À Claude II Belin, le 14 mai 1630, note 5.
Note [5]

La parenthèse est une annotation portée en marge.

Charles Guillemeau (Paris 1588-ibid. 21 novembre 1656) était fils du chirurgien Jacques Guillemeau (v. note [15], lettre 219). D’abord chirurgien ordinaire du roi (Henri iv puis Louis xiii), Charles s’était fait recevoir docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1626. Sa carrière à la cour fut un temps brisée par son attachement à Marie de Médicis (v. note [28], lettre 7) : Guillemeau y perdit tout crédit en 1630, quand Richelieu provoqua la disgrâce irrévocable de la reine mère ; il sut toutefois en réchapper pour retrouver une place auprès du roi, mais sans obtenir la charge de premier médecin qu’il briguait, dit-on, avec ardeur (v. notes [6], lettre 350, et [12], lettre latine 61).

Doyen de la Faculté de médecine de Paris de novembre 1634 à novembre 1636, Guillemeau fut, avec Jean ii Riolan, l’un des meneurs de la lutte acharnée entre les facultés de médecine de Paris et de Montpellier pour savoir laquelle était la plus éminente et la plus ancienne, et de manière plus terre à terre, si les médecins de Paris avaient le pouvoir d’interdire à ceux de Montpellier d’exercer dans la capitale ; en attestent, dans la suite des lettres, les nombreuses allusions aux écrits polémiques échangés les médecins de Paris et de Montpellier, Théophraste Renaudot ou Siméon Courtaud (v. note [19], lettre 128). Guillemeau appartenait aux orthodoxes de la Faculté, adulateurs d’Hippocrate et Galien (v. note [2], lettre 158, pour sa thèse sur la primauté de la Méthode d’Hippocrate), luttant sans répit contre les innovations anatomiques (circulation du sang et voies du chyle) et thérapeutiques (médicaments chimiques) de l’époque.

Charles Guillemeau et Guy Patin (de 13 ans son cadet) avaient passé ensemble leur licence de médecine ; Guillemeau avait obtenu le premier rang du classement et Patin, sans doute parce qu’il ne jouissait d’aucune protection familiale à la Faculté, le onzième et dernier. Guillemeau, comme premier chirurgien du roi, n’avait eu à soutenir que deux thèses (au lieu de trois) pour accéder à la licence :

  • en 1625, An purpuratis febribus cardiaca ? [Les remèdes cardiaques sont-ils utiles dans les fièvres pourprées ?] (président Simon Le Tellier, conclusion affirmative) ;

  • en 1626, An dysentericis adstringentia ? [Les remèdes astringents sont-ils bons pour les dysentériques ?] (président Charles i Bouvard, négative) (Baron).

La thèse de Guillemeau qui fit grand bruit est celle qu’il rédigea et présida le 2 avril 1648, sur la Méthode Hippocratique, contre les abus des apothicaires (v. note [13], lettre 151).

Patin appartenait au même clan conservateur que Guillemeau et resta son fidèle allié jusqu’à la fin. Guillemeau est mort sans descendance.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 14 mai 1630, note 5.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0003&cln=5

(Consulté le 05/12/2024)

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