Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 38.
Note [38]

Je n’ai pas identifié « Notre J.M. », mais le propos sur les dédicaces vient du pamphlet anonyme intitulé La Confession catholique du sieur de Sancy, et Déclaration des causes, tant d’État que de religion qui l’ont mû à se remettre au giron de l’Église romaine. {a} Son épître « À Monseigneur le révérendissime évêque d’Évreux » {b} commence ainsi (pages 317‑318) :

« Monsieur,

Ayant délibéré de mettre en lumière ma confession (œuvre que je puis vanter n’être pas publici saporis) {c} je n’ai pas voulu faire comme ces ignorants, lesquels ayant quelque œuvre douteux {d} à mettre au vent, cherchent pour la défense de leurs écrits, les uns le roi, qui a tant d’autres choses à défendre, les autres, quelque prince, comme un des traducteurs du Tasse, qui a choisi pour son apologue le prince de Conti. {e} Les autres y emploient des gouverneurs, plus soigneux de rescriptions {f} que de rimes, ou les financiers, occupés à l’exercice de leur fidélité. {g} Enfin, la folie des dédications est venue jusques au capitaine d’argoulets et coupe-jarrets. {h} Le secours de telles gens sert aussi peu à la défense de ces mauvais petits livres que si on peignait des bastions {i} aux coins de chaque page, ou si on faisait la couverture à l’épreuve du pistolet. Ces précautions ne défendent pas une mauvaise cause des censures. »


  1. Théodore Agrippa d’Aubigné {i} l’a écrite dans les dernières années du xvie s. contre les conversions des protestants au catholicisme. Elle a bien plus tard été imprimée dans le Recueil de diverses pièces servant à l’histoire de Henri iii, roi de France et de Pologne, {ii} sous le titre de Confession catholique de M. de Sancy {iii} par S.L.D.A., auteur du Baron de Feneste (ive partie, pages 315‑464) : cette référence au Baron de Feneste {iv} identifie clairement Agrippa d’Aubigné.

    1. Mort en 1630, v. note [26], lettre 342.

    2. Cologne, Pierre du Marteau, 1662, in‑12 de 468 pages.

    3. V. note [36] du Borboniana 6 manuscrit pour Nicolas i de Harlay seigneur de Sancy (mort en 1597), dont Agrippa d’Aubigné a rédigé la prétendue Confession.

    4. Sans lieu, 1630, v. note [26], lettre 97.

  2. Le cardinal Jacques Davy Duperron (v. note [20], lettre 146), lui-même converti et zélé convertisseur de calvinistes, a dirigé le diocèse d’Évreux de 1592 à 1606.

  3. « de goût commun ».

  4. Ancien usage du mot « œuvre » au masculin.

  5. Je n’ai pas identifié cette édition française du Tasse (v. note [5] du Faux Patiniana II‑1) dédiée à François de Bourbon, prince de Conti (mort en 1617, v. note [64] du Traité de la Conservation de santé, chapitre ii).

  6. Rescription : « mandement qu’on donne à un fermier, à un débiteur, à un correspondant, pour payer une certaine somme au porteur du billet » (Furetière).

  7. Probité.

  8. Un argoulet est un arquebusier ou carabin. On dit « par raillerie, qu’un homme n’est qu’un chétif argoulet, un pauvre argoulet, pour dire que c’est un homme de néant, et pour le mépriser » (Furetière). Par allusion au coup d’épée qui immobilise l’adversaire, un coupe-jarret est un brigand (sicaire), qui fait profession de trucider sur commande.

  9. Fortifications.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 38.

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(Consulté le 03/12/2024)

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