Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit
Note [55]
« “ Il avait pris la fuite devant le bûcher de la rigoureuse Toulouse ;
et voilà que ce Muret m’a vendu de la fumée. ” {a}
Voyez Scaliger in Varronem de Re rustica, page 212, l’an 1573. {b} Voyez les Poemata de Joseph Scaliger, page 24, édition de Leyde, in‑12, 1615. {c} Voyez les Catalecta de Joseph Scaliger, page 189, etc. {d} Voyez les Poemata de Théodore de Bèze, page 74 b » {e}
[Conjectures de Joseph Scaliger, fils de Jules-César, {i} sur La Langue latine de Varron. {ii} Avec un Appendice sur le même sujet, publié pour la première fois. Notes du même Joseph Scaliger sur les livres de Varron à propos de L’Agriculture]. {iii}
Les notes de Scaliger sur le premier livre de Varron De re rustica (pages 211‑212) prouvent que, parlant du style de Plaute, le savant philologue est tombé à pieds joints dans le filet maillé par Muret :
Producam autem locum veteris comici Trabeæ ex fabula Harpace, ubi hoc loquendi genus usurpatur, tum propter sententiæ elegantiam, tum etiam quia nondum vulgo noti sunt […].Quis enim tam aversus à Musis, tamque humanitatis expers, qui horum publicatione offendatur ? Quod si hi placent, non gravabor et alios eiusdem notæ, sed alius poetæ, adhibere, qui tanquam superiorum gemini et germani sunt.
[Pour l’élégance de son style et parce qu’il n’a encore jamais été publié, je citerai pourtant un passage de l’ancien comique Trabea, tiré de son poème intitulé Harpax, {iv} où il recourt à cette manière de parler, (…). {v}Qui donc aurait une telle hostilité envers Muses et un tel manque de lettres pour s’offenser de leur publication ? S’ils plaisent, je ne serai point fâché d’en faire voir bien d’autres de la même veine, mais d’un autre poète, qui sont comme les frères jumeaux de ceux-là]. {vi}
- Joseph Scaliger (v. note [5], lettre 34) avait la curieuse habitude de s’abriter ainsi sous le nom de son père, Jules-César : cela témoigne d’un manque d’assurance, en singulier contraste avec la détestable arrogance du fils.
- V. note [1], lettre 14.
- Sans lieu ni nom [Henri Estienne], ni date [1573], in‑4o de 276 pages.
- Harpax est le nom d’un esclave voleur dans le Pseudolus de Plaute (mais son cas ablatif est Harpage, et non Harpace).
- Suivent les six vers de Muret cités dans la note [19] de L’homme n’est que maladie.
- Suivent les citations de plusieurs autres poètes latins moins douteux que Trabea. On imagine sans peine l’éclat de rire qui dut secouer Muret quand il lut cela.
[Catalectes {i} de Virgile et petites pièces d’autres anciens poètes latins. Avec les Commentaires de Joseph Scaliger, fils de Jules-César]. {ii}
- Recueil de fragments.
- Leyde, Ioannes Maire, 1617, in‑8o de 348 pages ; précédemment publiés sous le titre de Publ. Virgilii Maronis Appendix, cum supplemento multorum antehac nunquam excusorum Poematum veterum Poetarum… [Appendice de Virgile avec un supplément de nombreux vers d’anciens poètes qui n’ont encore jamais été imprimés…] (Lyon, Guliel. Rovillius, 1573, in‑8o de 548 pages.
Je n’y ai rien trouvé sur les faux vers de Trabea ni sur Muret, que ce soit à la page 189 ou ailleurs.
[Poèmes divers de Théodore de Bèze, natif de Vézelay : {i} Silves, Élégies, Épitaphes, Épigrammes, Portraits, Emblèmes, Caton le Censeur, Abraham sacrifiant, Canrique des Cantique. L’auteur a lui-même revu le tout et l’a maintenant réuni en un seur recueil…]. {ii}
Aux pages 74 b (vo)‑ 75 a (ro), est imprimée une épitaphe intitulée M. Antonii Mureti Lemovicis, Romanam civitatem suis virtutibus promeriti, Memoriæ [À la mémoire de M. Antoine Muret, natif du Limousin, dont les vertus ont amplement mérité la qualité de citoyen romain] ; elle est cruelle mais factuellement exacte :
Gallia quod peperit, pepulit quod Gallia monstrum :
Quem Veneti profugum non potuere pati,
Muretum esse sibi civem iussere Quirites,
Et tumulo extinctum composuere suo,
Vivere nam potius qua debuit urbe cynædus ?
Impius et quanam dignius urbe mori ?[La France a engendré ce qu’elle a chassé comme étant un monstre. Les Vénitiens n’ont pu souffrir ce fuyard, mais les Romains ont décidé de donner la citoyenneté à Muret, et quand il est mort, ils lui ont bâti un tombeau, car en quelle autre ville un sodomite eût-il préféré vivre ? En quelle ville un impie meurt-il plus honorablement ?]