Note [10] | |
« Dans la passion hystérique, l’utérus est mis en mouvement dans l’emplacement qui lui est propre, mais sans en sortir ; voyez Riolan dans l’Anthropographie. » La passion (strangulation, ou suffocation) hystérique était le « sentiment de suffocation ou d’étranglement qui est un des caractères de l’hystérie [v. note [14], lettre 97] » (Nysten).Blancardus (tome 1, page 463) : Hysterica Passio, dicitur et Suffocatio hypochondriaca, uterina, uteri ascensus etc. est motus convulsivus, in quo respiratio valde læsa et imminuta est, cum sensu ac si fauces nod stringeretur, vel bolus ab inferioribus in eas insurgeret, hisce accedit Anxietas, et quasi animi deliquium, sæpe cum lapsu corporis in terram, absque tamen convulsivis motibus artuum, nisi Epilepsia quoque adfuerit. Jam viri perinde ac fæminæ hos morbo, ses hæ frequenter, illi rarissime laborant : hæ de murmure ventris, de globo ascendente et in latere subsistente, aut in fauces evolante conqueruntur. Porro Paroxysmus gravior est vel levior, nonnunquam habet periodes suas ; cum solvitur paroxysmus, lassitudo, pallor aut æstus in facie cum rubore genarum, capitis, artuumque dolor, languor virium, cordis palpitatio, pigritia, ructus, suspiria, anhelatio, ciborum fastidium, nausea, etc. accidere solent. In paroxysmo sæpe vociferantur, aut, ranarum instar coaxant, vel rident, vel lachrymantur. Denique paroxysmum antecedunt Oscitatio, Pandiculatio, Imbecillitas, Tristitia, Terror, Ira, Amor, Odor rerum suavium, a quibus momento citius sæpe excitatur hoc malum, uti a fætidis lenitur. [La Passion hystérique, qu’on appelle aussi Suffocation hypocondriaque ou utérine, remontée de matrice, etc., {a} est un mouvement convulsif où la respiration est profondément altérée et diminuée, avec l’impression que la gorge est serrée par un nœud ou qu’une boule y est montée depuis les parties inférieures, d’où provient une angoisse, et comme une absence de sens, souvent avec une chute du corps au sol ; mais toutefois, sans mouvements convulsifs des membres si une épilepsie ne s’y associe pas. La maladie frappe de la même manière les hommes et les femmes, mais elle est très rare chez eux et fréquente chez elles : elles se plaignent d’un rugissement du ventre, d’une boule ascendante, qui s’arrête dans le flanc ou monte jusqu’à la gorge. Le paroxysme qui survient ensuite est plus ou moins violent ; parfois il évolue par vagues successives. Tandis que le paroxysme se résout, il est habituel d’observer une lassitude, une pâleur ou, au contraire, un échauffement du visage, avec rougeur des joues, de la tête, une douleur des membres, une langueur des forces, une palpitation du cœur, {b} une lassitude, des rots, des soupirs, une gêne respiratoire, un dégoût de la nourriture, des nausées, etc. Souvent, durant le paroxysme, elles poussent des cris ou coassent comme des grenouilles, rient ou pleurent. Bâillement, besoin de s’allonger, faiblesse, tristesse, frayeur, colère, pusion amoureuse, perception d’odeurs agréables précèdent le paroxysme et sont autant de prodromes annonçant l’imminence de ce mal, bien que les odeurs fétides l’atténuent]. Guy Patin renvoyait ici à la page 184 du chapitre xxxv (Partium genitalium mulieris Enarratio [Description des parties génitales de la femme]), livre ii des Opera anatomica vetera… de Jean ii Riolan : {a} Cum igitur Uterus sit in suo situ firmiter alligatus, non est verisimile in præfocationibus hystericis ad Umbilicum ascendere. Crederem potius motum illum oberrantis et convoluti corporis, quod hystericæ mulieres sentiunt circa Umbilicalem regionem, proficisci non ab Utero ad eas partes elato, sed a Testibus, et Tuba Uteri. Quum enim Testes sint penduli, et corpus Tubæ fistulosum, laxum et vagum, simul volutari possunt per Hypogastrium, et tracta ad Umbilicum vique assurgere, cum semine putri trugescunt, cuius orgasmo et impetu, huc et illuc violenter agitantur. Nam Uterus etiam vi magna superne tractus, vix supra Os sacrum efferri potest : quippe præter quatuor ligamenta quibus firmiter adstringitur, etiam recto Intestino, et pudendis partibus externis adnascitur et cohæret. Quas quidem partes, nempe pudendum et podicem dolorifice retrahi et convelli opporteret, si ad Umbilicum usque Uterus ascenderet. On n’imagine plus aujourd’hui de tels remuements des organes dans la cavité abdominale, mais le syndrome d’hystérie y a longtemps été rattaché, sur l’autorité d’Hippocrate : les doutes de Riolan et de Vallesius étaient parfaitement fondés. V. note [2] du Traité de la Conservation de santé, chapitre viii , pour l’avis de Galien sur l’hystérie et des détails complémentaires sur sa pathologie. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Hugues II de Salins, le 14 septembre 1657, note 10.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0490&cln=10 (Consulté le 14/01/2025) |