Dans la même veine que l’Utopie de Thomas More {a} ou l’Eudemia de Janus Nicius Erythræus, {b} de nombreux auteurs ont publié des fictions allégoriques mettant au jour des mondes nouveaux. Trois de ces textes ont été réunis dans le :
Mundus alter et idem, sive Terra Australis antehac semper incognita ; longis itineribus peregrini Academici nuperrime lustrata. Authore Mercurio Britannico. Accessit propter affinitatem materiæ Thomæ Campanellæ, Civitas Solis, et Nova Atlantis, Bar. de Verulamio.
[Un Monde autre mais pourtant semblable au nôtre ou la Terre australe, {c} toujours restée inconnue jusqu’à ce jour, qu’un pèlerin de l’Université a tout récemment visitée lors de très lointains voyages, par Mercurius Britannicus. {d} En raison de la proximité du sujet, on y a ajouté la Cité du Soleil de Tommaso Campanella {e} et la Nouvelle Atlantide {f} du baron de Verulam]. {g}
- 1516, v. note [4], lettre latine 435.
- Giovanni Vittorio Rossi, 1645, v. notule {b}, note [23] du Naudæana 1.
- V. note [49] du Grotiana 2 pour la réalité géographique de la Terre Australe inconnue (Terra Australia incognita), qui préoccupait alors les savants et les rêveurs.
- Surnom de l’évêque anglais Joseph Hall (v. note [23], lettre 332) : si on regarde la carte qu’il en a dessinée, sa Terra Australis est plutôt une préfiguration de l’Antarctique que de l’Australie ; il s’agit d’une satire de Londres et de la religion catholique.
- Déjà cité dans la note [10] supra, Campanella avait écrit La Citta del Sole en 1602, pendant son séjour en prison. Son titre latin complet (langue dans laquelle elle a été publiée pour la première fois à Francfort en 1623) est Civitas Solis Poetica. Idea Reipublicæ Philosophicæ [La Cité du Soleil. Idée d’une république philosophique]. Elle a été traduite en français en 1840 et n’a paru en italien qu’en 1904. Les « Solariens » de Campanella vivent dans un monde inversé : altruistes, leur sodomie les a condamnés à marcher sur la tête et à porter leurs souliers autour du cou.
- Écrite vers 1621, la New Atlantis, ouvrage inachevé de Francis Bacon, baron de Verulam (mort en 1626, v. note [21], lettre 352), décrit une île de l’océan Pacifique appelée Bensalem et peuplée par de savants chrétiens. Le livre a paru en anglais en 1628, avec traduction française en 1702.
- Utrecht, Joannes a Waesberge, 1643, in‑12 en trois parties de 213, 106 et 96 pages.
Cet article du Patiniana figure dans le manuscrit de Vienne (page 71). |