Texte
Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
1. Préface au lecteur  >

[Page 3 | LAT | IMG] [1]

Il est certain, de l’aveu de tous les auteurs, que nul animal n’est plus sujet à la rage que le chien, [2] et qu’à sa proximité et à son contact, les hommes s’en trouvent gravement infectés. « Chez les Égyptiens, dit Horapollon, la plupart de ceux qui embaument les chiens devront leur mort à une maladie de la rate, car ils sont souillés par cette exhalaison ou vapeur qui émane d’un chien dont on ouvre et dissèque le cadavre. » [1][3] Je trouve cela particulièrement vrai dans le cas pecquétien car les exhalaisons qui ont imprégné Pecquet en éviscérant assidûment des chiens vivants, [4] l’ont investi d’une nature canine ;  et je me rends compte qu’une rage maligne a pareillement contaminé les deux médecins de Paris [5][6] [Page 4 | LAT | IMG] dont la morsure et la langue enragée veulent faire chanceler Riolan. Chez un chien, le signe le plus certain de la rage est de chercher à mordre les gens qu’il connaît comme ceux qu’il ne connaît pas. Riolan n’est pas inconnu de ces chiens-là, ils savent son renom, son érudition et son grand âge, qu’ils devraient vénérer, mais cela ne les empêche pas de l’attaquer et le déchirer de leur langue empoisonnée comme s’ils s’agissait d’un vaurien, d’un Zoïle [7] ou d’un Aristarque qui a perdu la raison ; [2][8] mais je m’en préserverai à l’aide d’alysse. [9] J’ai lu dans Pline que le venin rabide se cache sous la langue du chien, c’est un petit ver dont l’avulsion met fin à la maladie, et si on l’arrache avant sa survenue, les chiens ne la transmettent plus. [3][10] Voilà ce que j’essaierai de faire à ces trois chiens qui aboient après Riolan, je guérirai leur rage en leur coupant la langue et ne leur laisserai que le ver de la conscience, pour que le remords s’incruste dans leur cœur, s’ils sont vraiment chrétiens, et qu’ils se repentent d’avoir mordu Riolan de leurs crocs venimeux, et de l’avoir souillé et diffamé de leur langue atrocement virulente, lui qui est le plus ancien maître de la Faculté, [11] que toutes les nations ont loué, et que nul n’a jamais blâmé ni critiqué. Je sais bien ce que Plaute a écrit des fous : [Page 5 | LAT | IMG]

Bacchæ bacchanti si velis aduersarier,
Ex insanæ facies insaniorem, feriet sæpius,
Sin obsequaris, una te solues plaga
[4][12][13]

Il faut pourtant balayer les mensonges et les injures qu’ils ont lancées pour salir Riolan ; et puisque la rage du chiot est aussi vénéneuse que celle des plus grands chiens, et même parfois pire, je fracasserai d’abord la furie du jeune Pecquet, qui est tout entière dans son Épître dédicatoire à Bartholin[14] artifice auquel il a recouru pour l’appeler et mander en renfort de son aboiement, tel un chien qui aboie pour en inciter d’autres à aboyer avec lui. Les voilà maintenant réduits à l’hydrophobie, ou du moins à la plus extrême folie, car ils s’appliquent à montrer leur immense ignorance et la confusion de leur savoir, se méfiant les uns des autres et sans bien maîtriser ce sur quoi ils écrivent. Aristote, parlant des pythagoriciens au livre xiii de sa Métaphysique, a vu dans leurs disputes sur la nature des nombres la preuve que leurs théories ne sont pas vraies et sèment entre eux la confusion. [5][15][16] De fait, Pecquet maintient mordicus son détestable paradoxe, [17] bien qu’il l’ait amendé dans la seconde édition de ses Experimenta nova anatomica, car il n’affirme plus que le liquide lacté monte sans mélange jusqu’au cœur, mais qu’il acquiert la couleur du sang une fois qu’il a atteint [Page 6 | LAT | IMG] les veines axillaires. [18] Il convient aussi que les lactifères thoraciques sont grêles et qu’ils s’abouchent dans les axillaires par des orifices extrêmement menus. [19] Après avoir décrit deux canaux, il reconnaît qu’il peut n’en exister qu’un, parce que la plupart de ceux qui les ont cherchés l’ont ainsi observé. [20] Il persiste néanmoins dans sa folie quand il fait monter le chyle dans les mamelles des animaux, ce qui pourrait se concevoir chez les femelles, mais se révèle faux. [6][21][22][23] Je déplore qu’il désigne Bartholin comme vivandier ou échanson de ses vaisseaux en destinant la lymphe qu’il a découverte à nettoyer lesdits chylifères[24] L’Anglais Glisson [25] l’a vouée au plus noble emploi de nourrir les nerfs, la moelle épinière et le cerveau lui-même. [7][26]

