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Les champs de l’odontologie de Pierre Fauchard

Pierre Fauchard a réuni en deux tomes tous les champs de l’odontologie et les désigne dès son titre :

Le Chirurgien Dentiste ou Traité des Dents, où l’on enseigne les moyens de les entretenir propres & saines [hygiène dentaire], de les embellir [orthodontie], d’en réparer la perte [prothèse] & de remédier à leurs maladies [endodontie], à celles des Gencives [parodontologie] & aux accidents qui peuvent survenir aux autres parties voisines des Dents [chirurgie maxillo-faciale]. Avec des Observations & des Réflexions sur plusieurs cas singuliers. L’implantologie est présente dans quelques Observations, lors de cas de réimplantation ou de transplantation.

Riche d’une exceptionnelle expérience personnelle, Pierre Fauchard va remarquablement détailler chaque technique, chaque instrument, chaque geste et la position ergonomique la plus adaptée pour réussir telle ou telle opération. Concernant les techniques thérapeutiques, il a élaboré des protocoles opératoires pour traiter la carie qui, s’ils ne nous convainquent pas toujours, tel le limage des dents, sont souvent ingénieux : il prépare et alèse le canal d’une racine avant la pose d’une dent à tenon, il cautérise, il trépane. Mais c’est encore plus le génie inventif de Pierre Fauchard en matière de prothèse que le monde entier a retenu, le considérant comme le véritable précurseur de notre arsenal prothétique actuel. En redressant les dents, il a ébauché ce qui deviendra l’orthodontie. Et rien n’aurait pu être possible sans qu’il perfectionnât des instruments et inventât de véritables petites machineries.

Le praticien comprend que l’on appréhende de faire toucher à ses dents ; c’est ce qui fait qu’on néglige d’en avoir soin. Mais à ceux qui se plaignent qu’après s’être fait nettoyer & accommoder les dents, n’en ont pas été plus soulagés, il répond que la faute n’en doit pas être rejetée sur l’opération ; mais sur la négligence des personnes qui ont attendu trop longtemps. C’est sans doute à cette théorie qu’il doit en partie ses audaces inventives, considérant que bien de ses interventions sont à peine sensibles.

Ayant dénoncé l’insuffisance de ses prédécesseurs, leur héritage est cependant loin d’être négligeable même s’il n’en a pas toujours eu connaissance. Un bref rappel, non exhaustif, de l’héritage précède les apports fauchardiens.