Du manuscrit au texte moderne : choix éditoriaux

Mise à jour du 17 avril 2022

Correspondance de Guy Patin

Les 1 609 lettres ici présentées proviennent de sources imprimées ou manuscrites (v. la Bibliographie de notre édition). Quand les deux sources étaient disponibles, le manuscrit a bien sûr été privilégié, comme seul garant d’une parfaite authenticité.

Les 1 095 lettres françaises et les 514 lettres latines forment un seul et même ensemble. La principale différence de présentation entre les deux catégories est l’arrière-plan de la fenêtre d’affichage, qui est blanc pour les lettres françaises et bleu pour les lettres latines traduites en français.

Pour la cohérence du corpus, les lettres latines ont leur numérotation propre : de 1 à 477 pour les actives (écrites par Patin) et de 1 à 37 pour les passives (reçues). Quand elles ne sont pas datées, mais simplement numérotées, les références à une lettre xxx renvoient par défaut à une lettre française ; si elle est latine, cela est toujours spécifié.

Le lecteur a accès à la source autographe dans tous les cas où elle est accessible sur Internet.

Les lettres actives (écrites par Patin) sont les plus nombreuses (1 511) ; au moindre nombre de 98, les lettres passives (écrites à Patin) sont précieuses car elles éclairent la personnalité de ses correspondants et donnent souvent tout leur sel aux échanges qu’ils avaient avec lui ; elles témoignent tristement des immenses lacunes, sans doute définitives, qui subsistent dans la correspondance de Patin.

Dans le texte des lettres, comme dans les citations et les titres d’ouvrages que contiennent les notes, l’orthographe et la ponctuation ont été modernisées et harmonisées, en sacrifiant volontairement la fidélité à la facilité de lecture. Maints liens hypertexte renvoient les amateurs d’authentique vieux françois vers les sources originales.

J’ai traduit et rattaché à leur source, chaque fois que j’ai su en identifier une, les fragments latins et grecs (ces derniers nettement plus rares car Patin maîtrisait mal cette langue). De même, dans les notes, j’ai proposé une traduction des innombrables titres d’ouvrages en latin qui sont mentionnés. Pour les citations de textes en latin, qui sont aussi très abondantes, j’ai le plus souvent donné le texte original avec ma traduction, afin de laisser chacun libre de corriger les erreurs que j’ai pu commettre.

J’ai respecté les alinéas des lettres autographes car nouvelles et commentaires y sont rédigés par paquets, en un seul jet de plume et en sautant très souvent du coq à l’âne, comme c’est typique du style de Patin. Pour les lettres dont la source est imprimée, j’ai aussi essayé de respecter cet esprit, mais sans garantie d’exactitude.

Les notes visent à éclairer le texte et, chaque fois que nécessaire, à croiser les propos de Patin avec d’autres sources. Le lecteur dispose ainsi des informations utiles pour comprendre, avec de premières orientations pour les recherches qu’il souhaiterait poursuivre lui-même.

Dans le texte des lettres, les chevrons (< >) encadrent les mots ajoutés pour clarifier la syntaxe ou les parties éludées d’un mot abrégé ; les crochets marquent les lacunes du manuscrit, pour lesquelles j’ai pu ([mots(s)]) ou non ([…]) trouver chez les précédents éditeurs ou proposer moi-même une restauration. L’italique indique les passages que Patin a soulignés dans ses lettres manuscrites, ou que les éditions ont imprimés dans ce style. La typographie des notes suit les mêmes principes.

Étant donné leur variabilité dans le manuscrit, j’ai préféré renoncer entièrement à l’accentuation des caractères grecs et latins.

L’exemple de la lettre à Mgr François de Bosquet, datée du 28 septembre 1657, illustre notre travail d’édition sur une lettre française.

Manuscrit (ms BIU Santé 2007 fo 64 vo)

Transcription

A Monsieur l’Evesque de Montpelier.

Mons.

Pour Ie vous remercie tres humblement de l’honneur que
vous m’avez fait de m’escrire ; et pour vous en rendre response, je vous diray
que j’ay monstré et publié dans nos Escholes, votre Programme, de sorte
que presque toute nostre Faculté en est bien advertie, mais n[e]ant-
moins je puis bien vous asseurer qu’il ne s’y est rencontré personne qui
ait envie d’y d’aller si loing : il n’y a personne nul d’ici tant degouté puisse-il estre,
qui n’aime mieux savourer la manne d’Israel que de manger des
oignons d’Egypte : et je n’ay veu personne qui se pique de devenir le
Collegue de Mr Simeon Courtaud, homme fort fecond en injures, et
tres-sterile en toute belle science et bonne literature. Precor
illi meliorem mentem
. Ie souhaitte pareillement qu’il ne vous vienne
que de bons Professeurs, sçavans et raisonnables, qui sachent bien leur
mestier, et qui ne facent plus à l’advenir des petits Docteurs si
minces, et formez si fort à la legerement, co<mm>e parci devant on en a veu
en plusieurs endroits. Ce sera l’honneur de vostre Evesché, et le soulagement du public :
co<mm>e aussi est-ce le souhait de celui qui sera toute sa vie,

Monseigneur,

Vostre tres humble et tres obeïssant
serviteur Guy Patin, Doct. en Med. et Prof.
du Roy à Paris.

De Paris, ce 28. de Sept. 1657.

Adaptation moderne

Cet exemple ne contient pas les références à l’index.

À Monsieur l’évêque de Montpellier.

Mons< eigneur >, [a]

Je vous remercie très humblement de l’honneur que vous m’avez fait de m’écrire ; et pour vous en rendre réponse, je vous dirai que j’ai montré et publié dans nos Écoles votre programme, [1] de sorte que presque toute notre Faculté en est bien avertie. Mais néanmoins, je puis bien vous assurer qu’il ne s’y est rencontré personne qui ait envie d’aller si loin : il n’y a nul d’ici, [2] tant dégoûté puisse-t-il être, qui n’aime mieux savourer la manne d’Israël que de manger des oignons d’Égypte ; [3] et je n’ai vu personne qui se pique de devenir le collègue de M. Siméon Courtaud, homme fort fécond en injures, et très stérile en toute belle science et bonne littérature. Precor illi meliorem mentem[4] Je souhaite pareillement qu’il ne vous vienne que de bons professeurs, savants et raisonnables, qui sachent bien leur métier et qui ne fassent plus à l’avenir des petits docteurs si minces et formés si légèrement, comme par ci-devant [5] on en a vu en plusieurs endroits. Ce sera l’honneur de votre évêché et le soulagement du public, comme aussi est-ce le souhait de celui qui sera toute sa vie, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin, doct. en méd. et prof. du roi à Paris.

De Paris, ce 28e de septembre 1657. [6]

Autres écrits de Guy Patin

Les mêmes principes éditoriaux ont régi la présentation de ces textes très divers que contient notre édition :

Transcription et traduction française des textes latins

Il s’agit de 514 lettres, et des autres manuscrits latins cités ci-dessus.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Du manuscrit au texte moderne : choix éditoriaux

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=7006

(Consulté le 26/04/2024)

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