Un premier docteur de Paris [27] loue la découverte de Pecquet et la fonction de fabriquer le cœur qu’il destine au cœur, [28][29] en confiant au foie celle d’éliminer la bile. [30] Un second docteur, plus jeune, [31] n’est pas de même avis sur ces deux points, et prétend que la sanguification se fait pour partie dans le foie et pour partie dans le cœur. [32][33] Il loue néanmoins l’opinion de Pecquet, qu’il ne comprend pas et n’expose pas correctement, en parfaite conformité avec la pensée de son auteur : il admet le pancréas d’Aselli [34] et lui attribue d’éminentes fonctions que Pecquet ne reconnaît pas ; mais il est impossible [Page 7 | LAT | IMG] que le pancréas, comme il le suppose, serve de soubassement à l’estomac [35] dans ces opérations. [8] Le sang préparé dans le cœur abandonnerait sa bile dans le foie et, par une circulation maintes fois répétée entre le cœur et le foie, il serait digéré et déposerait sa bile. Riolan doit craindre ces deux très brillants suppôts de Pecquet car il ne s’est pas soumis à lui genoux pliés et tête fléchie.

Salue vera Iovis proles, decus addite Diuis,
Et nos, et tua dextera adi pede sacra secundo
[36][37]

Ils sont tels qu’ils trouvent redoutables les flèches que contiennent les écrits de Riolan, mais la pitié pour son grand âge les dissuade[9] Je ne redoute pas leurs flèches empoisonnées auxquelles je ferai dignement front, en commençant par réfuter le très impudent mensonge que les deux docteurs de Paris ont soufflé à l’oreille de Pecquet : « Quel mal n’attendriez-vous pas d’un homme qui a poussé l’audace jusqu’à délirer par écrit sur sa propre Université de Paris ? » On ne trouvera absolument rien de tel dans un écrit ou un discours de Riolan[10] Cette épître dédicatoire contient quantité d’outrages de même eau.

Vous remarquerez que Pecquet a modifié le style rhétorique et ampoulé, [38] que Bartholin lui avait reproché, [39] et [Page 8 | LAT | IMG] la lettre d’Alethophilus est mieux écrite [40][41] Le libelle diffamatoire des deux docteurs parisiens, [42] dont Pecquet a eu communication, lui a fourni la matière de ces insultes, car il contient tous les griefs dont Riolan est accusé. [11] Ce que je reprends ici de son épître préparera et introduira donc le lecteur à la découverte de ce libelle.

Et tout d’abord, « Tous les gens savants en anatomie apprennent que nous sommes attaqués par Riolan, qui les mordille tous » — voilà cet ignorant qui se compte parmi les savants anatomistes. « L’Université de Paris l’a jugé digne du grade de maître ès arts » — elle ne refuse cela à aucun postulant, une fois qu’il a acquitté ses droits de scolarité. « Ledit Riolan me qualifie de monstre parce que j’ai été le premier à trouver les lactifères thoraciques et leur utilité dans la sanguification cardiaque » — j’ai appelé votre livre une merveille d’intelligence et loué votre découverte, mais l’ai destinée à d’autres fonctions que vous. « Cela a pourtant été approuvé et loué par les plus savants professeurs, à l’exception de Riolan » — ceux-là l’ont fait par ignorance et par sottise. « Ce vieillard qui a déjà un pied dans la tombe m’appelle jouvenceau » — ne vous présentez-vous pas comme « tout petit » et comme « nain » dans votre épître dédicatoire ? « Il me reproche d’être un enfant » — voilà ce que je n’ai jamais pensé ni supposé, et au contraire, j’ai loué votre recherche anatomique [Page 9 | LAT | IMG] dans ma Responsio à vos Experimenta et dans mon Judicium novum de lacteis venis[43] « Un vieillard s’acharne à accabler la jeunesse de paroles terriblement amères » — jamais je n’ai eu une telle intention et mes paroles n’ont jamais proféré d’aussi féroces attaques. « Et il ne l’incite pas à travailler pour se couvrir de gloire » — parce que vous ne pouvez ambitionner ni acquérir la compétence sans avoir été instruit par une longue expérience, nourrie d’étude et de réflexion. « Alors il n’est pas permis aux enfants d’accéder à la vérité » — elle n’est pas accessible aux enfants, mais l’est aux adolescents. « Il me fait grief du titre de philiatre » — je suis loin de croire que ce titre soit une infamie, et beaucoup de très savants médecins l’ont placé devant celui de docteur en tête des livres qu’ils ont publiés ; j’aurais pu vous appeler écolier de médecine, mais ai préféré employer la qualité honorifique de philiatre. « Il est aussi navré, et le sera éternellement, par un si flagrant exemple des calamiteux aléas de la destinée humaine, que par le juste choix de Socrate [44] qui aima mieux vider sa coupe d’un trait que continuer de vieillir » — pour ma part, je déplore vraiment la stupidité et l’ignorance de ce Normand, alors que je connais maints éminents savants en notre Faculté de médecine et partout en Normandie, qui brillent par leur singulière érudition ; ainsi Charles Le Noble, médecin normand parfaitement accompli, a-t-il savamment débattu contre Pecquet sur la fonction des [Page 10 | LAT | IMG] veines lactées. [45] Socrate aurait péché contre la morale qu’il a professée pendant tant d’années si, avant de mourir (mais après avoir renoncé à la philosophie), il avait dit que le grand âge est la honte et le vice de la vie humaine, alors que c’est la remarquable récompense que Dieu a promise aux honnêtes gens. [12]

