplacé Vesovibus par Vesuviis. Guy Patin pouvait bien être l’un de ces volcans galénistes, mais il n’a jamais médit de ce livre dans ses lettres.

  3. Une telle entrée en matière laisse penser que la Faculté de Paris avait rejeté Henri Bourgeois ; mais sans guère donner de vraisemblance à l’idée qu’il eût pu être parent du Jean Bourgeois, natif de Paris (mort en 1661), qui en avait été reçu docteur régent en 1617 (v. note [20], lettre 336).

Deux extraits du 5e chapitre (Confirmatio Superiorum [Confirmation de nos prédécesseurs]) du livre i précisent le paradoxe orthodoxe de Bourgeois, que Patin a souvent mentionné dans sa correspondance latine.

  • Pages 55-56 :

    Est in confesso massam sanguineam esse corpus naturale ac proinde Homogeneum unius et simplicis formæ participem, unde bilis et reliqui fictitii humores, qui a venæ sectione hoc titulo in vasculis apparent nihil aliud censendi sunt, quam meræ putredinis fæturæ et novum hoc aliquid prægressæ putredinis consectarium, non autem partes massæ sanguineæ integrantes et constitutivæ, ut hactenus somniatum concedunt quidem nonnulli eam partium homogneitatem in quatuor Elementis, in reliquis autem corporibus naturalibus neutiquam, licet eorum partes ad sensum homogene appareant re tamen vera esse dissimilis naturæ, et partes licet similares dictas, esse tamen dissimiles, et in Elementa ex quibus constant iterum dissimiles.

    [La masse sanguine est manifestement un corps naturel et par conséquent homogène, qui participe d’une seule et simple forme ; la bile et les autres humeurs fictives, que la saignée rend visibles dans les poêlettes, {a} sont à considérer comme n’étant rien d’autre que les produits d’une pure putréfaction et qu’une conséquence récente de la putréfaction qui a précédé, mais non comme des parties intégrantes et constitutives de la masse sanguine. Jusqu’à présent, quelques rêveurs ont certes scindé cette homogénéité des parties en quatre éléments ; {b} mais dans nul autre corps naturel, il n’est permis aux parties d’apparaître homogènes à l’œil tout en étant de natures différentes, tout comme aux parties qu’on dit similaires d’être pourtant dissemblables, ou encore de différer dans les éléments qui les composent].


    1. Après une saignée, selon des critères à tenir aujourd’hui pour extravagants, les médecins jugeaient la qualité et la quantité des humeurs en regardant le sang se dissocier et coaguler dans la poêlette (v. note [5], lettre 70). Patin y a par exemple souvent relaté la présence de ce qu’il appelait de la « boue » ou des « vers ».

    2. Pour la correction de la syntaxe et la cohérence du sens, j’ai remplacé somniatum concedunt… nonnulli par somniantes concidunt… nonnulli. Autrement et peut-être plus justement, en mettant somniatum au féminin, on aboutit à somniatam [esse] concedunt quidem nonnulli eam partium homogneitatem in quatuor Elementis [quelques-uns sont certes convenus que cette homogénéité des parties sous forme de quatre éléments est le fruit d’une rêverie] ; ce qui, tout bien considéré, correspond mieux à l’idée que développait Bourgeois, en se rangeant parmi les rêveurs (mais son propos reste ici filandreux).

      V. note [36], lettre latine 98, pour la discussion de Jean Fernel sur la qualité humorale du sang.


  • Page 60 :

    Iterum arguitur a simili, ut se habet lac ad serum caseum et butyrum, ita massa sanguinea ad quatuor humores, atqui in lacte tres istæ substantiæ sunt distinctæ et eiusdem constitutivæ, probatur ab experientia ; effuso cruore et in pelviculis excepto paulo post animadvertitur serum flavum supernatans quod bilem ostendit, hypostasis nigricans in fundo quæ vocatur melancholia, medio autem interstitio rubrum quoddam coagulum, et est sanguis, denique fibras albicantes coagulationis gelatinæ matres secti alterutra saphena telis aranearum similes pituitam dixere.

