Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit, note 10.
Note [10]

« le temps reculé, inconnu, obscur, depuis Adam jusqu’au Déluge ; le temps mythique, depuis le Déluge jusqu’à la première olympiade ; le temps historique depuis les olympiades jusqu’à notre siècle. La première olympiade fut environ au temps d’Homère, presque cent ans avant la fondation de Rome. {a} Voyez Rualdus, dans la Vie de Plutarque, chapitre xxvii, page 49. {b} Voyez Censorinus, chapitre xxi. » {c}


  1. Les historiens situent la première olympiade en 776 av. J.‑C. et la fondation de Rome, en 753 av. J.‑C.

  2. Jean Ruault (Johannes Rualdus 1580-1636), professeur royal d’éloquence latine nommé en 1629, a contribué au :

    Plutarchi Chæronensis omnium quæ exstant operum tomus primus, continens Vitas parallelas. Cum Latina Interpretatione Cruserii, et Xylandri : et Doctorum Virorum notis : et Libellis variantium Lectionum ex mss. Codd. diligenter collectarum : et indicibus accuratiss. Eiusdem Plutarchi Liber de Fluviorum Montiumque nominibus, antehac non editus : cum versione et notis Maussaci. Accedit nunc primum Plutarchi Vita, ex ipso, et aliis vtriusque linguæ scriptoribus a Ioan. Rualdo collecta digestaque. Eiusdem Rualdi Animadversiones ad insignia Plutarchi σφαλματα, sive lapsiones ii. et lxx.

    [Premier tome de toutes les Œuvres connues de Plutarque, natif de Chéronée, {i} contenant les Vies parallèles, avec : la traduction latine de Cruserius et de Xylander ; {ii} les notes de savants auteurs ; les listes des variantes textuelles soigneusement recueillies dans les éditions manuscrites ; et des index très complets. Du même Plutarque, le Livre sur les dénominations des fleuves et des montagnes, qui n’a encore jamais été imprimé, avec la traduction et les notes de Maussacus. {iii} On y a ajouté, pour la première fois, la Vie de Plutarque, d’après lui-même et les auteurs des deux langues, {iv} établie et rédigée par Jean Ruault ; ainsi que les corrections du même Ruault sur 72 erreurs ou fautes remarquables de Plutarque]. {v}

    Le chapitre xxvii (3e partie, page 49) de la Vie de Plutarque par Ruault est intitulé :

    Plutarchi φιλαληθεια. Tempus αδηλον, μυθικον, ιστορικον. Solius postremi homines narrati Plutarcho, quia noti et testati magis. Sed Theseus et Romulus quare additi, cum amborum pleræque res sint in occulto. Luculli egregia merita in Chæronenses : eius tamen vitia et virtutes juxta develatæ Plutarcho. Id factum potiori iure in aliis Principibus, nec beneficio nec iniuria cognitis.

    [Candeur de Plutarque. Les temps obscur, mythique, historique. Plutarque n’a traité que de personnages du dernier des trois, parce que c’est celui qu’il connaissait le mieux et dont il pouvait témoigner ; mais il y a inséré Romulus et Thésée, {vi} bien que maints faits soient inconnus à leur sujet. Lucullus {vii} a hautement mérité la reconnaissance des habitants de Chéronée, mais outre ses vertus, Plutarque a dévoilé ses vices ; il en a délibérément fait de même pour d’autres grands hommes qui ne sont pourtant réputés ni pour leurs bienfaits ni pour leurs méfaits].

    1. V. note [9], lettre 101.

    2. Hermannus Cruserius (Herman Croeser, 1510-1573) est un médecin, philosophe et humaniste allemand. V. notule {f}, note [52] du Patiniana I‑2, pour Guilielmus Xylander.

    3. Philippe Jacques de Maussac (1590-1650), érudit conseiller au parlement de Toulouse.

    4. Grecque et latine.

    5. Paris, Imprimerie royale, 1624, pour le premier de 2 tomes in‑fo, édition bilingue, grecque et latine, divisée en trois parties de 1 076, 92, et 150 pages.

      Ce sont les seuls écrits imprimés de Ruault : il n’a pas contribué au Tomus secundus, continens Moralia, Guilielmo Xylandro interprete [Second tome, contenant les Œuvres morales, dans la traduction de Guillaume Xylander] (ibid. et ibid. 1624). Ruault a été procureur fiscal de l’Université de Paris de 1617 à 1623 (v. notule {a}, note [37] des Affaires de l’Université dans les Commentaires de la Faculté de médecine (1650-1651).

    6. V. note [8], lettre 52, pour Romulus, premier roi légendaire de Rome. Thésée est son équivalent grec pour Athènes. Tous deux figurent dans les Vies parallèles.

    7. V. notule {a}, note [48] du Borboniana 6 manuscrit pour Lucullus, général romain ami de Cicéron : pendant la guerre qu’il a menée contre Mithridate vi (v. note [8] de l’Observation xi), il a protégé les Béotiens de Chéronée, ce qui lui a valu la reconnaissance mitigée de Plutarque.

  3. Dans son De Die natali liber [Livre du Jour natal] (début du chapitre xxi), Censorinus, grammairien latin du iiie s., a détaillé et attribué à Varron (v. note [1], lettre 14) la citation du Borboniana :

    Et si origo mundi in hominum notitiam venisset, inde exordium sumeremus ; nunc vero id intervallum temporis tractabo, quod ιστορικον Varro appellat. Hic enim tria discrimina temporum esse tradit : primum ab hominum principio ad cataclysmum priorem, quod propter ignorantiam vocatur αδηλον ; secundum a cataclysmo priore ad olympiadem primam, quod, quia multa in eo fabulosa referuntur, μυθικον nominatur ; tertium a prima olympiade ad nos, quod dicitur ιστορικον, quia res in eo gestæ veris historiis continetur. Primum tempus, sive habuit initium, seu semper fuit, certe quot annorum sit, non potest conprehendi. Secundum non plane quidem scitur, sed tamen ad mille circiter et sescentos annos esse creditur.

    [Et si l’origine du monde était connue des hommes, nous en déduirions le commencement, mais je ne traiterai maintenant que de la période que Varron appelle historique. Il distingue en effet trois ères : la première va du début de l’humanité au premier déluge, et on l’appelle obscure en raison de notre ignorance à son sujet ; la seconde va du premier déluge à la première olympiade, et on la dit mythique, parce qu’on en conte quantité de fables ; la troisième va de la première olympiade à notre temps, et on l’appelle historique, parce que ce qu’on en sait repose sur d’authentiques relations historiques. Ne sachant pas si le monde a eu un début ou s’il a existé de toute éternité, {i} on ne peut connaître la durée de la première époque. Sans être parfaitement renseigné sur la deuxième, on croit pourtant qu’elle a duré environ mille six cents ans].

    1. V. notes [48] et [49] du Borboniana 1 manuscrit, et [37] à [44] infra pour d’autres développements sur la création et l’ancienneté du monde, et sur la place de la foi chrétienne dans sa compréhension.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 2 manuscrit, note 10.

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(Consulté le 18/04/2024)

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