Le lecteur trouvera plus ample écho de tout cela, développé et exagéré par deux docteurs de Paris, dans les trois premiers chapitres de leur libelle diffamatoire contre Riolan ; et il y reconnaîtra facilement que ces trois chiens enragés ont communiqué entre eux pour l’écrire. [11] Pecquet menace Riolan de « prendre la plume pour écrire un discours plus incisif », ce qui est le redoutable procédé de l’assassin ; il préfère pourtant l’amadouer en employant des mots plus caressants (« Ainsi Tirynthius a-t-il attiré Cerbère en lui donnant une friandise à manger »). [46] Et voici ses mots quand il blâme « le médisant ouvrage de Riolan, son effronterie, sa virulence, ce Polyphème [47] qui mordille » ; quand il déplore « la colère de ce vieillard verbeux qui a déjà un pied dans la tombe », dont il plaint « la folie quand il se venge des coups qu’on lui donne, la grossièreté de la honte riolanique, le misérable signe de la lassante ratiocination d’un homme dont la vue a été irrémédiablement obscurcie par la décrépitude du grand âge [48] et par l’opiniâtreté de la jalousie ». Il remarque « avec pitié la lamentable arrogance de [Page 11 | LAT | IMG] son raisonnement ». Note bien, écrit-il, mais « avec des yeux pleins de commisération pour ce vieillard, l’irrémédiable obstination de sa contradictoire sagesse, la faiblesse sénile ou la malice de sa vue » ; il ne veut pas attaquer « les outrages de ce bavard vieillard ». Voilà un florilège de l’éloquence pecquétienne dont ce barbare a éclaboussé Riolan[13]

Lors de la première parution de son livre, j’excusais Pecquet parce que, dans l’épître dédicatoire, [49] il se présentait comme « tout petit », aussi parlait-il de lui comme un tout petit garçon puisque « les enfants, dit Hippocrate, [50] donnent au foie le nom de cœur ». [14] « Lorsque j’étais enfant, dit saint Paul, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. » [15][51] Dans la seconde édition, je constate pourtant que Pecquet n’est pas sorti de l’enfance après avoir été reçu docteur de l’Université de Montpellier, [52] puisque je suis forcé de reconnaître qu’il ne s’est pas amendé et qu’il persiste dans la même erreur, [53] sans avoir bien voulu étayer ses inepties et faussetés anatomiques, que Riolan a pourtant dénoncées. Les docteurs de Paris n’ont pas non plus entrepris de défendre leur disciple : ils restent muets parce qu’ils en sont incapables ; l’infinité des erreurs médicales de Pecquet demeurent donc intactes et lui-même n’a rien osé retoucher [Page 12 | LAT | IMG] car il est si sot en anatomie qu’il restera muet comme un poisson si quelqu’un l’oblige à sortir de son observation des lactifères en lui montrant qu’il en a tiré de fausses déductions quant à leur fonction. Les docteurs pecquétiens devaient le soutenir dans cette joute en faisant preuve de leur science, c’est-à-dire en choisissant celles des critiques de Riolan contre les Experimenta nova anatomica qui étaient contestables, et d’en apporter la démonstration par un écrit ou par une dissection publique exécutée dans notre amphithéâtre, [54] et ce du vivant de Riolan, et non attendant sa mort, qui les rendra capables de triompher de lui. Riolan s’est joué de vous l’an passé quand vous attendiez que son mal chronique vienne à bout de lui, [55] mais Dieu l’a sauvé afin qu’il châtie votre insolence. [16]

Si Pecquet considère que mon propos est rude, qu’il comprenne qu’il ne s’agit pas d’un propos, mais d’une riposte, parce qu’il a été le premier à attaquer : j’ai voulu lui répondre, et non le provoquer, benedictis si certasset, audisset bene[17][56][57]


1.

Chapitre 37, Quomodo sacrum scribam [Comment le scribe est une personne sacrée] des Hori Apollinis Niliaci Hieroglyphica [Hiéroglyphes d’Horus Apollo Niliacus], {a} pages 33‑34 de la Symbolica Ægyptorum Sapientia [Sagesse symbolique des Égyptiens] : {b}

Splenem, quoniam hunc inter cætera animalia canis leuissimum habet : et siue ei mors, siue rabies acciderit, ex splene id contingit. Enimvero et qui eius funus procurant, vbi morituri sunt, magna ex parte splenetici fiunt, siquidem graui illo halitu et vapore qui ex inciso dissectoque cane prouenit inficiuntur. Odoratum porro, risum ac sternutamentum : quoniam qui absolutè splenetici sunt, nec odorati possunt, nec ridere, neque verò sternuare.