    [En raisonnant à nouveau par similitude, on peut argumenter que ce qui est vrai pour le lait, lequel se sépare en petit-lait et en crème, l’est aussi pour la masse du sang, lequel se sépare en quatre humeurs ; l’expérience prouve que dans le lait ces trois substances sont distinctes et pourtant constitutives du même corps. On constate que, peu après s’être répandu dans la poêlette, le produit de la saignée fait voir un sérum jaune qui est la bile, un sédiment noirâtre qu’on appelle l’atrabile, dans le milieu un caillot rougeâtre qui est le sang, et enfin, des fibres qui tirent sur le blanc ; semblables à des toiles d’araignées et issues de quelque veine qu’on ait incisée, elles correspondent à ce qu’on appelle la pituite].


    1. Cette interprétation de la coagulation du sang dans un récipient est fort imaginative, mais n’en sert pas moins l’idée de l’auteur : en dépit de son apparence homogène, le sang est hétérogène ; ce qu’exprime paradoxe orthodoxe. Le sang contient en effet à lui seul et en lui-même les quatre humeurs ; les trois autres (bile, atrabile, pituite) dérivent de lui et n’ont pas autrement d’existence propre et indépendante. Cela est en accord avec la notion moderne que tous les liquides intérieurs du corps proviennent, d’une manière ou d’une autre, du sang ; hormis l’atrabile (bile noire ou mélancolie) qui n’a jamais existé que dans l’imagination des médecins humoristes.

      Ce paradoxe orthodoxe pouvait ne pas déplaire à Patin, en dépit de son attachement à la doctrine galénique, car il conférait à la saignée l’insigne vertu de drainer les quatre humeurs en un seul et même temps.

L’ouvrage se conclut sur une envolée (pages 130‑131) :

Ignosce lector novitati huius doctrinæ, cuius certe me pigeret, si non ingenuis, et cordatis Philosophis et Medicis profuturam considerarem.

Fruere interea hoc primulo specimine, cui propediem succedet tractatus singularis de antimonio, adversus heterodoxos et nuperos quosdam Sophistas, de viribus eiusdem perperam sentientes, à quo, novum systema criticæ Philosophiæ à nobis prodibit, ac tandem pro consummatissima lucubrationum nostrarum coronide, acroamata selecta logisticæ medicinæ, tibi et posteris exarabo.

Aspiret fors, sit vita superstes,
Ac tutum sophiæ penetralia cuncta recludam.
Quidquid Apollinea superest ex arte docendum
Fert animus nostris illud committere scriptis.
Si minus hæc studii vobis libamina nostri
Displiceant, gliscens animus maiora parabit,
Atque intentatum vestris tranabimus æquor
Auspiciis, placidique optato in littore veri
Fida prius dubiam sistent primnesia navem ;
Hospes ubi et satis dudum luctatus iniquis
Fas erit extremum, cœptis imponere finem,
Unde mihi fœlix æquo tam numine posthac
Iuverit in seros laudem meruisse nepotes.

[Pardonne, lecteur, la nouveauté de cette doctrine, dont j’aurais certainement été mécontent, si je ne pensais qu’elle contentera autant les philosophes que les médecins ingénus et sagaces.

Jouis pour le moment de ce tout premier échantillon, qui sera bientôt suivi d’un singulier traité sur l’antimoine, contre les hétérodoxes et certains récents sophistes, qui ont une fausse idée de ses pouvoirs ; {a} après quoi, nous publierons un système nouveau de philosophie critique ; et enfin, en couronnement parfaitement achevé de nos élucubrations, {b} pour toi et pour la postérité, je ferai sortir de terre un discours de la médecine raisonnée. {c}

Puisse le sort m’être favorable, Puissé-je demeurer en vie et dévoiler prudemment les secrets de la sagesse. Le courage me pousse à écrire tout ce qui reste à apprendre en l’art d’Apollon. {d} Si ces prémices de notre étude ne vous déplaisent point, mon ardeur croissante vous en produira de plus grands ; et sous vos bons auspices, nous voguerons sur une mer vierge, avec de sûrs cordages à l’avant du navire pour l’ammarrer au paisible et tant désiré rivage de la vérité. Quand le voyageur aura combattu assez longtemps contre les éléments défavorables, il appartiendra à la volonté divine d’imposer une fin à ses ambitions ; si elle est heureuse et juste pour moi, elle viendra à mon aide en jugeant que j’ai bien mérité les honneurs de la postérité].


