« avec une issue encore indécise, à cause de certains symptômes qui sont survenus. »
Jean ii Riolan devait, un an après (v. note [10], lettre 62), subir une seconde fois l’opération de la taille (v. note [11], lettre 33).
Les destinées de deux premiers médecins de Marie de Médicis sont intéressantes à comparer.
- Richelieu prit en grippe le premier (qui officia de 1624 à 1629), François Vautier (docteur de Montpellier, v. note [26], lettre 117) : il fut d’abord écarté de sa patiente puis, à la suite de la Journée des Dupes (11 novembre 1630, v. note [10], lettre 391), enfermé à la Bastille de 1631 à la mort du cardinal, en 1642.
- Après un court relais assuré par André Du Chemin (1629-1631), le second, Jean ii Riolan (docteur de Paris), accompagna la reine mère chassée de la cour à Senlis (1631), puis dans son exil à Bruxelles, Londres et enfin Cologne, où la souveraine mourut en 1642.
Ils revinrent tous deux en grâce à Paris en 1643.
- Anne d’Autriche n’avait pas oublié le soutien de Vautier au temps de ses rudes querelles avec Louis xiii et Richelieu ; il regagna aussitôt du crédit à la cour, jusqu’à devenir premier médecin de Louis xiv en 1646, à la mort de Jacques ii Cousinot (docteur de Paris v. note [26], lettre 7, mais en froid avec le clan des Piètre et des Riolan, depuis l’affaire des eaux de Forges, v. note [15], lettre 17).
- Riolan n’eut rien : bien qu’il fût beau-frère de Charles i Bouvard, premier médecin de Louis xiii, et oncle par alliance de Cousinot, il resta à l’écart des grands, s’adonnant à ses tâches académiques et à ses querelles anatomiques.
Il en résulta sans doute une tenace et jalouse inimitié de Riolan à l’encontre de Vautier, deux praticiens dont la fidélité à la mère de Louis xiii avait été si inégalement récompensée. Guy Patin épousait les querelles de son maître Riolan, ce qui explique sans doute, mais sans l’excuser, sa partialité obstinée contre les médecins de Montpellier et ceux de la cour, tout comme contre tout ce qui malmenait les dogmes médicaux hérités des Anciens. |