[De tous les animaux, le chien est celui qui a la rate la plus légère, et de ce viscère lui viennent la mort et la rage. {c} Voilà pourquoi la plupart de ceux qui embaument les chiens devront leur trépas à une maladie de la rate, car ils sont souillés par cette exhalaison ou vapeur qui émane d’un chien dont on ouvre et dissèque le cadavre. {d} Ils perdent en outre l’odeur, le rire et l’éternuement, parce que ceux qui sont profondément malades de la rate ne peuvent plus ni sentir, ni rire, ni éternuer].


  1. Horapollon l’Égyptien, Horus Apollo Niliacus, est un philosophe alexandrin de la seconde moitié du ve s. à qui on attribue la rédaction de cet ouvrage en copte. Traduit en grec et imprimé pour la première fois en 1505 à Venise par Alde Manuce, son livre est une collection ésotérique de hiéroglyphes égyptiens, dont la plupart sont apocryphes. Il s’agit du seul ouvrage de l’Antiquité (supposé rédigé 13 siècles avant Jean-François Champollion) qui nous soit parvenu sur leur interprétation.

  2. Édition bilingue, grecque et latine, établie par le R.P. Nicolas Caussin (vnote Patin 5/37), Paris, Simeo Piget, 1647, in‑4o.

  3. Vnote Patin 2/9005 pour la rage, maladie constamment mortelle à laquelle on donnait aussi le nom de son principal symptôme, l’hydrophobie, ou aversion pour l’eau et les autres liquides.

  4. Mise en exergue du passage emprunté par Jean ii Riolan.

2.

Aristarque de Samothrace est un grammairien grec du iie s. av. J.‑C. qui, comme Zoïle (v. note [3], Brevis Destructio d’Hyginus Thalassius, chapitre i), critiqua les écrits d’Homère et dont le nom est devenu commun dans la langue savante, comme modèle du critique éclairé mais sévère.

Ma traduction a respecté l’arrogante habitude qu’avait Riolan de parler de lui en usant à la fois de la première (« je ») et de la troisième personne (« Riolan »).

3.

Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre xxix, chapitre xxxii (Littré Pli, volume 2, page 313) :

Est vermiculus in lingua canum, qui vocatur a Græcis lytta ; quo exemto infantibus catulis, nec rabidi fiunt, nec fastidium sentiunt. Idem ter igni circumlatus, datur morsis a rabioso, ne rabidi fiant. Et cerebello gallinaceo occurritur. Sed id devoratum anno tantum eo prodets. Aiunt et cristam galli contritam efficaciter imponi, et anseris adipem cum melle. Saliuntur et carnes eorum, qui rapbidi fuerunt, ad eadem remedia in cibo dandæ. Quin et necantur catuli statim in aqua, ad sexum ejus qui momorderit, ut jecur crudum devoretur ex iis.

« Les chiens ont à la langue un petit ver appelé par les Grecs lytta : quand on l’ôte aux jeunes chiens, ils ne deviennent point enragés et ne perdent jamais l’appétit. {a} Ce même ver porté trois fois autour du feu se donne aux individus mordus par un chien enragé, pour prévenir la rage ; {b} on la prévient encore avec la cervelle de coq ; mais cette substance, prise à l’intérieur, ne garantit que pour l’année courante. On dit que la crête de coq broyée, ou la graisse d’oie avec du miel, est un topique efficace. On sale la chair des chiens enragés, et on la fait manger contre la rage. Bien plus, on noie immédiatement dans l’eau de petits chiens du sexe de l’animal qui a mordu, et l’on en fait manger par l’individu le foie cru. »


  1. En grec la rage était appelée lytta (λυττα) ou lyssa (λυσσα). Le mot a aussi désigné le petit ver décrit par Pline, et a servi de racine à l’alysse (alysson ou alyssum), nom d’une herbe qui est censée prémunir contre la rage.

    Après quelques autres, Giambattista Morgagni, {i} dans ses Recherches anatomiques sur le siège et les causes des maladies (huitième lettre, § 34‑35, pages 163‑165), {ii} a commenté et réduit à néant le conte que Pline a colporté.

    1. Père de l’anatomie pathologique moderne, Morgagni (1682-1771) professait à Padoue.

    2. Traduction française du De sedibus et causis morborum per anatomen indagatis (1761) parue dans l’Encyclopédie des sciences médicales (Paris, 1837).

  2. Cette méthode prophylactique n’est pas exactement celle que relatait Jean ii Riolan.

4.

Plaute, Amphitryon, vers 702‑704 :

« Si on contrarie une bacchante qui fait ses bacchanales, {a} sa folie devient fureur et elle redouble les coups ; si on lui cède, on s’en sort en n’en prenant qu’un. »


  1. Les bacchantes étaient des femmes qui célébraient les mystères de Bacchus (vnote Patin 23/260) lors des bacchanales : « Dans les commencements, les hommes n’étaient point admis à la célébration de ces mystères ; dans la suite, ils y furent initiés, et le mélange des deux sexes donna lieu à des désordres affreux. Le Sénat, pour y remédier, rendit un décret, l’an de Rome 568, qui supprima ces infâmes orgies dans Rome et dans toute l’Italie » (Fr. Noël).