  1. Cette annonce d’attaque antistibiale ne pouvait que réjouir Patin.

  2. Veilles studieuses (v. note [2], lettre de François Citois datée du 17 juin 1639).

  3. Patin a parlé, avec louanges, d’un seul autre ouvrage de Bourgeois consacré à la saignée, mais il est resté inédit (v. note [1], lettre 702).

  4. La médecine.

Dans ses lettres latines, Patin a souvent associé le nom de Pierre Petit à celui de Henri Bourgeois, disant de lui (dans celle qu’il a écrite à Sebastian Scheffer le 22 juillet 1660) :

Ille author est juvenis Parisinus, qui Medicinam facit in Ducatu Burgundico, prope Divionem, in oppidulo obscuri nominis.

[Cet auteur est un jeune Parisien qui exerce la médecine dans le duché de Bourgogne, près de Dijon, dans un petite ville au nom obscur].

Tout cela me mène à proposer qu’Henricus Citadinus n’ait été qu’un pseudonyme de Pierre Petit : le style volontiers précieux du Paradoxum orthodoxum reflète sa grande maîtrsie du latin ; quant aux idées, ce sont celles d’un médecin fort aguerri dans la connaissance de son art, tel ce Petit dont Guy Patin écrivait, en parlant des bacheliers de la Faculté admis en 1658 (lettre du 9 avril 1658 à Charles Spon) :

« Il y en a un nommé Petit, fils du greffier de Saint-Victor, âgé d’environ 33 ans, lequel passa docteur à Montpellier il y a environ cinq ans, et qui a trouvé vrai ce que je lui avais prédit, qu’il ne ferait jamais aisément la médecine à Paris s’il n’était de notre Faculté ; enfin il s’y est résous. {a} Totus est Græcus, Peripateticus, Galenicus, Scaliger, {b} et est fort poète latin. »


  1. Résolu.

  2. « Il est tout empreint de grec, de péripatétisme, de Galien, de Scaliger » (v. note [42], lettre 523).

Dans ses deux livres de Scriptis medicis [des Écrits médicaux] (Amsterdam, 1662, v. note [29], lettre 925), Johannes Antonides Vander Linden, n’a pas suspecté qu’Henri Bourgeois (Henricus Citadinus, page 236) pût être le pseudonyme de Pierre Petit (v. note [4], lettre latine 170). Ma seule certitude est qu’à la date où la dédicace et la préface du Paradoxum ont été écrites (le jeudi 11 avril 1658), Petit n’aurait absolument pas pu se permettre de les signer à visage découvert, car ce jour était précisément le 4e de la semaine où se déroulait le baccalauréat parisien de médecine (v. note [2], lettre 39), auquel il était candidat et fut admis (v. note [41], lettre 523). Paru en 1659, le livre n’a ni privilège, ni achevé d’imprimer. Il reste à remarquer que Petit ne poursuivit pas ses études jusqu’à la licence : le catalogue de Baron ne recense aucune thèse de bachelier qu’il disputa.

Je sais profondément gré à M. Jean-François Vincent, chef du service d’histoire de la santé de la BIU Santé et zélé rédacteur en chef de notre édition, pour m’avoir transmis la reproduction du rare Paradoxum orhodoxum et de l’avoir depuis mis à la disposition de tous dans la bibliothèque numérique Medica.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 15 septembre 1659, note 5.

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(Consulté le 19/03/2024)

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