À Claude II Belin, le 13 janvier 1639, note 4.
Note [4]

Pierre i Pithou (Pithœus ; Troyes 1539-Nogent-sur-Seine 1596), élève, avec son frère François (v. note [2], lettre 50), du jurisconsulte Jacques i Cujas, avait été reçu à 21 ans avocat au Parlement de Paris. Calviniste, il abandonna cette charge pour se rendre dans la principauté de Sedan à l’appel du duc de Bouillon, qui le chargea de rédiger la coutume de ce territoire où les protestants étaient majoritaires. Revenu en France après l’édit de pacification de 1570, Pithou échappa au massacre de la Saint-Barthélemy (1572, v. note [30], lettre 211) ; mais l’année suivante, il abjura le protestantisme. Il fut nommé procureur général à Bordeaux en 1581, auprès de son ami Antoine i Loisel (v. note [3], lettre 91), avocat général du même parlement de Guyenne. De retour à Paris, Pithou se prononça hautement contre la Ligue ; il prit part à la publication de la Satire Ménippée (v. note [18], lettre 310), rendit d’importants services à Henri iv et leva les dernières difficultés qui s’opposaient à son avènement, entre autres la résistance des prélats, à qui il sut arracher une adhésion qui entraîna celle de Rome. Le 2 mars 1594, en entrant à Paris, le roi chargea Pithou d’organiser, comme procureur général, un Parlement provisoire. Toujours modeste, Pithou s’empressa de quitter ces fonctions dès que sa tâche fut remplie. Il revint à ses livres et à ses études du droit pour ne plus les quitter jusqu’à sa mort (G.D.U. xixe s.). Pithou est auteur d’un ouvrage fondamental en matière de politique et de religion :

Les Libertés de l’Église gallicane. {a}


  1. Paris, Mamert Patisson, 1594, in‑8o de 54 pages.

Guy Patin signalait ici la parution des :

Traités des droits et libertés de l’Église gallicane {a}


  1. Sans lieu, ni nom, in‑fo : volume 1, 728 pages, et volume 2, 1 144 pages.

    Dans cette somme, Pierre Dupuy (v. note [5], lettre 181) reprenait le livre fondateur de Pithou et y ajoutait tous les textes qu’il avait pu recueillir sur le gallicanisme, autrement nommé richérisme, après 1611 (v. note [27], lettre 337). Reconnaissant au roi, entre autres, le droit d’interrompre les relations entre le pape et les évêques français, ce livre servit de base à la déclaration dite des quatre articles, par laquelle, en mars 1682, l’Assemblée générale extraordinaire du Clergé devait limiter l’autorité du pape en France et refuser son infaillibilité (Triaire et Prévot).

    V. notes [29], lettre 324, pour le Commentaire de Dupuy sur le traité de Pithou (Paris, 1652), et [2], notule {a}, lettre 741, pour la très copieuse et utile mise à jour par Pierre-Toussaint Durand de Maillane, parue à Lyon en 1771.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 13 janvier 1639, note 4.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0045&cln=4

(Consulté le 24/04/2024)

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