    « Bacchante se dit figurément d’une femme en fureur, emportée de colère, de rage ou d’amour » (Furetière).


5.

Chapitre ix du livre cité, contre les pythagoriciens ; {a} Jean ii Riolan a emprunté son latin au tome iii des Operum Aristotelis, page 479, lignes 30‑31 : {b}

Præterea quod ipsi primi de numeris discordant, signum est, ipsas res, cum non sint veræ, ipsis præbere confusionem.

« Mais, en outre, les dissentiments même qui éclatent, entre les plus habiles de ces philosophes, sur la nature des nombres, sont la preuve frappante que c’est la fausseté de toutes ces théories qui les jette dans un trouble aussi profond. » {c}


  1. V. note [4], épître dédicatoire des Experimenta nova anatomica (1651) à François Fouquet.

  2. Bâle, 1548, édition établie par Hieronymus Gemusæus (vnote Patin 41/1020).

  3. Traduction du texte grec original par Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, 1879.

6.

Jean ii Riolan commentait l’expérience iv de la Nova Dissertatio, où Jean Pecquet s’est fourvoyé sur la communication directe des lactifères thoraciques avec les mamelles, qu’il a vainement cherché à mettre en évidence chez le chien. V. sa note [5] pour l’opinion contraire et exacte de Riolan sur la formation du lait à partir du sang.

7.

V. note [20], lettre de Thomas Bartholin à Johann Daniel Horst (1655), pour la curieuse idée que Francis Glisson a exposée en 1654 sur le rôle de la lymphe dans la nutrition du système nerveux.

Dans sa réponse à Charles Le Noble (page 32), Jean ii Riolan a appliqué les qualités de lixa aut aquarius, « vivandier ou échanson », au foie versant sa lymphe dans le cœur pour lui donner à boire. En discutant (point vii) l’expérience i de sa Nova Dissertatio, Jean Pecquet a parlé, sans en être parfaitement convaincu, du passage de la lymphe dans le réservoir du chyle.

8.

Jean ii Riolan a d’abord résumé le point de vue que Jacques Mentel avait exposé dans sa lettre de soutien à Jean Pecquet (1651). Passant au « jeune docteur de Paris », il ne se référait pas à celle de Pierre De Mercenne, mais à la Brevis Destructio de son pseudonyme, Hyginus Thalassius, qui a défendu :

9.

Dans ce passage en italique Jean ii Riolan veut parodier les propos de ses adversaires.

L’élégance littéraire de ce premier pot-pourri n’est pas vraiment à la hauteur de la plume riolanique. Ceux qui le suivent seront pires.

10.

Jean ii Riolan s’élevait contre ce que Jean Pecquet avait écrit dans l’épître dédicatoire de sa Nova Dissertatio : v. sa note [4] pour les anonymes Curieuses recherches (sûrement attribuables à Riolan, Paris, 1651), contre l’Université de Montpellier, que je crois deviner derrière cette critique, en dépit de ses dénégations.

11.

Dans le chapitre v de son Historia anatomica (v. sa note [8]), Thomas Bartholin avait blâmé le mauvais latin de Jean Pecquet.

Jean ii Riolan semblait ignorer que l’auteur de la lettre de Sebastianus Alethophilus n’était pas Pecquet, mais Samuel Sorbière ; j’ai trouvé son latin endimanché, mais Riolan a dû apprécier la multitude des citations qui la font reluire (v. sa note [1]).

Le libelle diffamatoire des deux docteurs parisiens était la Brevis Destructio d’Hyginus Thalassius, que Riolan attribuait à Pierre De Mercenne (ce qui est certain) et Jacques Mentel (ce qui l’est beaucoup moins).

12.

Jean ii Riolan a fondé ce pseudo-dialogue sur des propos qu’il a assez fidèlement empruntés aux deux éditions des Experimenta nova, en croyant que Jean Pecquet se cachait derrière Sebastianus Alethophilus (v. supra note [11]). Le livre de Pecquet ne parle nulle part des Normands, c’est une digression de Riolan qui lui a permis de citer Charles Le Noble, le plus sagace opposant de Pecquet.

13.

Cette seconde volée d’extraits provient des mêmes textes que la précédente (v. supra note [12]) ; ses infidélités plus prononcées compliquent sa traduction, tout comme certaines additions : loquutuleius [verbeux] et annosa visus debilitas vel malitia [la faiblesse sénile ou la malice de sa vue] ne sont pas dans les deux éditions des Experimenta nova anatomica.

14.

Thomas Bartholin a emprunté la même citation au livre iv d’Hippocrate sur les Maladies : v. note [5] de son Historia anatomica, chapitre xvi.

