Note [51] | |
« Bacchus [l’ébriété] est ennemi de Vénus [l’amour], et Vénus, ennemie de Minerve [la sagesse] » : Guy Patin a cité ce vers (avec Veneri pour Venere) dans sa lettre du 28 mars 1651 à Jean-Baptiste de Salins (v. sa note [23]) ; il l’a attribué à son collègue Guillaume Du Val (v. note [10], lettre 73) dans sa lettre du 30 avril 1655 à Hugues ii de Salins (v. sa note [19]). V. supra note [6] pour les sceaux qui furent ôtés à Claude i Mangot après l’assassinat (1617) de son patron, Concino Concini, marquis et maréchal d’Ancre. Il était ici question de Jacques Mangot (1551-1587), père, et non frère aîné, de Claude i (Popoff, no 1657). Le Borboniana résumait la carrière et vantait les mérites de ce magistrat, comme a fait Jacques-Auguste i de Thou dans le livre lxxxviii (règne de Henri iii, année 1587, Thou fr, volume 10, pages 77‑78) : « Je finirai ces éloges {a} par le récit d’une mort bien triste. Ce fut celle de Jacques Mangot, originaire de Loudun en Poitou, dont la perte intéressa également le Parlement de Paris, dont il faisait l’ornement, et tout l’État, puisqu’il semblait n’être né que pour son bonheur. Bon catholique et bon citoyen, il fit voir dans la charge d’avocat général, qu’il exerça avec un zèle extrême pour la gloire de la France, tous les sentiments d’un grand homme ; c’est-à-dire d’un sujet inviolablement attaché à son souverain, également savant et éloquent, sans fard, sans ambition, sans attachement pour les richesses au milieu des grands biens qu’il possédait. Avec tant de belles qualités, dont le Ciel l’avait orné, il ne lui restait à souhaiter qu’une santé plus robuste, car il était naturellement délicat ; et son tempérament faible, usé par les travaux assidus, et par les soins continuels qu’il prenait pour procurer le bien public et la gloire de l’État, se minait d’autant plus insensiblement qu’il ne diminuait rien de son zèle ni de son courage. Aussi, comme l’arrivée des alliés lui avait fait espérer qu’on pourrait enfin, en dépit des perturbateurs du repos public, rendre la paix au royaume, lorsqu’il vit, au contraire, que le roi, trompé par les mauvais conseils de ceux qui l’obsédaient, manquait une si belle occasion, {b} le chagrin qu’il en conçut, joint à son peu de santé, lui causa vers l’automne une maladie qui parut d’abord dangereuse, et qui finit enfin mortelle. Ainsi mourut à l’âge de trente-six ans ce grand homme véritablement digne d’une plus longue vie, laissant à sa patrie et à sa famille le regret de l’avoir perdu ; et à moi, le triste souvenir d’un ami qui, pour avoir trouvé dans moi quelque conformité avec ses inclinations et ses sentiments, m’avait toujours chéri tendrement. » V. notes :
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Borboniana 10 manuscrit, note 51. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8211&cln=51 (Consulté le 15/10/2024) |