Note [37] | |
Thomas Cramner (Aslockton, Nottinghamshire 1489-Oxford 1556), archevêque de Cantorbéry en 1533, fut le principal artisan religieux du divorce de Henri viii et de l’établissement de l’Église anglicane, œuvre qu’il poursuivit sous le règne d’Édouard vi ; mais en 1553, l’avènement de la catholique Marie Tudor (Marie ire, v. note [8] du Borboniana 3 manuscrit) causa la perte du prélat : destitué et condamné à mort pour hérésie, il périt sur le bûcher. Charles Quint (v. supra note [4], notule {b}), empereur catholique et neveu de la reine Catherine d’Aragon, mit tout en œuvre pour empêcher que le pape Clément vii (v. note [50], lettre 292) n’annulât le mariage de Henri viii. John Fisher (Beverley, Yorkshire 1469-Londres 1535), évêque de Rochester en 1504, s’opposa ouvertement au remariage de Henri viii avec Anne Boleyn. Emprisonné à la Tour de Londres en avril 1534, il fut nommé cardinal en mai 1535, provocation pontificale qui poussa le roi à décapiter Fisher le mois suivant. Il a été canonisé en 1935. Saint Thomas Becket (Londres 1120-Cantorbéry 1170), archevêque de Cantorbéry en 1162, entra en conflit avec le roi Henri ii d’Angleterre sur les droits et privilèges de l’Église. Il fut assassiné dans sa cathédrale par les partisans du roi, et canonisé en 1173. V. notes :
La contrition de Henri viii au moment de sa mort (28 janvier 1547) n’est pas entièrement attestée par Nicholas Sanders (livre i, page 130 ro, v. supra note [32]) : « Le roi Henri étant alité malade et la maladie s’augmentant, comme ses amis et familiers l’admonestaient de l’article de la mort qui s’approchait, il demanda une coupe de vin blanc {a} et, se tournant vers l’un des siens : “ Nous avons, dit-il, tout perdu. ” On dit que puis après il redoubla parfois entre ses dents, comme en parlant fort lâchement, {b} le nom de “ Moines ! ”, et qu’ainsi il rendit l’esprit. » La version de la mort du roi donnée par Moréri (en disant que « Les protestants ne conviennent pas de ces faits ») est proche de celle qu’on lit dans la Continuation des Annales ecclésiastiques du cardinal Baronius.… par Henri de Sponde, {a} année 1547, xvii, Il avait eu dessein de se réconcilier à l’Église (tome iii, pages 204‑205) : « On tient pareillement que, désespérant de sa santé, il traita avec quelques évêques, en particulier, du moyen de se réconcilier avec le Saint-Siège et que, < sur > la crainte qu’ils avaient que ce ne fût pour les éprouver, < il > leur ferma la bouche à tous, en sorte qu’il n’y eut que le seul Étienne Gardiner, évêque de Winchester, excellent catholique, qui lui conseilla de communiquer une affaire de si grande importance au Parlement ; ou du moins, si le temps le pressait, qu’il mît sa résolution par écrit, Dieu se contentant de la bonne volonté quand on ne pouvait faire autrement ; et qu’aussitôt qu’il s’en fut allé, une troupe de flatteurs, craignant qu’on leur fît rendre le bien de l’Église par cette réconciliation, lui persuadèrent d’ôter ce scrupule de son esprit. Il commanda, peu de jours devant sa mort, qu’on ouvrît et purifiât l’église des Cordeliers, {b} laquelle avait toujours été fermée depuis la ruine du monastère, et qu’on y dît la messe ; qu’elle fût érigée en paroisse avec cette inscription : “ L’Église de Christ fondée par Henri viii, roi d’Angleterre. ” Outre {c} le schisme qu’il avait fait à cause de sa luxure et les monastères qu’il avait ruinés pour en avoir le bien, il suivit presque entièrement la doctrine catholique : c’est pourquoi durant le schisme, il nomma quasi toujours des évêques bons et savants ; de sorte que, depuis, la plupart d’eux souffrirent les prisons sous Édouard et Élisabeth, pour la religion. Et le même roi étant prêt de communier un peu devant sa mort, sous une seule espèce, comme il avait toujours fait, et voulant se lever de sa chaise pour adorer à genoux le précieux corps de Notre Seigneur, il fit réponse aux zwingliens {d} qui lui voulaient persuader qu’il se contentât, à cause de son infirmité, de le recevoir dans sa chaise, que “ s’il pouvait même se mettre sous la terre, il ne rendrait pas assez d’honneur à ce Saint-Sacrement ”. » V. infra note [39] pour les deux de ses six épouses que Henri viii fit décapiter. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 37. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=37 (Consulté le 02/12/2024) |