Dans sa dédicace à François Fouquet, Pecquet a dit que son livre était parvulus (au tout début) et qu’il l’était aussi lui-même (en bas de l’avant-dernière page).

15.

Première Épître aux Corinthiens, 13:11.

16.

Dans le chapitre iii de sa Brevis Destructio (v. sa note [29]), Hyginus Thalassius, que Jean ii Riolan croyait être le pseudonyme de Pierre De Mercenne et Jacques Mentel, a parlé des mauvais poumons du plus ancien maître de la Faculté, qui avaient failli le mettre au tombeau en 1654.

17.

« s’il avait rivalisé de bonnes paroles, il n’aurait entendu qu’aménités », Térence, Phormion, prologue, vers 20.

La préface de Jean ii Riolan n’a rien dissimulé de son âpre tempérament. On est bien sûr en droit de lui reprocher son injustice, son extrême férocité ou la très haute idée qu’il se faisait de sa personne, mais il avait été rudement étrillé par Jean Pecquet, Thomas Bartholin et les docteurs pecquétiens. Qui bien plus est, leurs attaques étaient fondées sur une monumentale erreur, et la physiologie a plus tard donné raison à Riolan (v. la Brève histoire du chyle) : la voie thoracique du chyle, dont il ne contestait pas l’existence, n’ôte pas au foie la fabrication du sang pour replacer dans le cœur.

a.

Page 3, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

Præfatio
ad Lectorem.

Omnium Scriptorum con-
fessione certum est, nul-
lum animal rabiei magis
oboxium esse, quàm ca-
nem, atque eius contactu
sive contage, homines grauiter infici.
Apud Ægyptios, qui funus canis procurant,
vbi morituri sunt, magna ex parte splenitici
fiunt ; siquidem graui illo halitu et vapore, qui
ex inciso dissectóque cane provenit, inquinan-
tur, inquit Orus Apollo
. Id verissimum esse
comperio, in negotio Pecquetiano, nam
ob crebram viuorum canum euiscera-
tionem ab exhalantibus spiritibus, ca-
ninam naturam hausisse Pecquetum, et
maligna rabie consimili duos Medicos
Parisienses infecisse percipio, qui Riola-

b.

Page 4, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

num morsu et rabiosa lingua labefactare
conantur. Rabiei certissimum est signum,
ubi canes, notos æquè ac ignotos mor-
su petunt. Riolanus istis canibus non
est ignotus. Norunt eius famam, eruditionem
et ætatem senilem, quam venerari debe-
rent, et tamen ipsum tanquam balatro-
nem, Zoilum, et Aristarchum insanum,
venenatâ linguâ impetunt et discerpunt.
Sed alysso herba munitus, me præserua-
bo. Deprehendi apud Plinium, rabiosi ca-
nis venenum latere sub lingua, nempe
vermiculum, quo detracto rabies cessat,
et si ante rabiem euellatur, non amplius
rabie infestantur canes ; lytram sive lyssam
hunc vermem vocarunt. Idem in tribus
illis canibus Riolanum allatrantibus ten-
tabo, vt ipsos à rabie liberem præcisâ lin-
guâ, relinquam solum vermem conscien-
tiæ, vt synderesis in corde hæreat, si ve-
re Christiani sint, vt eos pœnitat, den-
tibus venenatis momordisse, et linguâ
virulentissimâ infecisse et infamasse Rio-
lanum
, Antiquiorem Scholæ Magistrum,
ab omnibus nationibus laudatum, nec
ab vllo vnquam reprehensum, aut vitu-
peratum. Scio quid scripserit Plautus de insanientibus.

c.

Bacchæ bacchanti si velis aduersarier,
Ex insanæ facies insaniorem, feriet sæpius,
Sin obsequaris, una te solues plaga
.

Sed abstergenda sunt illa mendacia
et conuitia, quibus Riolanum fœdare ten-
tarunt : et quia catelli rabies æquè viru-
lenta est ac maiorum canum, et inter-
dum deterior, prius iuuenis Pecqueti ra-
biem
discutiam, quæ continetur in Epi-
stola dedicatoria ad Bartholinum
, quem hoc
artificio in auxilium accersiuit et accla-
mauit suo latratu, instar canis latrantis,
qui alios ad latratum conuocat. Nunc
verò si non ad hydrophobiam, saltem ad
extremam insaniam redacti videntur,
quoniam in summa suarum rerum igno-
rantia et confusione versantur, à seipsis
diffidentes, et nesciunt, quid scribant.
Aristoteles lib. 13 Metaphys. de Pytha-
goreis agens, quod ipsi primi de nume-
ris inter se discordant, signum est ip-
sas res, cùm non sint veræ, ipsis præbe-
re confusionem. Nam Pecquetus suum
detestabile Paradoxum mordicus susti-
net : attamen emendauit in secunda Edi-
tione
, nec amplius tuetur lacteum liquo-
rem ad Cor ascendere illibatum, sed co-
lorem sanguinis adispici, vbi peruenit

d.

