À Johann Daniel Horst, le 24 janvier 1665, note 1.
Note [1]

Clossæus est le nom latin de Samuel i Du Clos (Metz 1589-ibid. vers 1650), père de Samuel ii. Docteur en médecine de Montpellier en 1612, Samuel i avait exercé la médecine à Metz à partir de 1616 et était resté fidèle au protestantisme jusqu’à sa mort (vLa France protestante, tome iv, pages 364‑365, pour une biographie plus détaillée).

Clossæus figure en au moins deux endroits dans le tome deuxième desGregorii Horstii Operum Œuvres médicales de Gregor ii Horst] (Nuremberg, 1660, v. note [28], lettre 662).

  • Le dernier des Clarissimorum Virorum Monitoria ad edendas has Observationes, ut et Judicia super jis, aliisque Autoris scriptis. Ad Autorem [Conseils que des hommes très distingués ont adressés à l’auteur pour la mise au jour de ces Observations, ainsi que les jugements qu’ils ont portés sur elles] est de Samuel Clossæus, Philos. et Med. D. et Physicus Metensis [Samuel Clossæus, docteur en philosophie et médecine, et naturaliste de Metz] (page **a vo) :

    Problemata tua quando lucem, et nos ipsa videbimus ? prodeant hortor, mi Horsti, perge te et ævum illustrare, et fugitivum jam pene e Germania Apollinem, aut certe per bellum jacentem, sistere et excitare.

    [Quand verrons-nous vos Problemata ? {a} Je vous exhorte, mon cher Horst, à les publier. Continuez à illuminer votre siècle, et aussi à retenir et réveiller l’Apollon {b} qui s’est presque enfui d’Allemagne, ou que la guerre a du moins couché à terre].


    1. Gregor. Horstii Centuria Problematum θεραπευτκων [Centurie des Problèmes thérapeutiques de Gregor Horst], troisième tome de ses Operum medicorum (Nuremberg, 1660) (pages 1‑125), contenant dix décades de dix questions chacune, suivies d’échanges épistolaires qu’elles ont suscités.

    2. V. note [8], lettre 997, pour les nombreux symboles attachés au dieu Apollon.

  • Dans une lettre du Liber decimus de Pharmaceuticis [Dixième livre sur les remèdes pharmaceutiques] (page 513, bas de la première colonne et haut de la seconde) écrite d’Ulm en 1630 à Guilielmus Fabricius, médecin et chirurgien ordinaire de la ville de Berne :

    Tertium casum per literas subdato 3. Calend. Febr. 1630. mihi refert vir erudite doctus, Dn. Samuel. Clossæus, Medic. D. et Physicus Metensis, his verbis : Ex Haga Comitis casum sequentem accepi, quem tribus verbulis propter bellarii festinationem sic hauri : Mons. de la Grange, vir admodum illustris et strenuus capitaneus nostras, ætat. 47. in obsidione Crollana globulo scloperico, abdomen paulo supra umbilicum penetrante, icitur ; post mensem sanatus est integre : expugnato vero Buscoduco, colica passione diem obit. Cadavere a D. Rumphio aperto, intestina tanquam folle inflata apparent, partem vero coli superiorem ventriculo proximam, Spithami longitudinem æquantem, ex violentia præcedentis ictus diaphragmate, supra illud hæsisse, atque consolidatam fuisse repertum est. Mirum ! hominem toto biennio nullam ex hoc vulnere in naturalibus atque vitalibus functionibus obeundis sensisse læsionem.

    [Dans une lettre datée du 30 janvier 1630, le savant M. Samuel Clossæus, docteur en médecine et naturaliste de Metz, me relate doctement une troisième observation remarquable : « Je l’ai reçue de La Haye et vous la résume en trois mots en raison de la hâte où nous plonge la guerre : lors du siège de Grol, {a} M. de la Grange, illustre et très énergique capitaine de nos armées, en sa 47e année d’âge, fut blessé par une balle d’escopette {b} qui lui pénétra dans l’abdomen, un peu au-dessus de l’ombilic ; il en guérit entièrement au bout d’un mois, mais succomba à une passion colique lors de la prise de Bolduc. {c} À l’ouverture du cadavre, M. Rumphius {d} a trouvé des intestins qui semblaient gonflés comme par un soufflet, dont la partie supérieure du côlon, proche de l’estomac, s’était engagée à travers la blessure précédemment endurée par le diaphragme et s’était fixée au-dessus de lui. Il est admirable que, durant deux années entières, cet homme n’ait ressenti dans ses fonctions naturelles et vitales aucune des gênes que cette plaie aurait dû provoquer. »] {e}


    1. Épisode de la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648, v. note [53], lettre 156) qui permit aux Provinces-Unies de se séparer de l’Espagne, le siège de Grol (aujourd’hui Groenlo en Gueldre), place occupée par les Espagnols, avait commencé le 20 juillet et s’était achevé le 19 août 1627 par la victoire des Néerlandais.

    2. V. notule {c}, note [11], lettre 254.

    3. Passion colique ou iliaque est un autre nom de la colique de miséré (occlusion intestinale aiguë, v. note [5], lettre de Charles Spon, datée du 6 avril 1657).

      Le 14 septembre 1629, l’armée des Provinces-Unies prit Bolduc (Bois-le-Duc, v. note [14], lettre 76) aux Espagnols après un siège qui avait débuté au mois d’avril précédent.

    4. Christiaen Rompf, médecin des stathouders Maurice et Frédéric Henri de Nassau, et père de Petrus Augustinus et Christiaen Constantijn (v. note [2], lettre 827).

    5. La blessure de 1627 avait provoqué une déchirure du diaphragme au travers de laquelle l’angle gauche du côlon s’était engagé sans provoquer de symptômes immédiats. Deux ans plus tard, cette hernie intestinale située dans le thorax avait subi une torsion, provoquant une occlusion intestinale aiguë (miséréré), bas située, qui avait rapidement emporté le capitaine.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Daniel Horst, le 24 janvier 1665, note 1.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1369&cln=1

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons