À Nicolaas Heinsius, le 8 janvier 1647, note 8.
Note [8]

Johannes Buxtorf le Jeune (Bâle 1599-ibid. 1664) était le fils de Johannes l’Ancien (v. note [10] du Borboniana 6 manuscrit). Ayant pris la succession de son père, Johannes le Jeune enseignait l’hébreu à Bâle ; il a consacré plusieurs ouvrages à l’érudition judaïque, écrits en latin, ainsi qu’une abondante correspondance encore inédite.

Buxtorf figure dans la liste des auteurs putatifs de l’énigmatique ouvrage intitulé Les trois Imposteurs (v. notule {c}, note [23], lettre 449). Plus prosaïquement, il était atteint d’une hernie abdominale dont Guy Patin a parlé dans sa lettre latine du 18 juillet 1665 à Bernhard Verzascha.

Le Mascurat de Gabriel Naudé (Paris, 1649 et 1650, v. note [127], lettre 166) contient contient deux relations de ses voyages de 1646‑1647 tirées de la Gazette, avec des commentaires (pages 254‑256).

  • De Paris, le 17 mars 1646. {a}

    « Cette semaine, le sieur Naudé, bibliothécaire du cardinal mazarin, qui était parti d’ici dès le mois d’avril dernier pour aller en Italie chercher les bons livres qui manquaient à la bibliothèque de Son Éminence, en ayant fait amas de plus de 14 000 volumes, qui font espérer que cette bibliothèque sera bientôt en état de servir au public, conformément aux desseins de Son Éminence.

    Or, comme ce voyage avait été précédé par un petit, du même sieur Naudé, en Flandre, aussi fut-il suivi d’un autre en Allemagne, pour fouiller les restes ce cette grande bibliothèque que les archevêques de Trèves et évêques de Spire tenaient à Philippsbourg, {b} suivant la permission qu’ils en avaient donnée eux-mêmes à Son Éminence ; et quoique les restes de tant d’armées qui avaient pris et repris ladite ville fussent bien maigres, la voiture néanmoins des livres que Naudé en approta fut assez grande, à cause des emplettes qu’il fit ès {c} autres villes d’Allemagne, et que ce que monsieur le marquis de Villeroy lui donna en passant à Lyon sept ou huit balles de livres, qui venaient de la renommée bibliothèque du cardinal de Tournon. {d} Quoi qu’il en soit, la Gazette marqua ce voyage en ses épéhémrides historiques, comme elle avait fait le précédent. »

  • De paris, le 12 janvier 1647. {e}

    « Cette semaine, le sieur Naudé, bibliothécaire de Son Éminence, a ici rapporté d’Allemagne plus de quatre mille volumes tant manuscrits qu’imprimés. C’est le troisième voyage qu’il a fait aux pays étrangers pour enrichir de toutes sortes de bons livres la magnifique et abondante bibliothèque destinée par sa dite Éminence pour être bientôt donnée au public : qui est aussi invité à indiquer tout ce qu’il saura de rare en cette matière, et digne de l’accroître.

    […] Mais d’autant que tous ces voyages-là n’avaient fourni la Bibliothèque mazarine que de livres italiens et allemands, il en fallut faire un en Angleterre pour chercher en cette île les trésors qu’on ne pouvait trouver ailleurs ; et si nos ennemis n’eussent pas fait de difficulté de donner à Naudé les passeports pour faire la même chose en Espagne, le dernier des voyages qu’il prétendait faire auparavant que de donner ladite Bibliothèque au public ne serait pas encore à exécuter : qui est tout ce que tu auras à présent de moi sur cette matière. Car si je te voulais réciter tous les témoignages que j’ai recueillis de ceux qui l’ont louée, soit par l’admiration de sa grandeur, ou pour avoir reçu quelque profit des livres tant mss {f} qu’imprimés qui sont en icelle,

    Ante diem clauso componet Vesper Olympo, {g}

    que j’en pusse venir à bout ; et si peu que j’en ai dit n’a été que pour te faire voir, comme tout le monde aurait su ces choses-là aussi bien que moi, si les bonnes actions du Cardinal n’avaient été étouffées par ceux qui veulent persuader qu’il n’en a jamais fait que de méchantes. »


    1. Ordinaire no 28, page 192.

    2. V. notes [4], lettre 111, pour Philippsbourg (Bade-Wurtemberg) et son fondateur en 1618, Philippe-Christophe de Sotteren, évêque de Spire (Speyer), et [30] du Grotiana 2 pour l’archevêché de Trèves (Trier, Rhénanie-Palatinat).

    3. Dans les.

    4. V. notes [5], lettre 133, pour Nicolas ii de Neufville, marquis de Villeroy, gouverneur de Lyon, et [4], notule {a‑iii}, du Patiniana 4, pour le cardinal François de Tournon.

    5. Ordinaire no 5, pages 35‑36.

    6. Manuscrits.

    7. « Vesper, une fois l’Olympe fermé, aurait éteint le jour avant… » (Virgile, Énéide, chant i, vers 374).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Nicolaas Heinsius, le 8 janvier 1647, note 8.

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(Consulté le 26/04/2024)

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