Page 6, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

ad axillares. Fatetur etiam exiles esse
Venas Thoracicas, earum foraminula
in axillares desinentia exilissima. Duos
surculos antea assignauit, interdum vni-
cum extare fatetur, quod plurimi inda-
gatores obseruarunt. Sed insaniam suam
prodit, dum Chylum persequitur ad
ubera animalium, quod tolerabile esset
in mammis mulierum, quamuis falsum.
Doleo quod lixam et aquarium suorum
vasorum constituat Bartholinum, cuius
Lymphas destinat suis vasis Chyliferis
euerrendis. Glissonius, Anglus, eis nobi-
liorem vsum assignauit, ad nutriendos
neruos, spinalem medullam, ipsúmque
cerebrum.

Doctor Parisiensis primus laudat in-
uentum Pecqueti, eiúsque vsum ad con-
ficiendum sanguinem in Corde, et hepar
destinat excipiendæ bili : Alter iuuenis
Doctor ab vtroque dissidet, et sangui-
nem partim in Iecore, partim in Corde
præparari sustinet ; nihilominus com-
mendat Pecqueti opinionem, quam non
intelligit, nec rectè exprimit, ad men-
tem Authoris. Nam admittit Pancreas
Asellij ; eique vsus insignes attribuit,
quod negat Pecquetus. Verum Pancreas

e.

Page 7, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

substratum ventriculo huic operi inser-
uire asserit, quod est impossibile. Sangui-
nem in Corde præparatum bilem suam
in hepar deponere, et mutuo circuitu
intra Cor et Hepar multoties repetito
concoqui, et deponere suam bilem. Istos
præstantissimos viros Pecqueto fauentes Rio-
lanus adeo reuereri debet, vt non nisi flexi po-
plitis, et pronæ frontis obsequio accesserit.

Salue vera Iovis proles, decus addite Diuis,
Et nos, et tua dextera adi pede sacra se-
         cundo.

Tales sane sunt, ut se Riolano formidabiles
litterariis iaculis approbarent, nisi in senem
miseratio dissuaderet.
Non reformido eo-
rum jacula venenata, quibus generose ob-
sistam. In primis impudentissimum men-
dacium, quod
Pecqueto suppeditarunt
Doctores Parisienses refellendum. Quid
non expectes mali ab eo, qui tam insanire
suammet Parisiensem Academiam pronun-
ciare scriptis audeat
. Id nullatenus a Rio-
lano
scriptum aut pronunciatum depre-
hendetur. Consimilia conuitia quam-
plurima in hac Epistola continentur.

Notabis Pecquetum scribendi genus
Rhetoricum et ampullatum, de quo mo-
nitus fuerat
à Bartholino, mutasse, et

f.

Page 8, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

Epistola Aletophili stylo exarata est ;
Materiam præbuit illis conuitiis famo-
sus libellus duorum Doctorum Parisien-
sium, Pecqueto communicatus ; nam omnes
articulos, quibus accusatur Riolanus,
ille complectitur : Ideóque repetitio
hæc Lectori præparatio et instructio erit
ad lectionem famosi libelli.

Ac primum quod ab vniuersorum quot-
quot in Anatomicis docti audiunt vellicatore
Riolano impetimur.
Ignarus iste se doctis
Anatomicis annumerat. Parisiensis Aca-
demia illum in artibus Magisterij laurea di-
gnum iudicauit.
Id nulli petenti denega-
tur, solutis soluendis. Ipse tamen Riolanus
me monstrum appellat, quia primus detexi
vasa lactea chylifera et usum ad sanguifica-
tionem in Corde.
Monstrum ingenij appel-
laui tuum librum, et vsum tui inuenti,
quod laudaui, modò ad alios vsus desti-
netur. Sed peritissimorum Professorum præ-
conio stabilitum, Riolano repugnante.
Id in-
eptè et imperitè factum ab illis. Me iu-
uenem vocat Capularis senex.
Cur te talem
prædicasti, nempe paruulum et pumilionem,
in Epistola liminari ? Et pueritiam exprobrat
.
Id nunquam cogitaui nec tentaui, imò
laudaui tuum scrutinium Anatomicum,


  1. Sic pour : thoracica.

g.

