L. latine 315.  >
À Johann Georg Volckamer,
le 6 septembre 1664

[Ms BIU Santé no 2007, fo 176 vo | LAT | IMG]

Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.

Très distingué Monsieur, [a][1]

Je vous remercie beaucoup pour votre lettre que m’a remise M. Picques. [2] Je ne comprends pas bien ce que vous avez écrit au sujet de Philippus Carolus : [3] il s’est fait papiste et s’en est allé en Autriche, où il a fini par mourir ; [4] mais en quel an et à quel âge ? Il n’a donc été ni moine, ni prêtre séculier, ni jésuite. Spon [5] a reçu de moi tous les livres de Baillou, [6] qu’il vous a aussitôt expédiés ; je ne doute pas qu’ils vous soient parvenus, ou vous parviennent bientôt. Je ne veux pas que vous vous inquiétiez de leur prix, je vous dois bien plus et resterai votre débiteur. Si vous désirez quelque chose d’autre venant de notre France, faites-le-moi savoir, mon aide ne vous fera pas défaut. Je vous remercie pour les livres que vous m’avez cherchés. Je voudrais avoir l’Historia plantarum de Johann Theodor Schenck ; [7] souvenez-vous, s’il vous plaît, de ceux qu’a écrits Leichner [8] s’ils se présentent à vous. [1] J’enverrai les quatre livres pour M. Rolfinck quand je les aurai trouvés, [9] car le quatrième d’entre eux est extrêmement rare. Pour la liberté du médecin dans la composition des médicaments, je me soucie uniquement de savoir si le très distingué Thomas Reinesius a écrit quelque chose sur ce sujet ; et si oui, se pourrait-il que je l’eusse ? [10] Enquerrez-vous-en, je vous prie, auprès de l’auteur et saluez-le donc de ma part. J’ai ici les cinq livres de Schneider de Catarrhis, lesquels je loue et approuve. [2][11][12] Si vous connaissez cet auteur, je vous prie de le saluer de ma part. Je n’ai pas encore vu le Fragmentum Petronii, il n’est pas en vente, je crois pourtant qu’il paraîtra bientôt ; on dit qu’il est authentiquement de Pétrone, puisse cela être vrai ! [13][14] Philipp Carolus n’a-t-il pas publié une vie de Ferdinand ii ? [15] Je voudrais l’avoir si elle existe. Ce qu’il a écrit sur Aulu-Gelle me semble en effet excellent. [3][16] Bien des choses douteuses et incertaines se racontent sur les Turcs ; [17] puisse ce peuple sauvage être relégué par-delà le mont Imaüs, [18] unde malum pedem olim attulit[4][19] Il me reste à vous demander la Bibliotheca Romana de Philippus Carolus, l’Historia plantarum generalis de Johann Theodor Schenck, in‑4o, Iéna, 1656, la Disputatio de Republica de Johannes Musæus [20] et Johann Fabricius de simia Dei, nempe Diabolo[21] et tout cela à votre commodité. [5] Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.

De Paris, ce 6e de septembre 1664.

Vôtre de tout cœur, Guy Patin.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Johann Georg Volckamer, ms BIU Santé no 2007, fos 176 vo.

1.

V. notes :

2.

V. notes :

3.

V. notes :

4.

« d’où ils nous sont jadis malencontreusement venus » (Catulle, v. note [104], lettre 166). V. note [5], lettre 969, pour le mont Imaüs.

La 4e guerre austro-turque s’était achevée sur la défaite des Turcs face à la coalition franco-impériale à la bataille de Saint-Gothard (21 juillet 1664) suivie par la paix de Vasvár (1er août, v. note [8], lettre latine 242).

5.

V. note [4], lettre latine 295, pour la « Bibliothèque romaine » de Philippus Carolus, qui est demeurée à l’état de manuscrit, et pour l’« Histoire générale des plantes » de Johann Theodor Schenck (déjà citée, v. supra note [1]).

Guy Patin désirait encore deux autres livres :

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 176 vo.

Cl. viro, D. Io. Georgio Volcamero, Noribergam.

Pro tuis nuper acceptis per D. Picques, gratias ago amplissimas, Vi Cl.
Quæ scripsisti de Ph. Carolo, non bene intelligo : factus est Papista, et abijt in Austriam ;
ubi tandem mortuus est ; sed quo anno Domini, qua ætate ? non ergo fuit Monachus, nec
Sacerdos sæcularis, nec Iesuita. Ballonium integrum accepit per me Sponius, quem
statim transmissit ad Te : nec dubito à Te acceptum, vel Te eum brevi accepturum.
De pretio, nolo te esse sollicitum, longè plura Tibi debeo, et debiturus sum : si quid aliud
cupias ex Gallia nostra, fac ut intelligam, officio meo non deero. De libris à Te quæsitis
gratias ago ; Historiam plantarum Io. Theod. Schenkij vellem habere : memento sodes,
eorum quæ scripsit Leichnerus, si occurrant : 4. libros pro D. Rolfinkio mittam quum
nactus fuero : eorum enim quartus est rarissimus. Non tam curo, quid liceat Medico in medicamen-
torum compositione, quàm hoc unum : an Vir Cl. Thomas Reinesius de ea ipsa quæstione
aliquid scripsit : et si scripsit, an haberi possit ? inquire sodes ab Authore, quem nomine meo
salutabis. Schneideri de Catarrhis libros quinque hîc habeo, quos probo et laudo : quod si
novieris Authorem, ipsum quæso per me saluta. Fragmentum Petronij nondum vidi, nec
prostat, quod tamen puto brevi proditurum : ajunt illud esse Petronij genuinum : ô utinam !
Fuitne edita vita Ferdinandi 2. per Phil. Caroli ? quam habere velim si prostet : vidien
quæ scripsit ad Agellium, videntur mihi optima. De Turcis multa narrantur dubia et
incerta : utinam ferina illa gens relegari posset ultra montem Imaum, unde malum pedem
olim attulit. Superest ut à Te petam Phil. Caroli in Bibliotheca Romana : et Io. Theod.
Schenkij Hist. Plantarum generalem. 4. Ienæ, 1656. Io. Musæi Disp. de Rep. Ienæ : et
Io. Fabricium de simia Dei, nempe Diabolo.
Et hæc pauca tuo commodo. Vale,
Vir Cl. et me ama. Parisijs, die 6. Sept. 1664. Tuus ex animo, Guido Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, le 6 septembre 1664

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1348

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons "Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.