L. latine 34.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 12 mars 1655

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 12 mars 1655

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1067

(Consulté le 19/03/2024)

 

[Ms BIU Santé no 2007, fo 32 ro | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, docteur en médecine de Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Voilà huit jours que je vous ai écrit ; [1] je le fais à nouveau aujourd’hui pour vous prier de m’acheter et envoyer le livre du très savant M. Hermann Conring, [2] de Civili prudentia[2] ainsi que son de Hermetica veteri Ægyptiorum et Paracelsicorum nova Medicina[3][3] Je n’ai jamais vu le premier et un voleur m’a subrepticement dérobé le second. J’en ai pourtant besoin car j’en fais grand cas : c’est un ouvrage véritablement digne de la palme contre le troupeau infâme et agité des paracelsistes ; se réjouissant et abusant de l’impunité du siècle, ils assassinent ici tant de monde avec leur antimoine mortifère et leurs poudres chimiques, que tous les gens de bien considèrent ces remèdes comme absolument odieux ; [4][5] à tel point que ceux qui en tirent tant soit peu de gloire ont partout mauvaise réputation. L’édition du Lexicon philologicum etymologicum et sacrum de Matthias Martini, qu’on préparait l’an passé à Francfort, n’est-elle pas achevée ? [4][6] Si elle a paru, pouvez-vous m’en envoyer un exemplaire ? M. Picques vous remboursera le prix de tous ces livres. [7] Vous vous rappellerez aussi que je cherche ceux de Bruno Seidel, de Morbis incurabilibus,  et de Johann Wier, de Præstigiis Dæmonum, in‑4o[5][8][9] Quelles nouvelles de vos archiatres, MM. Conring, Schelhammer et Rolfinck ? [6][10][11] Notre Riolan vit et se porte comme il peut. [12] Je salue de tout cœur vos collègues Nicolaï et Hoffmann. [13][14] Cela dit, il ne me reste rien à vous écrire, hormis une seule chose : je suis tout à fait disposé à vous rendre service et vous obéirai entièrement toute ma vie, ainsi que mon fils aîné, Robert, qui vous remercie infiniment pour le compliment que vous lui avez si souvent répété et ressassé. [15] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi. Voici une nouvelle rumeur qui se répand par notre ville : on excite à Londres de nouveaux troubles en faveur du roi, contre Cromwell. [7][16][17]

Tout à vous, Guy Patin, docteur en médecine et professeur royal.

De Paris, ce vendredi 12e de mars 1655. [8][18]

[Ms BIU Santé no 2007, fo 32 vo | FRA | IMG]

Monsieur,

J’ai enfin eu les feuilles aujourd’hui à trois heures après midi, et n’ai pu les avoir plus tôt, quelque diligence que j’y aie pu apporter. Cette dame est fine et adroite, et crois qu’elle ne manque pas de dessein. Elle m’a dit qu’outre les six pistoles qu’elle avait reçues, il lui fallait encore 27 livres tournois, que je lui ai données (nous avions compté 31 livres tournois, je vous rendrai compte de votre argent), et lui ai aussi donné 30 sols pour ses compagnons, et 10 sols pour les crocheteurs[9] Aussitôt, j’ai envoyé quérir le relieur, à qui j’en ai donné deux cents, pour lesquels il est allé travailler. Il tâchera de m’en rendre demain après-midi six-vingt, [10] sur lesquels nous travaillons céans à les corriger ; ce qui se fera plus aisément, d’autant qu’ils seront secs. En voilà un que je vous envoie, où j’ai corrigé les fautes que vous m’aviez marquées. Dès que les 120 seront corrigés, je vous les enverrai, afin que vous en donniez 109 au bedeau, [19] pour les faire vitement distribuer ; il espère me rendre les autres samedi, jusques au nombre de 200 ; et puis après je lui en donnerai 200 autres à relier, que nous corrigerons pareillement, et vous les enverrai afin d’en donner par ville à tous vos amis. Elle dit qu’elle vous ira voir lundi prochain, pour recevoir de vous quelque récompense que vous lui avez promise : sur quoi vous aviserez.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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