À Charles Spon, le 16 juillet 1658, note 3.
Note [3]

« tout à fait savant en grec ». En bon calviniste, Louis-Charles, cinquième fils de Claude i Saumaise (v. note [15], lettre 458) étudiait à Saumur.

Tanneguy Le Fèvre (Tanaquillus Faber en latin ; Caen 1615-Saumur 1672), élevé dans la religion catholique, avait d’abord été inspecteur de l’Imprimerie du Louvre sous Richelieu, puis il s’était converti au protestantisme et était devenu professeur en l’Académie de Saumur. Il était le père de Mme Dacier (née Anne Le Fèvre, 1651-1720), éminente femme savante du xviie s. Je n’ai pas trouvé d’édition qu’il ait donnée des œuvres de Pindare, {a} mais il avait publié :

Λουκιανου περι της Περεγρινου Τελευτης λογος. Luciani de Morte Peregrini libellus, cum notis Tan. Fabri.

[L’Opuscule de Lucien sur la mort de Peregrinus, {b} avec des notes de Tanneguy Le Fèvre]. {c}


  1. Pindare est un poète lyrique grec du ve s. av. J.‑C. Des 17 livres qui composaient son œuvre, seuls quatre nous sont parvenus, groupés sous le nom d’Épicénies, ou Odes triomphales.

    À ma connaissance, Le Fèvre s’est contenté de lui consacrer les pages 69‑72 de ses Vies des Poètes grecs en abrégé (Paris,1665, v. note [7], lettre 774).

  2. V. note [9] du Borboniana 7 manuscrit.

  3. Paris, Librairie Cramoisy, 1653, in‑4o de 87 pages, bilingue, grec et latin.

Adrien de Valois (v. note [42], lettre 336) s’est ingénument interrogé sur les traductions latines des prénoms (« noms propres ») de Tanneguy Le Fèvre, et de Guy Patin par la même occasion (Valesiana, pages 128‑129) :

« Je m’étonne que M. Le Fèvre de Saumur, pour un homme aussi savant qu’il était, ait cru que son nom propre Tanneguy devait se rendre en latin par le mot de Tanaquil. Il n’a pas pris garde que Tanaquil n’a jamais été un nom propre d’homme, mais bien de femme. La première, si je ne me trompe, qui ait porté ce nom est la femme de Tarquin l’Ancien, cinquième roi des Romains. Il devait s’appeler en latin Tanneguidus. {a} M. Patin le père a fait à peu près la même faute. Il s’appelait Guy Patin et écrivait toujours en latin Guido Patinus, au lieu de Vitus Patinus, qui était son vrai nom. Car quoiqu’il y ait exemple que des gens qui s’appelaient Guy, aient pris en latin le nom de Guido, et non pas celui de Vitus, {b} néanmoins il est bien plus naturel qu’un homme qui s’appelle Guy prenne le nom de Vitus, d’où vient le mot français Guy, et laisse à ceux qui se nomment Guyon celui de Guido ou Vido, qui en est l’étymologie. »


  1. En toute justice, en choisissant Tanaquillus, Le Fèvre a masculinisé le prénom latin féminin Tanaquil.

  2. Ou encore Vidus, Vidius (avec parenté avec Ovidus, Ovidius, dont Charles Spon s’est amusé pour taquiner Patin, v. note [26], lettre 240).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 juillet 1658, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0530&cln=3

(Consulté le 08/12/2024)

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