Page 9, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

in Responsione ad tua Experimenta, et in
Iudicio nouo de lacteis Venis. Senex iuuenem
amarulentis verbis conatur obruere.
Id nun-
quam cogitaui, nec verba mea tam atro-
citer feriunt. Nec laude incitat ad laborem,
quia non potes eam attingere vel com-
parare peritiam, nisi longâ experientiâ,
doctrinâ, et meditatione instructus, at-
que ita non sinit paruulos accedere ad verita-
tem
 : paruuli non sunt idonei, sed adoles-
centes. Philiatri nomen mihi exprobrat. Tan-
tum abest, vt Philiatri nomen sit pro-
brum, quod multi doctissimi Medici suis
libris editis prætulerunt titulo Doctoris :
Potuissem te vocare Discipulum Medi-
cinæ, sed Philiatri titulo honorifico vsus
sum. Dolet æternumque dolebit exemplo tam
illustri, sortis humanæ calamitosas vices, et
quam legitima electione senectuti Socrates
Anantæum poculum prætulerit.
Ego verò
deploro stupiditatem et ignorantiam in
Normano, cùm agnoscam in nostra
Schola quamplures Normanos viros
eruditissimos, et alios per Normaniam
dispersos, insigni eruditione præditos.
Propterea Normanus peritissimus Me-
dicus, Carolus le Noble, contra Pecque-
tum, de vsu Venarum lactearum eruditè di-

h.

Page 10, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

sputauit. Pecasset Socrates contra Phi-
losophiam Moralem, quam pluribus an-
nis profitebatur, ante obitum (abdicatâ
Philosophiâ naturali,) si senilem æta-
tem, vitium et dedecus vitæ humanæ
appellasset, quam Deus tanquam singu-
lare præmium, viris probis pollicetur.

Omnibus istis articulis commemora-
tis, quos exaggerant et amplificant Do-
ctores duo Parisienses, responsionem am-
pliorem inueniet Lector in tribus primis
capitibus famosi libelli contra Riolanum
, et
facilè agnoscet tres istos canes rabiosos
inter se communicasse de ista scriptione
virulenta. Pecquetus minatur Riolano
sermonis confossorij stylum, quod est instru-
mentum Sicarij formidabile : nunc au-
tem blandioribus verbis vult eum de-
mulcere, (Sic Tyrintius Cerberum traxit
miti edulio
 :) qualia sunt Riolani maledi-
cum Opus, Procacia, mordacitas, Vellica-
tor, Polyphema, iracundia, loquutuleius, se-
nex, Capularis, miseratur insaniam cum ul-
ciscitur ictus, Riolaneæ turpitudinis rusticitas,
miserabile ratiocinij fatiscentis iudicium, 
{a} cu-
ius oculis immedicabilem et senij annositas,
et liuoris pertinacia induxit caliginem. Mi-
seret ipsum tam lamentabilem in eo ratiocinij


  1. Sic pour : indicium.

i.

Page 11, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

iacturam animaduertere. Aduerte, sed oculis
vetulum miserantibus immedicabilem contra-
dictoriæ sententiæ constantiam. Annosa vi-
sus debilitas vel malitia, nec contra verbosum,
et contumeliosum et senem vult contendere
.
Hi sunt Flosculi eloquentiæ Pecque-
tianæ
, quibus opicus iste Riolanum con-
spersit.

In prima editione libri excusabam
Pecquetum, quia dum se nominabat in Epi-
stola paruulum
, sic loquebatur ut paruu-
lus, quia pueri Cor jecur appellant, ex Hip-
pocrate. Cùm eram paruulus
, inquit D. Pau-
lus, sapiebam ut paruulus, cogitabam ut par-
uulus : Cùm factus sum vir, euacuaui quæ
erant paruula
. Cùm autem agnoscam Pec-
quetum
non exuisse puerilitatem, post
adeptum in Schola Monspeliensi Do-
ctoratum in secunda editione : fateri co-
gor, non resipuisse, et in eodem errore
versari, nec tamen ausum fuisse suas in-
eptias et falsitates Anatomicas à Rio-
lano castigatas tueri : Nec Discipuli Do-
ctores Parisienses eius defensionem sus-
cepere : obmutescunt, quia non possunt
defendere ; idcirco infinitos errores Ana-
tomicos Pecqueti, intactos reliquére : Nec
ipse Pecquetus quidquam ausus est attin-

j.

Page 12, Ioannis Riolani Responsiones duæ.

gere, adeo fatuus est in rebus Anatomi-
cis, vt si quis extra sua Experimenta la-
cteorum vasorum ipsum deiiciat, falsa
quoad vsum ab eo assignatum, mutus
erit, vt piscis. Ei patrocinari debebant
Pecquetiani Doctores, vt suam erudi-
tionem Anatomicam in ista palæstra de-
monstrarent, vel in istis Animaduersio-
nibus Riolani ad Opera Anatomica, seli-
gere quædam reprehensione digna, eá-
que scripto probare, vel in Theatro A-
natomico, quamdiu viuit Riolanus, ea
ostendere : non autem expectare eius o-
bitum, vt de ipso triumphare queant.
Vos decepit Riolanus, cuius mortem an-
no præcedenti in morbo chronico ex-
pectabatis : Sed Deus ipsum conserua-
uit, vt vestram castigaret insolentiam.

Si quid dictum inclementiùs animad-
uertat : Existimet responsum esse, non
dictum, quia læsit prior : huic respon-
dere volui, non lacessere, benedictis si
certasset, audisset bene.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte. Jean ii Riolan, Responsiones duæ (1655) 1. Préface au lecteur

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(Consulté le 13/06/2024)

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