Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit
Note [30]
Triades 47‑52.
Hortabatur juvenes tria hæc habere : in animo temperentiam, in lingua silentium, in vultu verecundiam.[Il exhortait les jeunes gens à acquérir trois choses : heureuse disposition en l’esprit, silence en la langue, retenue en la mine].
Hippocratis Medicorum omnium Principis Epidemiωn liber sextus, a Leonardo Fuchsio medico latinitate donatus, et luculentissima ennaratione illustratus, iam recens non æstimandis vigiliis ab autore recognitus, multisque in locis auctus, ac in lucem editus. Adiecta sunt ad calcem operis græca, ut dligens lector ipsa cum latinis conferre possit.[Sixième livre des Épidémies d’Hippocrate, prince de tous les médecins, que Leonardus Fuchsius a traduit en latin et illustré d’un très brillant commentaire, tout récemment revu sans compter ses veilles, augmenté en maints endroits et mis au jour. À la fin de l’ouvrage, a été ajouté le texte grec, afin que le diligent lecteur puisse le comparer au texte latin]. {ii}
Le commentaire de Fuchs cite Plutarque (pages 105 ro‑vo) :
Plutarchus quoque libro paulo ante citato hanc Hippocratis sententiam referens, exiguo pastu contentos, et impigros ad labores esse, eos qui bonam valetudinem tueri affectant, monet. Sed verba illius subscibere placet, quæ sic habent : […].[Plutarque aussi, dans le livre que j’ai cité un peu plus haut, se réfère à cette sentence d’Hippocrate pour engager ceux qui désirent se maintenir en bonne santé, à se contenter de repas frugaux et à être infatigables au travail ; mais j’ai plaisir à transcrire ses paroles, que voici : (…) {iii}
« Il n’est pas moins utile de porter un examen sérieux sur son propre régime. Si l’on a occasion de boire, de manger plus que de coutume, de se fatiguer, ou de faire quelque autre excès sans que l’état où se trouve le corps donne lieu à concevoir aucune crainte, il n’en faudra pas moins prendre ses précautions et user à l’avance de ménagements. Aux plaisirs de l’amour, au surcroît de la fatigue on fera succéder le sommeil et le repos ; à la suite d’un banquet où l’on s’est enivré, on se condamnera à boire de l’eau pure ; mais surtout, si l’on a mangé des choses lourdes, des viandes, des ragoûts variés, on fera diète afin de ne rien laisser qui surcharge l’estomac. Car outre que ces différents excès sont d’abord par eux-mêmes des causes de maladies, ils donnent encore de la matière et de la puissance aux autres causes. D’où l’on a dit avec beaucoup de raison, que rester sur son appétit, ne pas reculer devant le travail, et conserver sa liqueur spermatique, {iv} sont trois pratiques essentiellement conservatrices de la santé. Il est certain, en effet, que l’abus immodéré du coït, ôtant par-dessus tout leur force et leur vigueur aux esprits qui élaborent les aliments, engendre un plus grand amas d’humeurs superflues. »] {v}
- Leonhard Fuchs, v. note [5], lettre 123.
- Bâle, Io. Beblius et Mich. Insingrinius, 1537, in‑4o de 376 pages.
- Suit la citation, en grec puis en latin, d’un passage des Œuvres morales, Préceptes d’hygiène (chapitre 15), dont j’ai emprunté la traduction (mise entre guillemets) à Victor Bétolaud (1870).
- Citation reprise par la triade 48.
- Si cette triade est bien de Guy Patin, il est curieux qu’il n’ait pas mentionné son emprunt au livre vi des Épidémies ; même si Plutarque n’a nommé Hippocrate qu’une fois dans tout son traité hygiénique, dans cette phrase au début du chapitre 11 :
« Les pesanteurs et les lassitudes qui viennent d’elles-mêmes pronostiquent une maladie, comme le déclare Hippocrate. »
Balnea, vina, Venus, corrumpunt corpora sana
Et vitam faciunt balnea, vina, venus.[Bains, vins et amour corrompent les corps sains ; mais bains, vins et amour font la vie belle].
Bacchilides quatuor in conviviis requirit : Moderatum cibi ac potus apparatum : suave colloquium : veram conviviarum benevolentiam : et bonum vinum, quo maxime delectantur senes.[Bacchylide a réclamé quatre choses chez les convives, etc.].
“ L’estropiant Bacchus et l’estropiante Aphrodite {c} ont engendré une fille qui est l’estropiante podagre. ” » {d}
Membrifragus est un hellénisme latin, issu de l’adjectif λυσιμελης (lusimélês). Ce mot est à rapprocher de saxifragus, « briseur de pierre », d’où la saxifrage, censée rompre les calculs urinaires, a tiré son nom (v. notule {b}, note [81], lettre latine 351) ; pour traduire membrifragus j’ai préféré « estropiant » à « briseur de membre » ou « membrifrage ».
“ Les gens instruits boivent du vin, les rustres, de la bière, et le bétail, de l’eau. ” » {c}