Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701)

Note [19]

Dans la même veine que l’Utopie de Thomas More {a} ou l’Eudemia de Janus Nicius Erythræus, {b} de nombreux auteurs ont publié des fictions allégoriques mettant au jour des mondes nouveaux. Trois de ces textes ont été réunis dans le :

Mundus alter et idem, sive Terra Australis antehac semper incognita ; longis itineribus peregrini Academici nuperrime lustrata. Authore Mercurio Britannico. Accessit propter affinitatem materiæ Thomæ Campanellæ, Civitas Solis, et Nova Atlantis, Bar. de Verulamio.

[Un Monde autre mais pourtant semblable au nôtre ou la Terre australe, {c} toujours restée inconnue jusqu’à ce jour, qu’un pèlerin de l’Université a tout récemment visitée lors de très lointains voyages, par Mercurius Britannicus. {d} En raison de la proximité du sujet, on y a ajouté la Cité du Soleil de Tommaso Campanella {e} et la Nouvelle Atlantide {f} du baron de Verulam]. {g}


  1. 1516, v. note [4], lettre latine 435.

  2. Giovanni Vittorio Rossi, 1645, v. notule {b}, note [23] du Naudæana 1.

  3. V. note [49] du Grotiana 2 pour la réalité géographique de la Terre Australe inconnue (Terra Australia incognita), qui préoccupait alors les savants et les rêveurs.

  4. Surnom de l’évêque anglais Joseph Hall (v. note [23], lettre 332) : si on regarde la carte qu’il en a dessinée, sa Terra Australis est plutôt une préfiguration de l’Antarctique que de l’Australie ; il s’agit d’une satire de Londres et de la religion catholique.

  5. Déjà cité dans la note [10] supra, Campanella avait écrit La Citta del Sole en 1602, pendant son séjour en prison. Son titre latin complet (langue dans laquelle elle a été publiée pour la première fois à Francfort en 1623) est Civitas Solis Poetica. Idea Reipublicæ Philosophicæ [La Cité du Soleil. Idée d’une république philosophique]. Elle a été traduite en français en 1840 et n’a paru en italien qu’en 1904. Les « Solariens » de Campanella vivent dans un monde inversé : altruistes, leur sodomie les a condamnés à marcher sur la tête et à porter leurs souliers autour du cou.

  6. Écrite vers 1621, la New Atlantis, ouvrage inachevé de Francis Bacon, baron de Verulam (mort en 1626, v. note [21], lettre 352), décrit une île de l’océan Pacifique appelée Bensalem et peuplée par de savants chrétiens. Le livre a paru en anglais en 1628, avec traduction française en 1702.

  7. Utrecht, Joannes a Waesberge, 1643, in‑12 en trois parties de 213, 106 et 96 pages.

Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 71).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Patiniana I‑2 (1701), note 19.

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(Consulté le 17/05/2024)

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